lundi 22 décembre 2014

Punta Arenas - Trek Cruz Froward

De retour d’Ushuaia, nous nous retrouvons tous les 4, avec Romain et Camille, autour d’un churrasco et d’une bonne bière pour se raconter nos aventures des dernières semaines. Nous passerons une dernière journée à Punta Arenas, chaque couple de son côté, pour faire nos dernières emplettes. Il est aussi temps d’organiser notre journée de Dimanche, celle du départ (ou du retour… voyez ça comme vous voulez) de nos demoiselles. Nous en profiterons aussi pour se retrouver dans l’un de nos hôtels, pour refaire les sacs comme il se doit, changement de binôme oblige. La dernière soirée s’est passée tranquillement dans un joli et bon petit resto, chacun de son côté… Ou presque… Effectivement nous avons eu la surprise de se retrouver à la même enseigne.

14 Décembre : Jour J. Comme « Joyeux anniversaire Micka » ou encore « Je n’ai pas envie de te quitter ». Bref, ce dimanche (pour changer) a été rempli d’émotion en tout genre. Il a d’abord fallu se retrouver très tôt pour partager le taxi, filer jusqu’à l’aéroport, enregistrer les bagages, puis attendre (longtemps) l’embarquement… C’est à ce moment-là que j’ai eu la chance de recevoir un merveilleux cadeau d’anniversaire : un T-shirt de la part de mes amis, à des milliers kilomètres d’ici, avec un petit mot de chacun d’eux. Au top ! Et au bon moment ! =) Encore merci !

Mais c’est malheureusement aussi dans la foulée qu’il a fallu se dire au-revoir !

[ censured ]

Les voilà désormais parties, sur le chemin du retour et nous voilà seuls. Après de superbes semaines de voyage en couple à travers l’Amérique du Sud c’est un nouveau voyage qui débute…

Le soir, Romain et moi sommes allés dans un resto/bar pour fêter (ou oublier ?) cette journée et tenter d’organiser notre dernière semaine ici. Après réflexion, nous avons besoin de changer d’air, et le grand air serait le mieux. Parfait, un trek de 5 jours est faisable dans le coin, pour rejoindre le point le plus austral du continent américain, le cap Froward, symbolisé par la croix du même nom. Renseignement pris, nous partirons demain lundi. Petit détail : nous aurons besoin d’un jour de plus à notre retour du trek, pour préparer notre arrivée en Nouvelle-Zélande… Ce qui fait 6 jours à compresser en 5 jours… Tant pis, nous marcherons  à bonne allure, ça devrait le faire !

Nous voilà donc (difficilement) sortis du lit et de l’hôtel pour prendre notre bus à destination de San Juan, petit village à 1h de route de Punta Arenas, lieu de départ de notre périple. Ce trek n’est pas très long, 64km aller-retour sur la côte mais est assez pénible du fait de ses chemins alternants entre plage de sable, plage de galets, rochers acérés, algues glissantes, ou encore boue épaisse… Nos chaussures et nos articulations seront mises à rude épreuve. S’ajoute à cela, le climat de la Patagonie, lui aussi pas des plus agréables, entre pluie fine, vent glacial et nuits fraiches… Pour sublimer ce parcours qui vous fait - j’en suis sûr - déjà rêver, il nous faudra franchir 3 rivières (qui a dit froides ?) en essayant de viser les marées basses… Une première pour nous !

Notre première journée nous a permis de se mettre en jambe tranquillement, en passant par le phare San Isidro, perché sur sa colline, d’où nous avons pic-niquer et eu la chance d’observer plusieurs dauphins. =) Nous rejoindrons en 7h via un chemin plutôt praticable notre premier camp, en fait un refuge, que nous partagerons avec un Israélien et deux Canadiens. Heureux de trouver une cabane ou passer la nuit au chaud sans avoir à monter la tente, j’ai rapidement voulu faire un feu dans le poêle prévu à cet effet… Mal m’en a pris puisque le conduit de la cheminée était rompu et la fumée s’est rapidement rependue dans la cabane… La prochaine fois ce sera dehors.



Le deuxième jour nous a laissé des traces, puisque nous avons simplement fait 2 journées en une. Levés tôt (9h30…) cela paraissait pourtant mal parti. C’est ce jour ci que nous avons pris conscience de la difficulté des sentiers et de la faible vitesse à laquelle nous progressions. Nous avons longés la côte un bon moment à s’épuiser dans le sable et les galets, avant de s’enfoncer dans la forêt boueuse pour éviter des barres rocheuses infranchissables, puis est venu le moment de se rincer dans la rivière avec un deuxième passage difficile avec de l’eau jusqu’à la taille… Outch ! C’est tout juste soulagés d’avoir vaincu les 3 fleuves que nous arrivons sur le lieu de notre seconde nuit. Nous montons rapidement la tente, mettons nos sacs à l’intérieur et prenons enfin une petite pause déjeuné bien méritée. Pas le temps de trop trainer, il nous faut repartir pour la Cruz Froward, but du trek, encore à quelques kilomètres de là. Nous partons donc à 16h pour notre seconde journée, avec le minimum sur le dos, quelques gâteaux et un peu d’eau dans notre sac à duvet en guise de baluchon. L’arrivée s’est faite quelques petites heures plus tard dans la douleur (300m de dénivelé d’un coup) et sous le vent glacial… La vue étant bouchée, inutile de vous dire que nous n’avons pas trop trainé ici non plus ! Le retour a été long, mais l’idée de trouver nos duvets chauds et notre bon plat de pâtes suffisait à nous faire avancer, à la lueur de frontale, pour ne pas glisser ou se coincer un pied entre les rochers.



23h30, nous voilà enfin arrivés au camp, exténués, après presque 14h de marche. C’est certainement beaucoup moins de temps qu’il a fallu à notre invité surprise du soir pour trouver notre tente et tout ce dont il rêvait. En effet, durant notre excursion jusqu’à la croix, la tente est restée sans surveillance avec l’ensemble de nos affaires à l’intérieur, et un #@!*/? de renard a eu la folle idée de venir se servir dans nos réserves. Après une telle journée, ce n’est pas des plus réjouissant de trouver une tente éventrée, le sac de Romain abimé et trainé dehors, nos duvets parsemés de sauce tomate et nos provisions largement diminuées… Quel roublard ce renard !


Il nous a quand même bien fallu manger un peu et dormir ici, dans une tente légèrement aérée, en sachant qu’un renard dormait certainement bien profondément, la panse bien pleine de nouilles et de gâteaux. Je ne pensais pas si bien dire puisque nous avons retrouvé notre coupable le lendemain matin, avachi à l’ombre d’un arbuste, digérant son festin de la veille.

Le troisième jour, il nous fallait rejoindre le refuge de notre première nuit (ce qui nous arrangeait bien avec une tente ouverte aux 4 vents) en repassant les 3 rivières passées la veille. Cette journée n’aurait pas dû être si difficile si nous ne nous étions pas égarés d’abord sur la côte escarpée puis dans la forêt dense et sauvage. Nous avons finalement regagné notre bon vieux refuge, fait un bon feu dehors, dégusté un bon repas et pu nous coucher à l’abris de toute nuisance. Ouf !

Le dernier jour, nous avons campé là où le bus devait passer le lendemain matin, à 8h30. Mais, pour clôturer ces quelques jours en autonomie, le bus n’est pas repassé par son arrêt, ce qui nous a obligés à faire du stop, sur une piste quasi déserte. Par chance, un travailleur qui nous avait aperçus à l’aller nous a récupérés sur son chemin retour, après 1h30 d’attente. Merci René !


Nous voilà finalement rentrés à Punta Arenas, après un grand bol d’air qui nous a fait le plus grand bien. Il nous reste, comme prévu, une journée pour s’en remettre et organiser notre arrivée au pays des Kiwis. La découverte de l’Amérique du sud s’arrête là pour nous (pour cette fois ci.)


