Il n’y a que trois heures de
route entre Puerto Natales et Punta Arenas, pour une fois un petit
trajet ! Juste arrivés nous sommes partis à la recherche de notre hostel,
chez Eduardo ! Homme hyperactif aux petits soins pour ses voyageurs de
passage. Nous avons passé le début d’après midi à organiser nos derniers jours
au bout du monde (snif !) et en fin de journée sommes allés voir les
Pingouins sur l’île Magdalena. Une heure et demi de ferry et nous débarquons
(une centaine de personnes, soit beaucoup trop …) sur la petite île où les
seuls habitants sont … 69 000 couples de pingouins !! L’île n’est pas
immense, la densité de pingouins est donc importante, il y en avait partout
partout. Un chemin tracé est réservé aux visiteurs, ce qui n’empêche pas les
pingouins de le traverser et de s’approcher très près de nous. Qu’est ce qu’ils
sont drôles quand ils courent (trop vite et qu’ils trébuchent !). De
novembre à mars, ces pingouins viennent des îles Malouines et du sud du Brésil
afin de pondre sur l’île (la même où ils sont eux-mêmes nés). Nous avons donc
pu voir des bébés, tout juste sortis de leurs œufs, mais sagement à l’abri dans
leurs terriers. Parce que oui, les pingouins creuses des terriers, qu’ils
protègent des prédateurs. Signalons au passage que les pingouins sont monogames
et forment de très jolis couples =)
Compte tenu du temps restant, nous sommes, dès le lendemain partis à Ushuaia, en Argentine. Cette ville est réputée être le bout du monde, c’est-à-dire la plus australe. En réalité, c’est Puerto Williams, au Chili qui l’est (sauf peut être un petit village de pêcheurs plus éloigné). Disons que pour le tourisme, c’est Ushuaia, et puis le nom fait rêver n’est-ce-pas ? Il faut tout de même faire une dizaine d’heures de bus pour y arriver. D’habitude nous essayons de faire les longs trajets de nuit pour ne pas perdre de temps, mais comme il y a le passage de la frontière Chili/Argentine, le trajet ne peut se faire que de jour. La frontière (à San Sebastian) est un peu plus sérieuse que les précédentes. Les bagages à mains sont passés au rayon X et tous les sacs sont sortis de la soute afin de permettre au chien de les renifler. Un sac suspect et c’est tout un bus qui doit attendre, parfois longtemps. Par chance tout est allé assez vite. La sortie du Chili d’abord, puis quelques kilomètres plus loin, l’entrée en Argentine.
Au cours de ce trajet, nous franchissons le mythique Détroit de Magellan. On l’a tous appris à l’école, et là nous y sommes, sur un ferry pour une vingtaine de minutes. Les vents et courants sont très forts sur ce détroit, qui est l’un des trois passages naturels entre les océans Atlantique et Pacifique (des idées sur les deux autres ?). En plein vent sur le bateau, nous avons vu un dauphin !! Un petit dauphin, noir et blanc, nageait tout proche du bateau ! Finalement faire ce trajet de jour nous a permis de découvrir les paysages de la Patagonie et de contempler la fin des Andes que nous suivons depuis des milliers de kilomètres.
Après le Détroit c’est la Terre de feu, la Tierra del Fuego ! C’est Magellan qui l’a nommée ainsi puisque lors de sa navigation, il a été guidé par les feux que faisaient les Yamanas (ancien peuple de la Terre de feu) sur les côtes.
Arrivés à Ushuaia sans réservation, nous nous pressons pour trouver notre logement puis partons à la recherche d’argent argentin pour notre court séjour. Le problème d’inflation en Argentine nous a poussé à tenter de trouver le meilleur taux dollar-pesos. Pas facile, c’est finalement le casino du coin qui nous donnera satisfaction. Le lendemain, nous avons navigué sur le Canal Beagle (le second passage naturel entre les deux océans). Cette excursion nous a permis de s’approcher au plus près de lions de mer, d’aller jusqu’au phare des Eclaireurs et de faire une promenade sur une île vierge de toute vie humaine. Le Phare des Eclaireurs n’est pas le phare le plus au bout du monde, bien qu’il ait souvent servi d’illustration au romain de Jules Verne « Le phare du bout du monde ». Lors de la croisière, le guide nous a offert thé, café, petits gâteaux et même liqueur de café mais surtout il nous appris beaucoup de choses sur les Yamanas et sur la situation d’Ushuaia. Elle n’est qu’à 1000 kilomètres de l’Antarctique et à équidistance des deux océans. D’ailleurs si l’envie vous prend de vous offrir 2 ou 3 semaines sur un bateau en Antarctique, il faudra débourser au minimum 5000$... des amateurs ?
A Ushuaia et même Punta Arenas, il est recommandé de gouter le « centolla » ou « king crab », ou encore araignée de mer. C’est en fait un très gros crabe rouge de facilement 50cm d’envergure (pattes comprises). Nous avons beaucoup apprécié ce plat =)
Pour notre deuxième et dernier jour à Ushuaia, nous sommes allés nous balader dans le Parc National. Malheureusement le beau temps n’était pas au rendez-vous et après 4h de ballade nous étions trempés jusqu’à l’os et le pantalon plein de boue. Après avoir déjeuné, nous avons fini de visiter le parc grâce au bus qui nous ramènerait plus tard à Ushuaia. On peut donc dire que nous sommes allés au bout du bout, au bout de la route 3 (la panaméricaine). Lors de cette journée, nous nous sommes rendus à la Poste du bout du monde, la poste « del fin del mundo ». Ca doit être le postier le plus connu ! A son poste depuis 20ans, il passe sa journée à tamponner cartes postales et passeports en souvenir et a même des autocollants à son effigie.
Il y a d’autres choses à faire à Ushuaia, mais pour nous ça sera tout. Notre bus retour est à 4h30 le lendemain matin. Nous ne regrettons absolument pas d’y être allés en dépit des critiques entendues lors de notre voyage. Si la ville n’est pas spectaculaire (elle n’est ni plus moche ni plus belle qu’une autre), ses paysages sont tout simplement magnifiques. Les monts enneigés juste au-dessus de la ville, la baie d’Ushuaia, et ce sentiment de se sentir au bout du bout.
C’est maintenant temps de retourner à Punta Arenas, de nouveau une dizaine d’heures de bus qui nous permet d’écrire ces articles, de trier les photos (et de se dire « whaou ça c’était fou ») et même de se regarder un film. En arrivant nous retrouverons Romain et Camille !! Comme a dit Micka, préparez les bières, on a plein de choses à se raconter !
NB : allez, on vous donne le troisième passage naturel entre Atlantique et Pacifique, le Cape Horn bien sûr, au bout du bout !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire