samedi 27 juin 2015

Pretoria - Pilanesberg Park

« How are you ? » Voilà ce qui suit immédiatement le salut d’un Sud-Africain. Et cette question attend réellement une réponse. (Pas vraiment comme notre « Salut ! ça va ? ») Le tout, dit avec un grand sourire, vous invite grandement à répondre avec le même sourire…. La bonne humeur communicative donc ! Dans les townships, les saluts sont un peu plus codés, le serrage de main ordinaire est troqué contre une poignée de main plus complexe, et des « Chap ! » avec le pousse levé sont employés à tout bout de champs, signifiant que tout va bien.

A Pretoria, nous avons finalement fait assez peu de choses, mais parcourir la ville à pied pendant toute une journée nous a permis d’en avoir un bon aperçu.

Nous avons débuté par la visité d’une belle maison de style Victorien, la Melrose house, construite à la fin du XIXème siècle qui devint plus tard le QG de l’armée britannique. A l’intérieur, bon nombre de pièces reconstituées avec de « beaux » meubles d’époque (qui n’iraient tout de même pas dans tous les salons…) Ce qui nous a le plus impressionné et marqué restera l’énorme billard à huit pieds, un mastodonte.

En fin d’après-midi, nous avons apprécié une balade vers Union Buildings, un haut lieu de l’union Sud-Africaine, puisque ces bâtiments abritent le gouvernement depuis 1910. C’est aussi ici que fût intronisé Président de la République Mr. Mandela en 1994. L’intérieur ne se visitant pas, nous n’avons pu qu’en admirer l’extérieur et se balader dans le parc faisant face, autour de l’impressionnante statue de l’ancien président.


Le soir même nous avons pris la route vers l’ouest, en direction du Parc National du Pilanesberg, à seulement quelques heures de route d’ici. (Un peu plus en se perdant !)

La particularité de ce parc est qu’il n'est pas naturel… A la base, un cratère d’un ancien volcan éteint depuis des lustres, squatté par des fermiers. On décida de clôturer tout le tour, et de remplacer les fermiers par plus de 6000 animaux (rien que ça !) d’une vingtaine d’espèces différentes. Désormais, une très bonne régulation du nombre de proies et de prédateurs permet de stabiliser le nombre d’animaux à 8000. Autant de bête dans un parc qui n’est pas immense (comme peuvent l’être d’autres parcs Sud-Africain à venir) nous fournissant un maximum de chances d’apercevoir beaucoup de bêtes !


Le programme est simple : parcourir les pistes du parc dans notre voiture, à faible allure, et ouvrir grand les yeux ! Jumelles et appareil photo à proximité pour ne rien rater !

En route !

Les premiers à bien vouloir se montrer ont été les impalas, ces belles et gracieuses petites antilopes qui peuplent en grand nombre ces terres. Elles sont facilement reconnaissables grâce à leurs jolies cornes et à leur pelage bicolore. On les aperçoit souvent par petit troupeau, parfois à proximité de la route. Mais, au moindre mouvement brusque, elles sont capable de détaler vitesse grand V en un coup de sabot !

Plus loin, un autre animal que l’on trouve en grande quantité dans ces plaines se présente, le gnou. Puis quelques minutes plus tard c’est le zèbre qui fait son apparition. Les mêmes que dans le Roi Lion de Disney. Incroyable ! =) Voilà une des premières choses auquel on pense, nous, la génération 90’, en voyant ces bêtes !

 

Si vous voulez plus grand, nous avons aussi croisé des girafes ! Déambulant dans la brousse à la recherche d’un arbre pour le déjeuner. Au moins, grâce à leur taille, elles sont faciles à repérer.

Si vous voulez plus gros, c’est le rhinocéros qui vous intéressera. On a pu observer une petite famille traverser tranquillement la route juste devant nous, à quelques mètres seulement. Dans ce cas, céder la priorité à droite comme à gauche… C’est lui le plus gros ! En plus, le coup de corne de rhinos ne doit pas être compris dans l’assurance bris de glace !


Pour ceux qui voient vraiment les choses en grand, c’est le buffalo et ses belles cornes qui vous intrigueront. Ou encore mieux, le plus grand/gros/lourd de tous, l’éléphant d’Afrique ! Après de nombreux mois à observer son cousin d’Asie, nous pouvons enfin constater les différences.



Nous avons encore croisé bien d’autres animaux, mais les présenter tous serait un poil long. Parmis eux, tout de même le beau Waterbuck, une belle et grande antilope avec de jolies cornes ; une quantité folle de phacochères (Timon et Pumba n’ont cependant pas été aperçus) ; un groupe d’hippopotames étalés de toute leur masse sur la berge d’un étang ou un crocodile profitait de la chaleur du soleil. Sans oublier la grande quantité d’oiseaux planant au-dessus de ce beau monde… mais tout de même moins impressionnant.