New-Zealand, here we gooooo !!!!








dimanche 14 décembre 2014

The Happy End


Punta Arenas - Ushuaia

Il n’y a que trois heures de route entre Puerto Natales et Punta Arenas, pour une fois un petit trajet ! Juste arrivés nous sommes partis à la recherche de notre hostel, chez Eduardo ! Homme hyperactif aux petits soins pour ses voyageurs de passage. Nous avons passé le début d’après midi à organiser nos derniers jours au bout du monde (snif !) et en fin de journée sommes allés voir les Pingouins sur l’île Magdalena. Une heure et demi de ferry et nous débarquons (une centaine de personnes, soit beaucoup trop …) sur la petite île où les seuls habitants sont … 69 000 couples de pingouins !! L’île n’est pas immense, la densité de pingouins est donc importante, il y en avait partout partout. Un chemin tracé est réservé aux visiteurs, ce qui n’empêche pas les pingouins de le traverser et de s’approcher très près de nous. Qu’est ce qu’ils sont drôles quand ils courent (trop vite et qu’ils trébuchent !). De novembre à mars, ces pingouins viennent des îles Malouines et du sud du Brésil afin de pondre sur l’île (la même où ils sont eux-­mêmes nés). Nous avons donc pu voir des bébés, tout juste sortis de leurs œufs, mais sagement à l’abri dans leurs terriers. Parce que oui, les pingouins creuses des terriers, qu’ils protègent des prédateurs. Signalons au passage que les pingouins sont monogames et forment de très jolis couples =)




 


 Compte tenu du temps restant, nous sommes, dès le lendemain partis à Ushuaia, en Argentine. Cette ville est réputée être le bout du monde, c’est-à-dire la plus australe. En réalité, c’est Puerto Williams, au Chili qui l’est (sauf peut être un petit village de pêcheurs plus éloigné). Disons que pour le tourisme, c’est Ushuaia, et puis le nom fait rêver n’est-ce-pas ? Il faut tout de même faire une dizaine d’heures de bus pour y arriver. D’habitude nous essayons de faire les longs trajets de nuit pour ne pas perdre de temps, mais comme il y a le passage de la frontière Chili/Argentine, le trajet ne peut se faire que de jour. La frontière (à San Sebastian) est un peu plus sérieuse que les précédentes. Les bagages à mains sont passés au rayon X et tous les sacs sont sortis de la soute afin de permettre au chien de les renifler. Un sac suspect et c’est tout un bus qui doit attendre, parfois longtemps. Par chance tout est allé assez vite. La sortie du Chili d’abord, puis quelques kilomètres plus loin, l’entrée en Argentine.

Au cours de ce trajet, nous franchissons le mythique Détroit de Magellan. On l’a tous appris à l’école, et là nous y sommes, sur un ferry pour une vingtaine de minutes. Les vents et courants sont très forts sur ce détroit, qui est l’un des trois passages naturels entre les océans Atlantique et Pacifique (des idées sur les deux autres ?). En plein vent sur le bateau, nous avons vu un dauphin !! Un petit dauphin, noir et blanc, nageait tout proche du bateau ! Finalement faire ce trajet de jour nous a permis de découvrir les paysages de la Patagonie et de contempler la fin des Andes que nous suivons depuis des milliers de kilomètres.

Après le Détroit c’est la Terre de feu, la Tierra del Fuego ! C’est Magellan qui l’a nommée ainsi puisque lors de sa navigation, il a été guidé par les feux que faisaient les Yamanas (ancien peuple de la Terre de feu) sur les côtes.



