samedi 13 décembre 2014

Parque Torres del Paine

Après une journée passée sur la terre ferme, nous nous sommes organisés pour partir passer quelques jours dans le Parc Torres Del Paine, non loin de Puerto Natales. Plusieurs options sont possibles, notamment le fameux trek du W sur 4 ou 5 jours, modulable au fil du parcours. C’est décidé nous partirons marcher 4 ou 5 jours dans le Parc, voire 6 si besoin. Il a donc fallu faire nos provisions de nourriture pour les jours à venir. C’était curieux de constater que le supermarché de Puerto Natales était pris d’assaut, surtout les nouilles, le pain ou encore l’avoine, la nourriture des randonneurs quoi ! Nous ne serons donc pas seuls !

Une fois les sacs débarrassés des choses inutiles (laissées à l’hostel) et remplis de provisions nous partons en direction du Parc en bus. Lors du trajet, nous avons été interrompus par un énorme troupeau de vaches. Pas moins de 500 bêtes (dont au moins 100 veaux) avançaient sous les ordres de deux cavaliers et sous la pression de quelques chiens. C’était assez impressionnant.
Le trek peut se faire dans les deux sens : d’est en ouest ou l’inverse. Nous avons choisi de le faire d’ouest en est en partant de l’administration centrale et de ne pas prendre le catamaran sur le lac, donc de faire vraiment tout à pied. Et bien nos jambes vont pouvoir nous en vouloir longtemps. C’est environ une centaine de kilomètres que nous avons parcouru en 4,5 jours.

La mise en jambe du premier jour s’est faite sur 29 km, parcourus de midi et quart à 21h. Inutile de vous préciser que les derniers kilomètres m’ont paru longs, très longs, trop longs en dépit du soutien permanent de Micka ! Nous sommes arrivés épuisés au camping du lac Grey.


Le lendemain, nous avons continué jusqu’au mirador permettant de voir le Glacier Grey plonger dans le lac du même nom. Un très beau spectacle. Il a ensuite fallu se rendre à notre deuxième camping, là encore une vingtaine de kilomètres. Je pense que ce second jour a été le jour le plus long de ma vie. Mes jambes me faisaient si mal, mes pas étaient minuscules et chacun d’eux était un effort considérable. Même le moral chutait !! L’arrivée au camping s’est faite sous une petite pluie, alors on met de côté les douleurs et on plante vite la tente avant que la pluie n’empire. Dès que les muscles se refroidissent, bouger devient vite une torture ! Il faut le temps que la machine se remette en marche… Micka disait que je ressemblais à une petite mamie toute boiteuse…


Le troisième jour, avec l’aide d’un ibuprofène, nous avons fait la Vallée del Frances, une marche de 4h, qui permet d’accéder à un mirador qui offre une vue exceptionnelle sur le parc. Arrivés à notre troisième campement, 2,5h de marche plus tard, on nous annonce pour la nuit et le lendemain, des vents jusqu’à 90km/h. Ha bah ça tombe bien, les tentes sont plantées en pleine forêt !! Bon et bien on verra… La nuit a été courte, les bourrasques de vent étaient telles qu’on se disait « celle-ci c’est la dernière, la tente va se casser… ». Nous entendions la bourrasque arriver, passer, puis partir. Micka restait sur le qui-vive afin de pouvoir réagir vite en cas de pépin tandis que le bruit m’empêchait de dormir. J’ai fini par mettre des boules kies qui m’ont offert quelques heures de répit. C’est à l’aube que nous nous sommes réveillés dans une tente intacte !! Merci Big Agnes ! Pour éviter les provocations à Pachamama, nous avons replié la tente le plus vite possible.



Ce quatrième jour devait être le plus difficile, au programme 7 ou 8h de marche dans la partie la plus ventée du circuit. Finalement, cette journée s’est plutôt bien passée, le vent nous poussait dans les montées mais nous déséquilibrait aussi parfois. En fin d’après-midi nous arrivons à notre dernier campement, au pied du Mirador, le but ultime du trek. En effet, le mirador offre un panorama exceptionnel sur les Torres. Il est d’usage de se rendre au lever du soleil (soit très tôt, à 4h30) pour apercevoir les premières lueurs du jour sur les Torres. Mais la météo étant incertaine et l’état de fatigue avancé, nous avons préféré y aller au moins une fois le soir après avoir planté la tente. 45 minutes de montée assez rude et un superbe paysage s’étend sous nos yeux : les torres, une belle lagune avec la valle derrière. Il faut préciser qu’il y a énormément de vent, les nuages défilent à une vitesse incroyable, couvrant et découvrant les torres. Nous nous sommes mis à l’abri d’un gros rocher pour profiter pleinement du spectacle.



Enfin, le cinquième et dernier jour, seul Micka a eu la foi de se lever à 4h, de grimper en une demi-heure pour admirer le spectacle. Il a eu droit à de la neige au sommet, toujours accompagnée de vents très violents. Il est revenu à la tente trempé et gelé ! Heureusement il s’est réchauffé au petit déjeuner. Nous avons plié bagages et sommes redescendus au grand Hotel, qui est séparé de l’entrée du parc par une piste de 7,5 km. Idéalement nous voulions les parcourir à pied, histoire de bien finir ce trek. Mais, pour la première fois du séjour, les conditions météo n’étaient pas agréables : pluie et vent froid de face. Nous avons décidé d’attendre quelques heures la navette qui nous ramènerait au bus.
Tout au long de ces quelques jours la météo a été bonne, alors que nous sommes partis de Puerto Natales sous la pluie ! On s’attendait presque à marcher 5 jours sous la pluie ! Et bien non, le vent a été notre allié en chassant les nuages et laissant la place au soleil. Forcément quelques gouttes sont tombées mais grâce au vent nous séchions vite. Seul la météo du dernier jour n’était pas bonne, nuages bas et lourds que le vent ne chassait pas. Il est d’usage de dire qu’il peut y avoir les quatre saisons en une seule journée ! On met gore-tex, gants et bonnet, puis on enlève le tout pour finir en t-shirt. Le temps clément nous a permis de voir des animaux, notamment de beaux oiseaux comme des condors ! Un oiseau assez rare, d’une très grande envergure, reconnaissable à sa collerette blanche. Nous avons aussi vu un très gros lièvre (à la louche une vingtaine de kilos !), des pic-vert, des guanacos (de la grande famille des lamas). Le puma est présent dans le parc, mais il ne s’est pas montré à nous, dommage.




Globalement, ce trek nous a beaucoup plu et a été l’occasion de faire de belles rencontres ! Finalement les campeurs du premier jour sont les mêmes tous les soirs, et même de retour à Puerto Natales puisque nous avons fait tous ensemble un bon resto pour se remettre de nos efforts !! J  Les chemins offrent de magnifiques paysages, des lagunes d’un bleu turquoise, des sommets enneigés presque à portée de main, les fameuses Torres dont la géologie est fascinante, les glaciers… Il faut tout de même noter que le Parc a subi un important incendie en 2011 qui a dévoré une grande partie de la végétation. Même si 3 ans après la végétation repousse, les arbustes grandissent doucement, il demeure des milliers d’arbres morts, carbonisés… Un peu comme nous à la fin de ces quelques jours !

Allez, une nuit de quelques heures et ça sera direction Punta Arenas, tout près de la Terre de Feu !










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