En deux mots, ce fût une bien belle introduction  à la faune sauvage Africaine. Mais il nous manque encore de beaux spécimens à chercher et observer dans d’autre parc à venir, à commencer par les nombreux félins, lions, guépards et léopards.

Après une si belle journée, ce n’est pas l’exercice de passer la nuit dans notre petite voiture qui nous empêchera de bien dormir et de faire de beaux rêves. =)



Les jumelles étaient décidemment de sortie ces jours-ci puisque nous en avons croisé sur la route, accompagnées d’un bel uniforme bleu… Oups ! 74km/h au lieu de 60 et nous voilà invités à nous garer sur le côté, et à faire connaissance avec les autorités du pays.

Tout sourire, la première policière demande le permis de Romain et nous annonce rapidement une amende de 500 Rands (environ 35€). Puis, au bout de deux minutes, elle nous explique qu’elles n’ont plus de reçu, et qu’il leur est impossible de nous mettre une contravention sans reçu… Chance ! De plus, nous sommes samedi en fin de journée et le poste de police est déjà fermé, donc impossible d’aller sur place… Re-chance !

C’est là que le sketch commence. Un des trois policiers présents nous interroge sur la suite des événements par un « Alors, que fait-t-on ? »… Un peu interloqués, nous ne savons que répondre à un policier nous demandant ce qu’il doit faire maintenant qu’il nous a arrêtés… Puis il commence à nous parler d’avantage en nature : « combien seriez-vous prêts à nous donner ? ». Nous refusons de leur graisser la patte et attendons donc d’autres solutions. Rapidement, un autre propose de nous laisser partir en l’échange de « boissons fraiches »… Etonnant ?! Finalement, un autre automobiliste se faisant arrêter, et nous, refusant toujours de plier à cette gentille corruption, nous repartirons sans amende ni liste de commissions. Fiou ! Nous avons eu chaud !

La suite de la longue route vers l’est du pays et le Kruger Park se passera sans le moindre pépin. Allez, demain c’est de nouveau safari, avec encore de belles surprises !

Afrique du Sud – Johannesburg – 2ème partie

Revenons en à Jo’burg, comme on dit ici. Pour nous déplacer en ville, on nous conseille partout le taxi (« cab » en fait), mais le moyen de déplacement préféré des locaux est le minibus, (« taxi » en fait). Il est vrai qu’il n’est pas évident de comprendre leur fonctionnement, leur direction ou leur prix. Mais qu’importe, c’est ainsi que les locaux font, alors nous avons voulu essayé ! Et ça fonctionne très bien !

Ce sont donc des minibus d’une quinzaine de places qui sillonnent la ville suivant un itinéraire précis (mais indiqué nulle part, il faut donc demander…).. Aucun arrêt de bus déterminé, mis à part la gare centrale des minibus. Lorsque l’on souhaite prendre un bus sur le bord de la route, il y a tout un langage des signes : lever l’index signifie que vous désirez allez dans le centre, la main avec les doigts écartés semble avoir un autre sens… inconnu pour nous. Pour descendre, c’est facile, il suffit de crier « After robot ! » si on veut s’arrêter juste après le feu tricolore, ou « short left ! » si on veut s’arrêter maintenant. (Rappel : on conduit à gauche ici.) Le paiement se fait en cours de route, chacun fait passer sa petite monnaie jusque devant, où un passager s’occupe de faire les comptes et de rendre la monnaie pour le chauffeur. Heureusement pour nous, les Sud-Africains nous aident volontiers, et toujours avec le sourire, alors cela à simplifier cet apprentissage express.

Nous avons tout de même vécu une scène assez flippante lors d’un trajet dans un vieux mini-bus. Ce dernier s’est fait arrêté par un autre chauffeur de van, avant d’entamer une discussion qui semblait un peu tendue. De plus, une dizaine de personnes s'est rapprochée de notre bus… Au bout de cinq minutes de discussion (en zoulou !), notre chauffeur paye l’autre conducteur, et nous reprenons la route. J’ai fini par questionner un des gars du bus, et il m’explique que nous nous trouvons en fait dans un bus illégal, qui ne possède pas l’autorisation nécessaire pour servir de bus sur cette ligne là. Il pique donc le travail des bus légaux, et quand il se fait attraper par l’un de ceux-là, il les paie.