 Arrivés à Ushuaia sans réservation, nous nous pressons pour trouver notre logement puis partons à la recherche d’argent argentin pour notre court séjour. Le problème d’inflation en Argentine nous a poussé à tenter de trouver le meilleur taux dollar-pesos. Pas facile, c’est finalement le casino du coin qui nous donnera satisfaction. Le lendemain, nous avons navigué sur le Canal Beagle (le second passage naturel entre les deux océans). Cette excursion nous a permis de s’approcher au plus près de lions de mer, d’aller jusqu’au phare des Eclaireurs et de faire une promenade sur une île vierge de toute vie humaine. Le Phare des Eclaireurs n’est pas le phare le plus au bout du monde, bien qu’il ait souvent servi d’illustration au romain de Jules Verne « Le phare du bout du monde »Lors de la croisière, le guide nous a offert thé, café, petits gâteaux et même liqueur de café mais surtout il nous appris beaucoup de choses sur les Yamanas et sur la situation d’Ushuaia. Elle n’est qu’à 1000 kilomètres de l’Antarctique et à équidistance des deux océans. D’ailleurs si l’envie vous prend de vous offrir 2 ou 3 semaines sur un bateau en Antarctique, il faudra débourser au minimum 5000$... des amateurs ?



A Ushuaia et même Punta Arenas, il est recommandé de gouter le « centolla » ou « king crab », ou encore araignée de mer. C’est en fait un très gros crabe rouge de facilement 50cm d’envergure (pattes comprises). Nous avons beaucoup apprécié ce plat =)

 

Pour notre deuxième et dernier jour à Ushuaia, nous sommes allés nous balader dans le Parc National. Malheureusement le beau temps n’était pas au rendez-vous et après 4h de ballade nous étions trempés jusqu’à l’os et le pantalon plein de boue. Après avoir déjeuné, nous avons fini de visiter le parc grâce au bus qui nous ramènerait plus tard à Ushuaia. On peut donc dire que nous sommes allés au bout du bout, au bout de la route 3 (la panaméricaine). Lors de cette journée, nous nous sommes rendus à la Poste du bout du monde, la poste « del fin del mundo ». Ca doit être le postier le plus connu ! A son poste depuis 20ans, il passe sa journée à tamponner cartes postales et passeports en souvenir et a même des autocollants à son effigie.


Il y a d’autres choses à faire à Ushuaia, mais pour nous ça sera tout. Notre bus retour est à 4h30 le lendemain matin. Nous ne regrettons absolument pas d’y être allés en dépit des critiques entendues lors de notre voyage. Si la ville n’est pas spectaculaire (elle n’est ni plus moche ni plus belle qu’une autre), ses paysages sont tout simplement magnifiques. Les monts enneigés juste au-dessus de la ville, la baie d’Ushuaia, et ce sentiment de se sentir au bout du bout.

C’est maintenant temps de retourner à Punta Arenas, de nouveau une dizaine d’heures de bus qui nous permet d’écrire ces articles, de trier les photos (et de se dire « whaou ça c’était fou ») et même de se regarder un film. En arrivant nous retrouverons Romain et Camille !! Comme a dit Micka, préparez les bières, on a plein de choses à se raconter !


NB : allez, on vous donne le troisième passage naturel entre Atlantique et Pacifique, le Cape Horn bien sûr, au bout du bout !



samedi 13 décembre 2014

Parque Torres del Paine

Après une journée passée sur la terre ferme, nous nous sommes organisés pour partir passer quelques jours dans le Parc Torres Del Paine, non loin de Puerto Natales. Plusieurs options sont possibles, notamment le fameux trek du W sur 4 ou 5 jours, modulable au fil du parcours. C’est décidé nous partirons marcher 4 ou 5 jours dans le Parc, voire 6 si besoin. Il a donc fallu faire nos provisions de nourriture pour les jours à venir. C’était curieux de constater que le supermarché de Puerto Natales était pris d’assaut, surtout les nouilles, le pain ou encore l’avoine, la nourriture des randonneurs quoi ! Nous ne serons donc pas seuls !

Une fois les sacs débarrassés des choses inutiles (laissées à l’hostel) et remplis de provisions nous partons en direction du Parc en bus. Lors du trajet, nous avons été interrompus par un énorme troupeau de vaches. Pas moins de 500 bêtes (dont au moins 100 veaux) avançaient sous les ordres de deux cavaliers et sous la pression de quelques chiens. C’était assez impressionnant.
Le trek peut se faire dans les deux sens : d’est en ouest ou l’inverse. Nous avons choisi de le faire d’ouest en est en partant de l’administration centrale et de ne pas prendre le catamaran sur le lac, donc de faire vraiment tout à pied. Et bien nos jambes vont pouvoir nous en vouloir longtemps. C’est environ une centaine de kilomètres que nous avons parcouru en 4,5 jours.

La mise en jambe du premier jour s’est faite sur 29 km, parcourus de midi et quart à 21h. Inutile de vous préciser que les derniers kilomètres m’ont paru longs, très longs, trop longs en dépit du soutien permanent de Micka ! Nous sommes arrivés épuisés au camping du lac Grey.


Le lendemain, nous avons continué jusqu’au mirador permettant de voir le Glacier Grey plonger dans le lac du même nom. Un très beau spectacle. Il a ensuite fallu se rendre à notre deuxième camping, là encore une vingtaine de kilomètres. Je pense que ce second jour a été le jour le plus long de ma vie. Mes jambes me faisaient si mal, mes pas étaient minuscules et chacun d’eux était un effort considérable. Même le moral chutait !! L’arrivée au camping s’est faite sous une petite pluie, alors on met de côté les douleurs et on plante vite la tente avant que la pluie n’empire. Dès que les muscles se refroidissent, bouger devient vite une torture ! Il faut le temps que la machine se remette en marche… Micka disait que je ressemblais à une petite mamie toute boiteuse…


Le troisième jour, avec l’aide d’un ibuprofène, nous avons fait la Vallée del Frances, une marche de 4h, qui permet d’accéder à un mirador qui offre une vue exceptionnelle sur le parc. Arrivés à notre troisième campement, 2,5h de marche plus tard, on nous annonce pour la nuit et le lendemain, des vents jusqu’à 90km/h. Ha bah ça tombe bien, les tentes sont plantées en pleine forêt !! Bon et bien on verra… La nuit a été courte, les bourrasques de vent étaient telles qu’on se disait « celle-ci c’est la dernière, la tente va se casser… ». Nous entendions la bourrasque arriver, passer, puis partir. Micka restait sur le qui-vive afin de pouvoir réagir vite en cas de pépin tandis que le bruit m’empêchait de dormir. J’ai fini par mettre des boules kies qui m’ont offert quelques heures de répit. C’est à l’aube que nous nous sommes réveillés dans une tente intacte !! Merci Big Agnes ! Pour éviter les provocations à Pachamama, nous avons replié la tente le plus vite possible.



Ce quatrième jour devait être le plus difficile, au programme 7 ou 8h de marche dans la partie la plus ventée du circuit. Finalement, cette journée s’est plutôt bien passée, le vent nous poussait dans les montées mais nous déséquilibrait aussi parfois. En fin d’après-midi nous arrivons à notre dernier campement, au pied du Mirador, le but ultime du trek. En effet, le mirador offre un panorama exceptionnel sur les Torres. Il est d’usage de se rendre au lever du soleil (soit très tôt, à 4h30) pour apercevoir les premières lueurs du jour sur les Torres. Mais la météo étant incertaine et l’état de fatigue avancé, nous avons préféré y aller au moins une fois le soir après avoir planté la tente. 45 minutes de montée assez rude et un superbe paysage s’étend sous nos yeux : les torres, une belle lagune avec la valle derrière. Il faut préciser qu’il y a énormément de vent, les nuages défilent à une vitesse incroyable, couvrant et découvrant les torres. Nous nous sommes mis à l’abri d’un gros rocher pour profiter pleinement du spectacle.



