Revenons
en à Jo’burg, comme on dit ici. Pour nous déplacer en ville, on nous conseille partout le taxi (« cab » en fait), mais le moyen de déplacement
préféré des locaux est le minibus, (« taxi » en fait). Il est vrai
qu’il n’est pas évident de comprendre leur fonctionnement, leur direction ou
leur prix. Mais qu’importe, c’est ainsi que les locaux font, alors nous avons
voulu essayé ! Et ça fonctionne très bien !
Ce
sont donc des minibus d’une quinzaine de places qui sillonnent la ville suivant
un itinéraire précis (mais indiqué nulle part, il faut donc demander…).. Aucun
arrêt de bus déterminé, mis à part la gare centrale des minibus. Lorsque l’on
souhaite prendre un bus sur le bord de la route, il y a tout un langage des
signes : lever l’index signifie que vous désirez allez dans le centre, la
main avec les doigts écartés semble avoir un autre sens… inconnu pour nous.
Pour descendre, c’est facile, il suffit de crier « After
robot ! » si on veut s’arrêter juste après le feu tricolore, ou « short
left ! » si on veut s’arrêter maintenant. (Rappel : on conduit à
gauche ici.) Le paiement se fait en cours de route, chacun fait passer sa
petite monnaie jusque devant, où un passager s’occupe de faire les comptes et
de rendre la monnaie pour le chauffeur. Heureusement pour nous, les
Sud-Africains nous aident volontiers, et toujours avec le sourire, alors cela à
simplifier cet apprentissage express.
Nous
avons tout de même vécu une scène assez flippante lors d’un trajet dans un
vieux mini-bus. Ce dernier s’est fait arrêté par un autre chauffeur de van,
avant d’entamer une discussion qui semblait un peu tendue. De plus, une dizaine
de personnes s'est rapprochée de notre bus… Au bout de cinq minutes de
discussion (en zoulou !), notre chauffeur paye l’autre conducteur, et
nous reprenons la route. J’ai fini par questionner un des gars du bus, et il
m’explique que nous nous trouvons en fait dans un bus illégal, qui ne possède
pas l’autorisation nécessaire pour servir de bus sur cette ligne là. Il pique donc
le travail des bus légaux, et quand il se fait attraper par l’un de ceux-là, il
les paie.
Côté
nourriture, encore des nouveautés. De nombreux snack de rue sont pris d’assaut
à l’heure du déjeuner, puisqu’on y trouve des sandwichs ruisselant de gras pour
une poignée de rands. En plus du morceau de viande, on y trouve souvent du
hatcha (un mix au gingembre) et une belle portion de frites (pas réellement
frites en fait, juste gorgées d’huile…) Bref, pas un must pour notre palais
ou pour notre santé. Un autre met semble faire partie du menu populaire :
la farine de maïs, appelé pap, accompagnée de saucisses (bien grasses bien
sûr). Un aliment que nous avons vite adopté car économique, rapide à préparer
et qui tient au ventre. (Farine et eau = meilleure rentabilité !)
Notre
dernière journée ici était consacrée à la découverte d’un quartier bien précis,
et historique de Jo’burg : Soweto, pour SOuth WEst TOwnship. Cet immense
quartier a longtemps été considéré comme dangereux (et l’est parfois
malheureusement toujours). Notre guide nous conseille de s’y rendre en
gros bus touristique… Ou comment donner l’impression de faire un safari, sans
être discret. Très peu pour nous. Heureusement, la réceptionniste de notre
auberge nous affirme que l’on peut presque y aller les yeux fermés, qu’il est tout à fait possible et sécure de s’y rendre seul et
par ces propres moyens. Ouf ! C’est ce que nous voulions.
Nous
traversons en minibus les premiers blocs de maisons du quartier, très typique
de Soweto, puisqu’ici toutes les petites maisons sont de plein pied… et très
souvent protégées par des barbelés ou des fils électriques. Dans le bus nous
faisons la rencontre de Mike, qui travaille en tant que guide dans le musée que
nous nous apprêtons à visiter. Il s’apprête à retrouver son groupe et ne peut donc nous guider… tanpis ! Il nous en fait une rapide présentation et nous
invite à explorer le quartier. A peine arrivés et déjà une belle rencontre. Ce
quartier me plait déjà !
Le
musée en question fait référence au premier collégien, Hector Pieterson, tué
lors de la manifestation du 16 Juin 1976. Le drame s’est déroulé à un pâté de
maison du musée et fût immortalisé par un photographe. Ce beau musée retrace
donc avec de belles photos les différents évènements de l’époque et plus
particulièrement l’avancée de cette manif’ née ici, à Soweto.
Dans
ce même quartier, à notre grande surprise très touristique (panneau des
curiosités, vendeurs de souvenirs,…), se trouve la rue Vilakazi. Cette rue
ressemble en tout point à ses voisines, de modestes maisons sans étage s’y
trouvent de chaque côté… Oui, mais ici, deux prix Nobel de la Paix ont (ou ont
eu) leur maison. Nelson Mandela y habita 15 ans, avant d’être emprisonné, et
Desmond Tutu (archevêque anglican ayant eu un rôle majeur dans la lutte contre
l’apartheid) y habite encore quand il est ici. Nous avons visité la petite
maison de Madiba, exposant quelques photos, certains de ses objets, et un grand
nombre de plaques commémoratives ou de récompenses à son nom. J’aurai adoré
pouvoir explorer davantage ce quartier, en sortant de cette micro-zone
touristique et en observant la vie des locaux.
Il
est venu pour nous le temps de continuer notre route et pour cela nous avons choisi
l’option de la location de voiture. Nous récupérons donc une toute petite et
belle Chevrolet Spark blanche, qui nous accompagnera pendant un mois jusqu’au
Cape Town. Encore de belles aventures en perspective, de bonnes nuits à
l’intérieur (oui oui on rentre !) et un certain nombre d’itinéraires
foireux. (Pas de GPS, aucune carte digne de ce nom, juste notre petit guide…)
Demain,
nous prenons la route de la ville de Pretoria puis du Pilanesberg Park.
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