Côté nourriture, encore des nouveautés. De nombreux snack de rue sont pris d’assaut à l’heure du déjeuner, puisqu’on y trouve des sandwichs ruisselant de gras pour une poignée de rands. En plus du morceau de viande, on y trouve souvent du hatcha (un mix au gingembre) et une belle portion de frites (pas réellement frites en fait, juste gorgées d’huile…) Bref, pas un must pour notre palais ou pour notre santé. Un autre met semble faire partie du menu populaire : la farine de maïs, appelé pap, accompagnée de saucisses (bien grasses bien sûr). Un aliment que nous avons vite adopté car économique, rapide à préparer et qui tient au ventre. (Farine et eau = meilleure rentabilité !)


Notre dernière journée ici était consacrée à la découverte d’un quartier bien précis, et historique de Jo’burg : Soweto, pour SOuth WEst TOwnship. Cet immense quartier a longtemps été considéré comme dangereux (et l’est parfois malheureusement toujours). Notre guide nous conseille de s’y rendre en gros bus touristique… Ou comment donner l’impression de faire un safari, sans être discret. Très peu pour nous. Heureusement, la réceptionniste de notre auberge nous affirme que l’on peut presque y aller les yeux fermés,  qu’il est tout à  fait possible et sécure de s’y rendre seul et par ces propres moyens. Ouf ! C’est ce que nous voulions.


Nous traversons en minibus les premiers blocs de maisons du quartier, très typique de Soweto, puisqu’ici toutes les petites maisons sont de plein pied… et très souvent protégées par des barbelés ou des fils électriques. Dans le bus nous faisons la rencontre de Mike, qui travaille en tant que guide dans le musée que nous nous apprêtons à visiter. Il s’apprête à retrouver son groupe et ne peut donc nous guider… tanpis ! Il nous en fait une rapide présentation et nous invite à explorer le quartier. A peine arrivés et déjà une belle rencontre. Ce quartier me plait déjà !

Le musée en question fait référence au premier collégien, Hector Pieterson, tué lors de la manifestation du 16 Juin 1976. Le drame s’est déroulé à un pâté de maison du musée et fût immortalisé par un photographe. Ce beau musée retrace donc avec de belles photos les différents évènements de l’époque et plus particulièrement l’avancée de cette manif’ née ici, à Soweto.


Dans ce même quartier, à notre grande surprise très touristique (panneau des curiosités, vendeurs de souvenirs,…), se trouve la rue Vilakazi. Cette rue ressemble en tout point à ses voisines, de modestes maisons sans étage s’y trouvent de chaque côté… Oui, mais ici, deux prix Nobel de la Paix ont (ou ont eu) leur maison. Nelson Mandela y habita 15 ans, avant d’être emprisonné, et Desmond Tutu (archevêque anglican ayant eu un rôle majeur dans la lutte contre l’apartheid) y habite encore quand il est ici. Nous avons visité la petite maison de Madiba, exposant quelques photos, certains de ses objets, et un grand nombre de plaques commémoratives ou de récompenses à son nom. J’aurai adoré pouvoir explorer davantage ce quartier, en sortant de cette micro-zone touristique et en observant la vie des locaux.

Il est venu pour nous le temps de continuer notre route et pour cela nous avons choisi l’option de la location de voiture. Nous récupérons donc une toute petite et belle Chevrolet Spark blanche, qui nous accompagnera pendant un mois jusqu’au Cape Town. Encore de belles aventures en perspective, de bonnes nuits à l’intérieur (oui oui on rentre !) et un certain nombre d’itinéraires foireux. (Pas de GPS, aucune carte digne de ce nom, juste notre petit guide…)


Demain, nous prenons la route de la ville de Pretoria puis du Pilanesberg Park.

Afrique du Sud – Johannesburg – 1ère partie

Le voyage entre Bombay et Johannesburg nous fait passer d’un monde à un autre tant les changements sont  nombreux. Tout d’abord, nous étions 4 en Inde, et nous revoilà de nouveau deux (plus pour très longtemps… ;) Ensuite, il s’agit de la 3ème fois on nous franchissons l’équateur au cours de cette année, et en changeant d’hémisphère, on change de saison… On quitte donc les fortes chaleurs indiennes pour la douceur de l’hiver africain. Les différences continues sur le plan économique et social, la médiocre qualité de vie en Inde (des locaux) est remplacée ici par un niveau de vie forcément beaucoup plus élevé.

Bref, nous nous attendons à de gros changements.

Nous y voilà, l’Afrique, notre ultime et dernière région du monde visitée durant ce voyage.

