Nous y voilà ! Puerto Montt,
25 Novembre, nous grimpons à bord de notre majestueux navire, l’Eden ; bon
ok c’est un simple ferry en étant déjà à sa troisième vie. En effet nous avons
appris, plus tard, que ce dernier avait jadis servi dans les eaux plus chaudes
de la méditerranée en reliant Marseille à la Corse, puis au Mexique. Certaines
gravures de nos amis marseillais nous ont confirmées son passé. C’est à son bord
que nous rejoindrons la Patagonie chilienne, en débarquant 4 jours plus tard à
Puerto Natales. A peine embarqués nous découvrons notre cabine double (surclassée
rappelons-le !)
et y découvrons nos sacs, gentiment déposés par l’équipage. En parlant d’eux,
ils sont 30 à œuvrer pour le bienfait de nous autres, touristes, qui sommes une
grosse centaine. Nous découvrons de nouveaux visages, allemands, anglais, français,
beaucoup de français, avec qui nous
partagerons ces quelques jours. Et disons-le, ce n’est pas tout à fait une
auberge de jeunesse, les jeunes routards débordant de vie ont été remplacés par
des cinquantenaires à valise, beaucoup plus sages mais dont certains
débordaient de vie aussi hein ! Le prix de cette croisière en pension
complète en a peut-être effrayé plus d’un.
Nous faisons aussi la
connaissance de notre « guide », Christian, qui nous avertira des
passages importants (et pourtant étroits) et des « activités » à
bord. La croisière s’amuse en fait ! Le programme de la croisière est
plutôt reposant : observation du paysage sur le pont du bateau et de la
faune potentielle, repas, jeux de cartes, lectures… Nous avons aussi pu rendre
visite au capitaine au poste de commandement et tenter de déchiffrer le flux
d’informations nécessaire à notre bonne navigation. Les écrans, les cartes, les
instruments et les boutons sont si nombreux que l’on a envie de toucher à tout
en espérant que ça ne fera pas hurler une sirène ! Nous avons finalement
résisté à la tentation. Bref, un voyage qui s’annonce bien et qui nous
permettra de reprendre des forces pour la suite du voyage en Patagonie.
Le ferry navigue à une vitesse de
14 nœuds (env. 20km/h) et longe d’abord l’île de Chiloé ou nous venons de
passer quelques jours avant de s’engager et de se faufiler au milieu des îlots,
ne laissant parfois que quelques mètres de chaque côté du navire. Nous passons
parfois proche d’étonnants petits villages isolés, au milieu de nulle part,
comme Puerto Aguirre ou Pueto Eden (ou nous avons même fait un arrêt afin de
récupérer quelques personnes, coquillages et crustacés, et en y laissant une
poignée de fruits et légumes). Nous nous posons toujours la même
question : comment peut-on vivre ici ?
Nous croisons aussi d’autres
curiosités comme une vierge protégeant les marins que le capitaine n’a pas
oublié de saluer par un coup de trompette, ou encore un navire, appelé le
Cotopaxi (!), entièrement rongé par la rouille. Son capitaine a voulu le faire
couler ici non loin d’un haut fond, afin de faire croire à un accident et
toucher l’argent de l’assurance. Le capitaine jurant la perte de sa cargaison
de sucre dans l’eau, alors qu’il l’avait en réalité vendue. Malheureusement
pour lui, il loupa son coup car un navire avait déjà coulé à cet endroit par le
passé, la carcasse du navire restait donc en surface. Evidemment l’assurance
refusa de l’indemniser puisque les sacs d’emballage restaient introuvables, étrange
pour un navire qui n’a pas touché le fond de l’océan.
Au cours de la seconde nuit nous
sommes amenés à passer au large, dans le Golfe de Peñas, les îlots de nous
protégeant plus de l’immense force de l’océan, la nuit promet d’être agitée…
Nous ne savons absolument pas comment nos corps réagissent en hauts mer et si
nous sommes sujets au mal de mer... Advienne que pourra, au moins nous serons
fixés ! Ce ne sont finalement que quelques nausées et maux de ventre qui
sont venus perturber notre début de soirée. Nous savons désormais que nous n’avons
pas à proprement parlé le mal de mer, mais qu’une bonne mer déchainée pourrait
avoir raison de nous. Aussi, nous admirons parfois le capitaine manœuvrant
délicatement pour franchir les passages étroits, comme le Paso White, large de
80m seulement, nous laissant quelques instants le plaisir de regarder de plus
près ces terres vierges et inhospitalières.
Si les terres ne regorgent à
première vue pas de vie, l’eau elle, en déborde… Du moins c’est ce que l’on en
dit… En effet, adorant le grand air, nous avons passé des heures sous un peu de
soleil mais le plus souvent sous le vent et/ou la pluie, à se geler, à la
recherche d’une nageoire de dauphin, d’un petit pingouin, d’un souffle de
baleine… Rien de tout ça ! Mais tout de même 3 otaries fuyant le passage
du bateau, que j’ai vu au bout de 2h passées sur le pont avant, tandis que
Cécile se reposait dans la cabine… La patience a fini par payer ! =) En
revanche, nous avons vu beaucoup d’oiseaux.
Ha, j’allais oublier, nous avons
aussi eu la chance d’avoir une soirée organisée la veille de notre arrivée, UN
BINGO !! (Quand on dit que l’on est plus proche du 3ème âge que
de l’ado…). Et devinez quoi ? Cécile a remporté le 1er lot, une
pingouine en peluche et un thermos Patagonia. Après avoir siroté notre vin
ramené du continent et une bonne rigolade nous voilà désormais avec de quoi
alourdir encore un peu plus nos sacs à dos de babioles… et nos petites têtes de
souvenirs ;)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire