samedi 27 juin 2015

Afrique du Sud – Johannesburg – 2ème partie

Revenons en à Jo’burg, comme on dit ici. Pour nous déplacer en ville, on nous conseille partout le taxi (« cab » en fait), mais le moyen de déplacement préféré des locaux est le minibus, (« taxi » en fait). Il est vrai qu’il n’est pas évident de comprendre leur fonctionnement, leur direction ou leur prix. Mais qu’importe, c’est ainsi que les locaux font, alors nous avons voulu essayé ! Et ça fonctionne très bien !

Ce sont donc des minibus d’une quinzaine de places qui sillonnent la ville suivant un itinéraire précis (mais indiqué nulle part, il faut donc demander…).. Aucun arrêt de bus déterminé, mis à part la gare centrale des minibus. Lorsque l’on souhaite prendre un bus sur le bord de la route, il y a tout un langage des signes : lever l’index signifie que vous désirez allez dans le centre, la main avec les doigts écartés semble avoir un autre sens… inconnu pour nous. Pour descendre, c’est facile, il suffit de crier « After robot ! » si on veut s’arrêter juste après le feu tricolore, ou « short left ! » si on veut s’arrêter maintenant. (Rappel : on conduit à gauche ici.) Le paiement se fait en cours de route, chacun fait passer sa petite monnaie jusque devant, où un passager s’occupe de faire les comptes et de rendre la monnaie pour le chauffeur. Heureusement pour nous, les Sud-Africains nous aident volontiers, et toujours avec le sourire, alors cela à simplifier cet apprentissage express.

Nous avons tout de même vécu une scène assez flippante lors d’un trajet dans un vieux mini-bus. Ce dernier s’est fait arrêté par un autre chauffeur de van, avant d’entamer une discussion qui semblait un peu tendue. De plus, une dizaine de personnes s'est rapprochée de notre bus… Au bout de cinq minutes de discussion (en zoulou !), notre chauffeur paye l’autre conducteur, et nous reprenons la route. J’ai fini par questionner un des gars du bus, et il m’explique que nous nous trouvons en fait dans un bus illégal, qui ne possède pas l’autorisation nécessaire pour servir de bus sur cette ligne là. Il pique donc le travail des bus légaux, et quand il se fait attraper par l’un de ceux-là, il les paie.

Côté nourriture, encore des nouveautés. De nombreux snack de rue sont pris d’assaut à l’heure du déjeuner, puisqu’on y trouve des sandwichs ruisselant de gras pour une poignée de rands. En plus du morceau de viande, on y trouve souvent du hatcha (un mix au gingembre) et une belle portion de frites (pas réellement frites en fait, juste gorgées d’huile…) Bref, pas un must pour notre palais ou pour notre santé. Un autre met semble faire partie du menu populaire : la farine de maïs, appelé pap, accompagnée de saucisses (bien grasses bien sûr). Un aliment que nous avons vite adopté car économique, rapide à préparer et qui tient au ventre. (Farine et eau = meilleure rentabilité !)


Notre dernière journée ici était consacrée à la découverte d’un quartier bien précis, et historique de Jo’burg : Soweto, pour SOuth WEst TOwnship. Cet immense quartier a longtemps été considéré comme dangereux (et l’est parfois malheureusement toujours). Notre guide nous conseille de s’y rendre en gros bus touristique… Ou comment donner l’impression de faire un safari, sans être discret. Très peu pour nous. Heureusement, la réceptionniste de notre auberge nous affirme que l’on peut presque y aller les yeux fermés,  qu’il est tout à  fait possible et sécure de s’y rendre seul et par ces propres moyens. Ouf ! C’est ce que nous voulions.


Nous traversons en minibus les premiers blocs de maisons du quartier, très typique de Soweto, puisqu’ici toutes les petites maisons sont de plein pied… et très souvent protégées par des barbelés ou des fils électriques. Dans le bus nous faisons la rencontre de Mike, qui travaille en tant que guide dans le musée que nous nous apprêtons à visiter. Il s’apprête à retrouver son groupe et ne peut donc nous guider… tanpis ! Il nous en fait une rapide présentation et nous invite à explorer le quartier. A peine arrivés et déjà une belle rencontre. Ce quartier me plait déjà !

Le musée en question fait référence au premier collégien, Hector Pieterson, tué lors de la manifestation du 16 Juin 1976. Le drame s’est déroulé à un pâté de maison du musée et fût immortalisé par un photographe. Ce beau musée retrace donc avec de belles photos les différents évènements de l’époque et plus particulièrement l’avancée de cette manif’ née ici, à Soweto.


Dans ce même quartier, à notre grande surprise très touristique (panneau des curiosités, vendeurs de souvenirs,…), se trouve la rue Vilakazi. Cette rue ressemble en tout point à ses voisines, de modestes maisons sans étage s’y trouvent de chaque côté… Oui, mais ici, deux prix Nobel de la Paix ont (ou ont eu) leur maison. Nelson Mandela y habita 15 ans, avant d’être emprisonné, et Desmond Tutu (archevêque anglican ayant eu un rôle majeur dans la lutte contre l’apartheid) y habite encore quand il est ici. Nous avons visité la petite maison de Madiba, exposant quelques photos, certains de ses objets, et un grand nombre de plaques commémoratives ou de récompenses à son nom. J’aurai adoré pouvoir explorer davantage ce quartier, en sortant de cette micro-zone touristique et en observant la vie des locaux.

Il est venu pour nous le temps de continuer notre route et pour cela nous avons choisi l’option de la location de voiture. Nous récupérons donc une toute petite et belle Chevrolet Spark blanche, qui nous accompagnera pendant un mois jusqu’au Cape Town. Encore de belles aventures en perspective, de bonnes nuits à l’intérieur (oui oui on rentre !) et un certain nombre d’itinéraires foireux. (Pas de GPS, aucune carte digne de ce nom, juste notre petit guide…)


Demain, nous prenons la route de la ville de Pretoria puis du Pilanesberg Park.

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