En débarquant comme prévu sur le sol Sud-Africain à 1h du matin (heure locale, 3h30 du mat’ heure Indienne…) nous n’avions aucune autre envie que celle de passer le restant de la nuit à l’aéroport, avant de s’aventurer dans la ville le lendemain. C’est à ce moment-là que nous avons réalisé le changement de température. Nous qui passions nos nuits à transpirer sous le souffle d’un ventilateur, nous voilà dans le hall de l’aéroport, le plus loin possible des portes donnant sur l’extérieur, ravi d’enfiler collant, t-shirt et chaussettes avant de nous glisser dans nos duvets. Grâce à cela, notre première nuit fût bonne !

Levés de bonne heure, nous nous mettons en route pour le centre-ville grâce au Gautrain (prononcer Rrrrautrain), le métro local. A peine sortis au grand air, un rassemblement de personne attire notre attention. On se questionne, on observe puis on finit par nous expliquer que d’ici quelques petites minutes, l’immeuble de 5 étages situé au bout de la rue (bloquée) va être dynamité. Ok ! Bah, 5min et un gros BOUM plus tard, l’immeuble s’était effondré sur lui-même dans un gros nuage de poussière. Rassurez-vous, on n’explose pas des buildings toutes les minutes ici, c’était un coup de chance.

Désormais, il s’agit de trouver dans cette gigantesque ville, notre auberge repérée dans notre guide sans vraiment de cartes pouvant nous aider. En demandant notre chemin à des taxi-mens, ils nous affirme que c’est bien trop loin pour y aller à pied. (sous-entendu « veuillez utiliser nos services svp. ») Peu importe, après un long vol et une nuit dans un duvet, nous avons tous les deux envie de se dégourdir les pattes. Nous avons donc traversé plusieurs quartiers, dont la plupart étaient résidentiels, tranquilles et assez riches. Les belles voitures sportives croisées sur la route nous ont confirmé la chose, ici, il y a de l’argent. Finalement, au bout de deux bonnes heures, nous sommes arrivés dans un tout autre quartier, où tout s’anime autour de la grande avenue Jan Smurt. C’est d’ailleurs ici que nous trouvons notre auberge, deux lits en dortoirs pour ces prochains jours. Demain c’est parti pour la découverte !


Le lendemain, nous avons commencé par un remarquable musée abordant une page importante mais tragique de l’histoire de ce pays, l’apartheid. Photo, vidéos, et témoignages illustrent parfois trop bien cette triste période et la stupidité humaine, à commencer par l’entrée du musée : une porte pour les « white », une autre pour les « non-white »… Voici un (petit) bout de cette histoire.


A la fin du XVIIème siècle, des colons néerlandais, anglais et d’autres européens (dont des français) débarquent sur le sol Sud-africain et tombent sur de résistants peuples indigènes. Malgré ces nombreux affrontements, les colons ne laissent aucune chance aux peuples africains, qui deviennent les esclaves des colons européens, les noirs deviennent la main d’œuvre des blancs… En 1911, de nombreuses lois racistes voient le jour. En 1948, le Parti National Afrikaner impose l’apartheid, et le fera fonctionner de force : Séparation physique des noirs, désurbanisation forcée, déportations de masse classification de la population par race (natifs, les noirs ; les asiatiques ; les malais ; les blancs ; etc…) D’atroces lois voient le jour comme celle interdisant les mariages/relations sexuelles interraciaux. La ségrégation  résidentielle s’étend ensuite aux lieux publics, bus, parcs, toilettes, hôtels, etc… qui deviennent « pour noirs » ou « for non-european » tandis que d’autres sont réservés aux blancs ou européens… En 1960, de grandes manifestations pacifiques de « désobéissance civile » sont stoppées dans le sang par la police. Résultats : les partis noirs anti-apartheid (dont fait parti Nelson Mandela) sont interdits et tout sabotage de leur part sera passible de la peine de mort. Deux ans plus tard, Mandela est arrêté pour avoir clandestinement créé une branche armée de son parti (la méthode pacifique semblait ne pas marcher…). Il passera les 27 ans suivants derrière des barreaux, sur l’île de Robben Island, au Cap Town.

Même sans leur icône, le peuple africain continue de se battre pour rendre le pays ingouvernable. Cela parfois au prix de leur vie, comme le 16 Juin 1976, à Soweto, où le jeune Hector Pieterson, âgé de 13 ans, est abattu par la police lors d’une révolte contre l’enseignement en afrikaans dans les écoles.