Enfin, le cinquième et dernier jour, seul Micka a eu la foi de se lever à 4h, de grimper en une demi-heure pour admirer le spectacle. Il a eu droit à de la neige au sommet, toujours accompagnée de vents très violents. Il est revenu à la tente trempé et gelé ! Heureusement il s’est réchauffé au petit déjeuner. Nous avons plié bagages et sommes redescendus au grand Hotel, qui est séparé de l’entrée du parc par une piste de 7,5 km. Idéalement nous voulions les parcourir à pied, histoire de bien finir ce trek. Mais, pour la première fois du séjour, les conditions météo n’étaient pas agréables : pluie et vent froid de face. Nous avons décidé d’attendre quelques heures la navette qui nous ramènerait au bus.
Tout au long de ces quelques jours la météo a été bonne, alors que nous sommes partis de Puerto Natales sous la pluie ! On s’attendait presque à marcher 5 jours sous la pluie ! Et bien non, le vent a été notre allié en chassant les nuages et laissant la place au soleil. Forcément quelques gouttes sont tombées mais grâce au vent nous séchions vite. Seul la météo du dernier jour n’était pas bonne, nuages bas et lourds que le vent ne chassait pas. Il est d’usage de dire qu’il peut y avoir les quatre saisons en une seule journée ! On met gore-tex, gants et bonnet, puis on enlève le tout pour finir en t-shirt. Le temps clément nous a permis de voir des animaux, notamment de beaux oiseaux comme des condors ! Un oiseau assez rare, d’une très grande envergure, reconnaissable à sa collerette blanche. Nous avons aussi vu un très gros lièvre (à la louche une vingtaine de kilos !), des pic-vert, des guanacos (de la grande famille des lamas). Le puma est présent dans le parc, mais il ne s’est pas montré à nous, dommage.




Globalement, ce trek nous a beaucoup plu et a été l’occasion de faire de belles rencontres ! Finalement les campeurs du premier jour sont les mêmes tous les soirs, et même de retour à Puerto Natales puisque nous avons fait tous ensemble un bon resto pour se remettre de nos efforts !! J  Les chemins offrent de magnifiques paysages, des lagunes d’un bleu turquoise, des sommets enneigés presque à portée de main, les fameuses Torres dont la géologie est fascinante, les glaciers… Il faut tout de même noter que le Parc a subi un important incendie en 2011 qui a dévoré une grande partie de la végétation. Même si 3 ans après la végétation repousse, les arbustes grandissent doucement, il demeure des milliers d’arbres morts, carbonisés… Un peu comme nous à la fin de ces quelques jours !

Allez, une nuit de quelques heures et ça sera direction Punta Arenas, tout près de la Terre de Feu !










vendredi 12 décembre 2014

Puerto Montt – Puerto Natales à bord de l’Eden

Nous y voilà ! Puerto Montt, 25 Novembre, nous grimpons à bord de notre majestueux navire, l’Eden ; bon ok c’est un simple ferry en étant déjà à sa troisième vie. En effet nous avons appris, plus tard, que ce dernier avait jadis servi dans les eaux plus chaudes de la méditerranée en reliant Marseille à la Corse, puis au Mexique. Certaines gravures de nos amis marseillais nous ont confirmées son passé. C’est à son bord que nous rejoindrons la Patagonie chilienne, en débarquant 4 jours plus tard à Puerto Natales. A peine embarqués nous découvrons notre cabine double (surclassée rappelons-le !) et y découvrons nos sacs, gentiment déposés par l’équipage. En parlant d’eux, ils sont 30 à œuvrer pour le bienfait de nous autres, touristes, qui sommes une grosse centaine. Nous découvrons de nouveaux visages, allemands, anglais, français, beaucoup de français,  avec qui nous partagerons ces quelques jours. Et disons-le, ce n’est pas tout à fait une auberge de jeunesse, les jeunes routards débordant de vie ont été remplacés par des cinquantenaires à valise, beaucoup plus sages mais dont certains débordaient de vie aussi hein ! Le prix de cette croisière en pension complète en a peut-être effrayé plus d’un.


Nous faisons aussi la connaissance de notre « guide », Christian, qui nous avertira des passages importants (et pourtant étroits) et des « activités » à bord. La croisière s’amuse en fait ! Le programme de la croisière est plutôt reposant : observation du paysage sur le pont du bateau et de la faune potentielle, repas, jeux de cartes, lectures… Nous avons aussi pu rendre visite au capitaine au poste de commandement et tenter de déchiffrer le flux d’informations nécessaire à notre bonne navigation. Les écrans, les cartes, les instruments et les boutons sont si nombreux que l’on a envie de toucher à tout en espérant que ça ne fera pas hurler une sirène ! Nous avons finalement résisté à la tentation. Bref, un voyage qui s’annonce bien et qui nous permettra de reprendre des forces pour la suite du voyage en Patagonie.