Ce n’est tout de même qu’en 1990 que les choses changent vraiment, lorsque Nelson Mandela est libéré et que le gouvernement se résigne à négocier avec les organisations politiques noires. Mandela devient président de la République Sud-Africaine en 1994 après les premières élections démocratiques et multiraciales, mettant un terme à cette période noire…. sombre.



mardi 23 juin 2015

Bombay – Mumbai – 2ème partie

Nous avons visité, le lendemain, le Musée Chhatrapati Shivaji Maharaj Vastu Sangrahalaya, dit le Musée du Prince de Galles. Un musée de sculptures, de miniatures, des armes, des peintures, heureusement expliqué par un audioguide. En fin de journée, nous avons voulu aller au cinéma voir un film Bollywood ! Le cinéma Eros et le film Manu weds Tanu ont été choisis. La salle n'était pas pleine, mais tout de même, les spectateurs étaient au rendez-vous. La séance commence et s'affiche alors le drapeau de l'Inde sur l'écran. Il nous a fallu quelques secondes pour apercevoir que le public s'était levé ! Nous avons rapidement fait de même. C'était en fait l'hymne indien ! Chose curieuse aussi, il y a un entracte ! Le film était en indien, non sous-titré, mais ça ne nous a pas empêché de comprendre l'essentiel ! Pour un film Bollywood c'était assez progressiste, on s'attendait à quelque chose d'encore plus traditionnel. Nous avons vraiment passé un bon moment.


Comme d'habitude, nous avons dîné dans l'une de nos cantines avant de rentrer. Ça me change d'ailleurs pas mal de l'Amérique du Sud le fait de toujours se nourrir à l'extérieur, aucun hostel ne propose de cuisine à disposition et de toute façon les aliments seraient trop chers, donc c'est plus simple et moins onéreux de se nourrir dans la rue au milieu des locaux.

Nous nous sommes rendus dans un quartier un peu au nord de Mumbai où c'est un peu laverie géante ! Enfin plutôt un lavoir géant, il a une quantité de bacs dans lesquels les hommes frappent le linge, le tord, le rince... Nous sommes arrivés un peu en hauteur donc nous avons observé un long moment avant d'être repérés, mais on nous propose de venir voir. Nous descendons, entrons à la recherche de ceux qui nous avaient invités. Malheureusement, nous avons été contraints de faire demi-tour. On a eu du mal à comprendre pourquoi, mais ça serait une entreprise privée et non pas « un quartier public »... En tout cas, vous pouvez observer que les couleurs ne se mélangent pas !!



A Mumbai, nous avons aussi su nous poser et profiter de quelques heures pour jouer aux cartes (le McDo climatisé a très bien fait l'affaire), discuter, observer...



Est arrivée bientôt la date redoutée, la fin du visa de Micka ! Il leur faut donc quitter l'Inde au plus tard le 6 juin, alors que le billet d'avion, acheté il y a plus de six mois, est prévu le 24 juin … Nous nous sommes dit qu'en allant à l'aéroport un jour avant, on pourrait discuter avec la compagnie Etihad et changer la date de départ. Nous voilà donc partis tous les 4 pour l'aéroport, les garçons avec leurs sacs, prêts à partir potentiellement le jour même. C'était sans compter le système des aéroports indiens ! Ils sont magnifiques, vraiment très beaux, mais alors leur politique c'est étrange .. .En effet, il n'est pas possible de rentrer dans l'aéroport lorsque l'on n'a pas de billet d'avion pour le jour même, que ça soit aux arrivées ou aux départs. Nous étions donc condamnés à rester à la porte. Il n'est pas possible, dans un aéroport, d'acheter ou d'échanger un billet d'avion et même d'aller au comptoir Etihad, ça nous semble invraisemblable ! Nous avons tout de même, au bout de trois interlocuteurs, eu quelqu'un d'Etihad qui est venu nous voir mais qui n'a pas pu nous aider vraiment. Après quelques heures à réfléchir, à essayer de changer le billet d'avion par téléphone, nous rentrons en centre en tuk tuk avec pour objectif de faire découvrir au chauffeur la chanson française... Les garçons achèteront leur billet d'avion sur internet en espérant avoir de bons prix et en demandant le remboursement du billet de fin juin... Chouette, 24h de plus tous ensemble !

Nous avons profité de ces derniers jours pour s'offrir un super petit dej, pain au chocolat, croissant et cookies, un vrai régal ! Des viennoiseries dégustées et savourées, surtout par Micka qui n'en avait pas mangé depuis plus de huit mois... Nous avons aussi rendu une visite au quartier des pécheurs, non loin de l’hôtel, une bonne ambiance de village y règne et la population s’accommode de pas grand chose.

Est venu le temps de se séparer, les garçons dans un taxi, les filles, les yeux un peu humides, prêtes à poursuivre la découverte de Mumbai pendant 24h encore. Nous sommes retournés à Crowford Market à l'heure où l'animation battait son plein, et sommes allées encore un peu plus haut voir d'autres marchés. Nous avons beaucoup marché et avons goûté les dernières spécialités culinaires que nous n'avions pas encore testées. Notre tour est arrivé de faire notre sac et de prendre le chemin de l'aéroport dimanche soir vers 21h. Cette fois-ci nous avons pu entrer dans l'aéroport, l'admirer, et attendre notre vol pour Doha puis pour Paris.

Une grosses poignées d'heures plus tard, mon sac et moi même étions posés dans le RER B, retour maison … Ce voyage en Inde était extra, c'est un pays qui mérite qu'on s'y intéresse, d'être visité et pas qu'une fois !!



Un mois après notre arrivée, je rends déjà le clavier à Micka, qui va continuer de raconter leur voyage. Place à l'Afrique du Sud !! :)


lundi 22 juin 2015

Bombay – Mumbai – 1ère partie

Même non climatisé, nous n'avons pas eu trop chaud dans le bus. Avec de grandes fenêtres ouvertes, l'air était suffisant et même frais une fois la nuit tombée. Par contre, bonjour la pollution ! On s'est réveillé particulièrement sale. L'entrée dans Mumbai a été chaotique, nous avons mis 3 bonnes heures à compter du début de la banlieue pour arriver à destination (et encore on nous a lâché quelque part sans trop savoir où...). C'est incroyable le trafic et les embouteillages, beaucoup de voitures, des bus, des camions, beaucoup de deux roues et des klaxons par milliers …

Les hôtels sont plus chers qu'ailleurs en inde, mais nous avons trouvé un petit quelque chose de raisonnable dans le quartier de Colaba, juste au bord de la mer d'Oman, à 10 minutes du Taj Mahal Hôtel et de la Gate of India. Comme à notre habitude, nous commençons par nous balader, guide (presque) fermé pour apprécier l'ambiance qui règne.


Mumbai est clairement la capitale économique, avec un centre d'affaires, ses grattes ciels qui poussent, ses grands hôtels et ses belles résidences. Le Taj Mahal Hôtel est le plus bel hôtel d'Inde, il a d'ailleurs accueilli le premier ministre Hollandais lorsque nous étions là. Le cortège a mobilisé pas loin de 150 policiers sur le trajet et un bon nombre de voitures de police et militaires, ça ne plaisantait pas !


Mumbai garde aussi un héritage architectural britannique considérable ! Beaucoup de bâtiments sont « très british », comme le Museum, la mairie, les universités, la High Court, et surtout la Victoria Station (la gare) classée au patrimoine mondial par l'UNESCO.



Le lendemain matin, à l'aube, nous sommes partis pour visiter le Sassoon Dock, c'est à dire le port de pêche. Arrivée à 4h45, c'était le bon timing. Nous avons pu observer l'arrivée des bateaux, le tri des poissons tout juste pêchés et sortis des cales. Les gros par ici, les petits par là, les raies de côté, les crevettes ailleurs... Ensuite c'est le déchargement sur le dock. Les petites crevettes sont mises dans des paniers ronds qui sont ensuite jetés avec adresse sur le dock situé bien plus haut et réceptionnés avec dextérité! Quelques crevettes se font la malle, mais globalement la technique est imparable, les crevettes restent bien en place.





Ce sont ensuite les porteuses qui entrent en scène. Des femmes, toujours en sari, portent de grandes bassines sur la tête et peuvent charger jusqu'à 10 paniers. Chaque panier pèse 2kgs … Elles marchent avec allure, sans broncher, même avec 20kgs sur la tête …

5h30 est arrivé, le dock s'est animé et s'est peuplé ! C'est le moment de la vente ! Et là, c'est à celui qui parlera le plus fort, celui qui offrira le meilleur prix, celui qui offrira les meilleurs poissons. Pour la première fois, nous avons vu des indiens s'énerver et surtout crier! Les femmes se sont révélées particulièrement agressives allant jusqu'à se crier dessus et se tapant les mains. Et puis là, il ne s'agit pas d'être en plein milieu, ça pousse, « tsss-tsss » pour nous faire remarquer qu'on gêne le passage … Les porteuses travaillent toujours, au service des acheteurs cette fois-ci.

Désolée Papa, à part quelques requins et raies, j'ai eu du mal à reconnaître les poissons. Mais une chose est sûre c'est que leurs yeux me disaient qu'ils étaient de première fraîcheur !! Nous avons été ravis d'assister à ce moment.