Le ferry navigue à une vitesse de 14 nœuds (env. 20km/h) et longe d’abord l’île de Chiloé ou nous venons de passer quelques jours avant de s’engager et de se faufiler au milieu des îlots, ne laissant parfois que quelques mètres de chaque côté du navire. Nous passons parfois proche d’étonnants petits villages isolés, au milieu de nulle part, comme Puerto Aguirre ou Pueto Eden (ou nous avons même fait un arrêt afin de récupérer quelques personnes, coquillages et crustacés, et en y laissant une poignée de fruits et légumes). Nous nous posons toujours la même question : comment peut-on vivre ici ?

Nous croisons aussi d’autres curiosités comme une vierge protégeant les marins que le capitaine n’a pas oublié de saluer par un coup de trompette, ou encore un navire, appelé le Cotopaxi (!), entièrement rongé par la rouille. Son capitaine a voulu le faire couler ici non loin d’un haut fond, afin de faire croire à un accident et toucher l’argent de l’assurance. Le capitaine jurant la perte de sa cargaison de sucre dans l’eau, alors qu’il l’avait en réalité vendue. Malheureusement pour lui, il loupa son coup car un navire avait déjà coulé à cet endroit par le passé, la carcasse du navire restait donc en surface. Evidemment l’assurance refusa de l’indemniser puisque les sacs d’emballage restaient introuvables, étrange pour un navire qui n’a pas touché le fond de l’océan.


Au cours de la seconde nuit nous sommes amenés à passer au large, dans le Golfe de Peñas, les îlots de nous protégeant plus de l’immense force de l’océan, la nuit promet d’être agitée… Nous ne savons absolument pas comment nos corps réagissent en hauts mer et si nous sommes sujets au mal de mer... Advienne que pourra, au moins nous serons fixés ! Ce ne sont finalement que quelques nausées et maux de ventre qui sont venus perturber notre début de soirée. Nous savons désormais que nous n’avons pas à proprement parlé le mal de mer, mais qu’une bonne mer déchainée pourrait avoir raison de nous. Aussi, nous admirons parfois le capitaine manœuvrant délicatement pour franchir les passages étroits, comme le Paso White, large de 80m seulement, nous laissant quelques instants le plaisir de regarder de plus près ces terres vierges et inhospitalières.


Si les terres ne regorgent à première vue pas de vie, l’eau elle, en déborde… Du moins c’est ce que l’on en dit… En effet, adorant le grand air, nous avons passé des heures sous un peu de soleil mais le plus souvent sous le vent et/ou la pluie, à se geler, à la recherche d’une nageoire de dauphin, d’un petit pingouin, d’un souffle de baleine… Rien de tout ça ! Mais tout de même 3 otaries fuyant le passage du bateau, que j’ai vu au bout de 2h passées sur le pont avant, tandis que Cécile se reposait dans la cabine… La patience a fini par payer ! =) En revanche, nous avons vu beaucoup d’oiseaux.




Ha, j’allais oublier, nous avons aussi eu la chance d’avoir une soirée organisée la veille de notre arrivée, UN BINGO !! (Quand on dit que l’on est plus proche du 3ème âge que de l’ado…). Et devinez quoi ? Cécile a remporté le 1er lot, une pingouine en peluche et un thermos Patagonia. Après avoir siroté notre vin ramené du continent et une bonne rigolade nous voilà désormais avec de quoi alourdir encore un peu plus nos sacs à dos de babioles… et nos petites têtes de souvenirs ;)