Tout juste sortis, nous prenons un tuk-tuk pour la Victoria Station pour y voir le tri des journaux pour qu'ils soient répartis dans toute la ville. Bon, on est arrivé trop tard, on a vu quelques journaux traîner par terre, on s'est dit qu'on avait rater le coche ! Tant pis, on reviendra le lendemain plus tôt (même échec le lendemain, je pense qu'il aurait fallu être sur place vers 4h30 grand maximum …).



Nous continuons de remonter vers le nord à pied pour aller à Crowford Market vers 7h. Un très grand marché où l'on trouve tout. Une première halle aux poissons qui s'animait tout juste (poissons réceptionnés du Sassoon Dock), ensuite une autre halle réservée à la viande (âme sensible s'abstenir...). Les poulets (vivants mais en état assez moyen) sont déchargés de leurs cages et sont portés par dizaine, ficelés par les pattes. Et puis ensuite, pas de quartier, c'est l'abattoir. Seuls Micka et Romain sont rentrés, on se sentait quand même un peu de trop. Juste à côté, c'est la découpe sur de gros rondins de bois... Nous les européens, habitués aux strictes normes d'hygiène et de sécurité, pouvons être étonnés et surpris, mais ici c'est comme ça !

 






























Nous continuons la balade, mais le vrai marché ouvre plutôt vers 10h30, il était à peine 8h. Beaucoup de magasins étaient fermés mais nous avons tout de même saisi l'ambiance. Un petit déjeuner bien mérité plus tard, nous poursuivons à pied notre visite.


Nous avions de l'avance sur notre prochain rendez vous (11h à Church Gate, l'autre gare), alors les garçons ont essayé de se rendre au bureau des étrangers pour faire prolonger leur visa. Après environ deux heures d'attente, à expliquer 3 fois la situation à des personnes qui ne semblaient pas très intéressées, nous avons fini par baisser les bras, c'était peine perdue …

A Church Gate, à 11h, se déroule un étrange manège que je vais tenter d'expliquer. Tous les jours à la même heure, entrent en scène des Dabbawallahs. Ce sont des personnes dont le métier est de porter et de livrer les repas. En effet, l'héritage des castes en Inde demeure et il n'est pas toujours possible de déguster un repas préparé par n'importe qui, qui n'est peut être pas de la même caste que soi.

Ainsi, les hommes partent au bureau le matin pendant que leurs épouses préparent leur « lunch box », ou « dabba ». Ces repas sont envoyés et reçus ensuite à la gare où les Dabbawallahs les déchargent et vont les livrer. Le bon repas est celui livré encore chaud. Ça paraît simple exposé comme ça, mais c'est une organisation incroyable puisqu'il y a des milliers de boites, qui franchement se ressemblent !!!




 
















Nous avons passé un long moment à les regarder, à tenter de comprendre et même à les suivre ! Les sacs font d'abord l'objet d'un premier tri en tas sur le trottoir (nous nous questionnons toujours sur ce premier critère de tri). Puis les porteurs prennent un paquet, soit à l'aide d'un vélo, soit d'une charrette poussée, soit à la main. Les paquets sont ensuite re-répartis (là encore le critère de tri nous interroge). C'est à ce moment là que nous avons décidé de suivre un pousseur de charrette. On a essayé de lui demander s'il allait loin, il n'a pas su nous répondre, mais marchait très vite ! Finalement, il s'est arrêté une vingtaine de minutes plus tard, à une entrée d'immeuble et a déchargé quelques boites, en a laissé certaines au bas de l'ascenseur, en a monté d'autres … Et voilà Messieurs, les repas sont servis !
Si beaucoup de détails nous échappent, nous avons été super contents d'assister à tout ça !


Nous sommes retournés dans notre quartier pour y déjeuner. Nous avons repéré une cantine, où les locaux se pressent toute la journée. Ça sera l'une de nos adresses pour notre séjour à Mumbai. Ensuite, comme on en a pris l'habitude, c'est sieste à l’hôtel pour laisser passer les heures les plus chaudes. Le soir au soleil couchant, une balade sur Marina Drive a bien achevé cette journée.




Udaipur

Finalement ce bus s'est révélé plutôt correct. A vrai dire on s'attendait à pire. Nous avions une cabine double, qui se ferme par des parois en verre et des rideaux. C'était assez spacieux et même avec nos sacs à nos pieds, nous n'étions pas réduits à dormir pliés en deux.

Ignorant le système, nous ne savions pas si une pause dîner était prévue. Nous étions les seuls occidentaux, c'était difficile de communiquer avec l'agent du bus. Finalement, Micka a profité de l'un des arrêts pour aller chercher à dîner, nous mangerons donc des chapatis et du riz sur nos couchettes. Le bus indien ça remue ! Chaque relief sur la chaussée se ressent et il n'a pas été rare que l'on fasse de vrais bonds, dont la chute cogne un peu … Nous avons tout de même dormi jusqu'à être réveillés à 5h à coups de « Udaipur, Udaipur » !! Ah ? On est déjà arrivé ? Nous l'étions et avec de l'avance !!