mercredi 3 décembre 2014

Puerto Montt – l’île de Chiloé

Arrivés tard, nous avons atterri dans un hotel assez glauque… Ça nous conviendra parfaitement pour la nuit mais vraiment pas plus ! Puerto Montt est un port où il fait assez gris et humide. Avant de prendre le bus pour l’île de Chiloé, il restait une mission à accomplir : organiser la suite du voyage jusqu’au sud du Chili. En effet, dans la partie sud du Chili il y a tout un passage sans route. Les seules solutions sont de prendre le ferry pendant plusieurs jours ou de passer en bus par l’Argentine. Le voyage en ferry s’effectue de Puerto Montt à Puerto Natales, mais il est recommandé de réserver longtemps à l’avance puisque les départs n’ont lieu qu’une fois par semaine, le vendredi. Le lundi précédent, nous avions regardé sur internet les places disponibles pour un départ le vendredi. Les cabines les moins luxueuses et donc les moins chères étaient toutes réservées. Non sans blague ? Nous nous étions résolus à trouver une autre solution, prendre tout de même un ferry (pour l’expérience) pour continuer de descendre au chili, puis avant la fin de la route, passer en Argentine.

Mardi donc, avant de prendre le bus pour Chiloé, nous sommes passés par l’agence Navimag qui organise la croisière de quelques jours, pour voir s’il restait des places, peut être bradées à quelques jours du départ, sait-on jamais ? L’espoir était mince, mais cela a suffi !! La dame nous annonce qu’il reste deux lits dans une cabine double !! En plus, nous avons été sur-classés puisque nous avons payé notre cabine double pour le prix d’une triple… Et être en cabine double c’est quand même beaucoup plus sympa, surtout vu la taille des cabines =) Nous ressortons de l’agence avec un énorme sourire (et un porte-monnaie plus léger), c’est encore loin vendredi ? Patience, avant cela, nous avons trois jours à passer sur l’île de Chiloé.





Quelques heures de bus et un passage en ferry plus tard, nous arrivons à Castro, situé au milieu de l’île de Chiloé et capitale de l’île. Cette jolie petite ville cache quelques jolis trésors, comme une cathédrale d’un intérieur entièrement en bois naturel, original et vraiment chaleureux (assez moche extérieurement avec des couleurs vives, jaune et violet.) et ces maisons sur pilotis appelées palafitos, très caractéristiques de l’île. Ici, pas de grande attraction touristique, seulement de paisibles villages de pécheurs à arpenter pour s’imprégner de cette atmosphère si reposante.


De Castro nous avons pu aisément nous rendre en bus au parc national de Chiloé, où l’on a pu se promener quelques heures, à observer chevaux et poulains en liberté aux abords de la plage, surveillés par de grand vautours en quête d’une carcasse à se mettre sous le bec. Après un petit jus de fruit au soleil en terrasse nous prenons la route pour notre prochaine étape sur l’île, Dalcahue.


A Dalcahue, nous faisions partie des rares touristes et avons trouvé chez la Siñora Eliana une superbe adresse ! Une chambre toute neuve, terrasse ensoleillée et surtout une propriétaire aux petits soins pour nous. Malheureusement, la petite église du village considérée comme l’une des plus belles de l’île est en rénovation. C’est sous une petite pluie que nous partons le lendemain en direction de Tenaùn, petit village de 150 âmes pour voir son église classée au patrimoine mondiale par l’UNESCO. Elle était fermée mais les clés sont détenues par une dame qui a pu nous l’ouvrir quelques minutes. Elle est également en bois mais peinte en couleurs claires (bleu et blanc). Nous avons tout de même eu une préférence pour l’église de Castro dont le bois est resté brut. Après une petite promenade, nous nous sommes arrêtés lors du chemin retour, à une jolie cascade déserte de touriste. Enfin, nous sommes partis en direction de notre dernière étape sur l’île : Ancud, tout au nord. C’est une ville dont la taille avoisine celle de Castro, mais qui nous a semblé dégager beaucoup moins de charme. Une promenade là encore en bord d’océan le long du port et nous sommes retournés à notre hostel où un poêle bien chaud nous attendait.


Sans trop tarder le lendemain nous avons repris le bus puis le ferry pour regagner le continent. Globalement nous avons été ravis de notre séjour à Chiloé, bien qu’il fût court. Mais ça y est c’est vendredi, on va enfin monter à bord du ferry pour notre « croisière » !