Le tuk-tuk négocié, nous allons direction l'auberge repérée. Plusieurs personnes nous l'avaient recommandée, notamment pour sa terrasse qui domine tout le lac d'Udaipur (lac artificiel, créé de toute pièce) et offre une belle vue sur le City Palace.


Cette ville (et surtout la terrasse) a été propice à un peu de repos, grass' mat' et siestes nous ont fait le plus grand bien. Le jour de notre arrivée, nous avons visité un temple jaien où quelqu'un nous a parlé d'une école d'art à proximité. La ville est connue notamment pour ses miniatures, c'est à dire ces peintures d'une finesse remarquable. Ces écoles d'arts qui s'affichent en ville sont en fait des boutiques, où parfois un peintre est là et explique la technique en deux minutes, ensuite c'est par ici la boutique … Nous avons dérangé notre « enseignant » qui jouait aux cartes avec des copains même pas étudiants, il nous a brièvement expliqué la technique sans même faire de démonstration ! Bon, toujours est-il que le travail de miniature est exceptionnel et demande un talent certain.



Tous les soirs, se donne à Udaipur, un spectacle dans le Bagor Ki Haveli muséum à 19h. Nous prenons place sur les sièges, plus de cent personnes étaient présentes. Le spectacle nous a bluffé, nous étions émerveillé par les danseuses, les musiciens, les marionnettes... Leurs costumes et bijoux brillaient de mille feux, les danseuses étaient gracieuses et tournaient dans tous les sens faisant tinter les clochettes qu'elles avaient aux chevilles. Les femmes musiciennes nous ont impressionnées, des petites timbales étaient accrochées à leurs jambes et à leurs mains et les frappaient entre elles, parfaitement en même temps. Nous sommes ressortis enchantés d'avoir vu ce spectacle aux couleurs locales.

 




















La ville abrite un très grand City Palace, la demeure du Maharaja. Il est long d'au moins 250m et abrite aujourd'hui une partie musée, un hôtel de grand luxe ainsi que la demeure privée du Maharaja. La visite est très intéressante mais un peu longue. L'extérieur nous a davantage plu.
















Le second soir (et comme tous les soirs apparemment), à 19h30 précises, nous avons assisté à un magnifique ballet de grandes chauves-souris. Elles mesuraient plus d'un mètre d'envergure, c'était impressionnant !  Nous ne savons pas d'où elles sortent dès que la nuit tombe, mais nous les avons vu, par milliers, s'agiter au loin juste au dessus du lac, puis elles ont pris leur envol. Elles nous passaient au dessus de la tête. C'était un soir de pleine lune (ou presque), ambiance garantie !

Nous nous sommes beaucoup promené dans cette ville en quittant parfois les artères principales. A plusieurs reprises nous nous sommes retrouvés au milieu des habitations, au cœur des vies quotidiennes, des enfants qui jouent, des chiens épuisés par la chaleur, des chèvres qui broutent ce qu'elles arrivent à trouver, des mamans qui nettoient … On adore ces moments de rencontre !















D'ailleurs, on est tombé par surprise sur un éléphant en centre ville ! Rien que ça ! Il était joliment peint et son conducteur faisait quelques emplettes sans descendre de sa place pendant qu'un enfant donnait des cacahuètes au pachyderme.


Sur le lac d'Udaipur, se dresse un ancien palais qui servait de résidence d'été au Maharaja, qui est aujourd'hui un hôtel de grand luxe, c'est à dire un palais des mille et une nuits ! Il est posé sur l'eau, comme s'il flottait ! C'est dans ce même lac que nos garçons ont décidé de faire exactement comme les locaux et de faire une petite trempette... Plusieurs personnes nous disaient « allez y c'est propre, ça fait beaucoup de bien, etc... ». Qu'à cela ne tienne, je me suis retournée et ils étaient déjà à l'eau au milieu des indiens.


Le temps file vite, et la prochaine et dernière étape est pour ce soir : Mumbai ! Ça sera un bus de nuit, d'une durée de 18h et sans l'air conditionné cette fois ! Nous nous rendons au départ du bus avec de l'avance et avons observé le chargement et déchargement des bus... Pour monter un canapé sur le toit d'un bus : un homme plié, un canapé posé sur son dos et une échelle … dingue ! Faudra y penser lors d'un déménagement...