Dès l’acquisition, le rapide
aménagement de notre voiture et le plein de courses et d’essence fait, nous
n’avons pas résisté longtemps avant de prendre la route pour le Northland,
seule région située au Nord d’Auckland. D’ailleurs, à propos de « prendre
la route », il faut la prendre du bon côté, qui n’est pas le même que chez
nous. Et oui, la Nouvelle-Zélande étant une ancienne colonie britannique où
règne encore notre bonne vielle Elisabeth II, les
Néo-Zélandais roulent à gauche. Inutile de vous dire que nos premiers
kilomètres ont été une vraie aventure et nos premiers carrefours de vrais casse-têtes…
Même si nous avons encore tendance à actionner les essuie-glaces au lieu des
clignotants et que l’on cherche le rétro et la ceinture du mauvais côté, le
coup de main vient finalement assez rapidement.
Mise à part une rapide petite
escale à la plage pour prendre un peu le soleil (en Patagonie ce n’était pas vraiment
ça !) et réaliser ce que nous vivions,
notre vraie première étape a été Whangarei (le « Wh » se prononce
« F » en Maori, donc Fangarei). C’est aussi ici que nous avons passé
notre première nuit dans notre Chariot, sur un parking équipé de toilettes
publiques. La nuit fût bonne, mais à 2 dans 6m² nous devons juste trouver nos
repères, avoir certains reflexes et tout sera parfait. Le lendemain matin, nous
avons découvert les cascades de la ville et son parc les entourant au cours
d’une petite ballade.
Notre deuxième étape nous a menés jusqu’à Waitangi, berceau de la culture Maori, car c’est ici qu’a été signé le tout premier traité entre Maoris et Anglais le 6 février 1840, faisant ainsi de la NZ une colonie britannique. En effet, le peuple néo-zélandais reconnaissant les prestiges et bénéfices que leur ont déjà apporté les « Pakehas » (colons européens/britanniques) acceptent donc volontiers leur autorité, celle de la couronne britannique. Ce traité ayant été fait en 2 exemplaires, l’un rédigé en langue Maoris, l’autre en Anglais, ne sont en fait pas tout à fait identiques et divergent sur quelques points, donnant lieu plus tard à certains conflits. La version British donne au Maoris les mêmes privilèges que tout citoyen anglais en échange des pleins pouvoirs ; l’autre version garantit aux Maoris la pleine possession de leur territoire (et donc de le gouverner). Si plus de 40 chefs maoris ont signé ce traité ce jour-là, la plupart n’était conquis que par la version Maoris… Cependant, plus de 500 d’entre eux finiront par le signer. Entre 1843 et 1872, des conflits éclateront, laissant peu de chances aux guerriers Maoris défendant leur territoire.


Nous avons donc visité ce lieu, logiquement
appelé « Waitangi Treaty Grounds », où ce fameux document a commencé
son histoire. Nous avons aussi pu assister à une représentation d’un spectacle traditionnel
Maori avec instruments, musiques, chants, danses et bien entendu Haka. =) Tout
ceci dans une magnifique maison commune, la Whare Runenga, édifiée en 1940 pour
célébrer le centenaire du traité.
C’est ici aussi que se trouve la fameuse
Bay of Island, et ses innombrables îles vierges (plus ou moins 150…) parsemées
au milieu d’une eau turquoise où il est possible de faire tout autant
d’activités (plongée sous-marine, snorkeling, voile, hélicoptère, parachute
ascensionnel,…) Bref, un petit paradis pour touriste aisé, nous ne nous
attarderons pas plus.
Après avoir fait l’extrême pointe
sud du continent américain il y a quelques jours, nous avons voulu nous rendre
à l’extrême pointe nord, cette fois ci, de notre nouveau pays d’accueil. Nous
voilà donc après plusieurs heures de route, au Cap Reinga, marqué par un joli
phare, où se rencontrent ici l’océan Pacifique et la mer de Tasmanie, donnant
lieu à de nombreux remous et tourbillons. De nombreuses histoires sont aussi
rattachées à ce lieu : un arbre solitaire sur un rocher affrontant la mer
déchainée serait le lieu de passage des âmes entre notre monde et celui du dessous ;
une île à peine visible à l’horizon aurait été rejointe à la nage par un ancien
chef maori… Pour nous c’est surtout un magnifique point de départ pour faire de
belles randonnées sur la côte, encore vierge de toute trace humaine. Nous avons
donc tranquillement marché, 4h durant, en passant successivement par une plage
paradisiaque, une multitude de couches de sédiments séchés, des dunes de sable puis les champs de vaches.
Au bout de notre sentier, nous retombons sur la route qui mène à notre voiture
et décidons de tenter une nouvelle fois le stop, il y a beaucoup de passage,
nous ne devrions pas attendre trop longtemps. C’est finalement au bout d’une
heure tout de même et d’une bonne centaine de voiture qu’Hugo, Chilien d’origine, s’est arrêté pour nous ramener à bon
port. Nous étions contents de pouvoir discuter en espagnol avec lui et son père,
ici, au fin fond de la Nouvelle-Zélande. Merci !




Après cela il nous a fallu
entamer la redescente vers Auckland, par la côte Ouest cette fois ci. Sur la
route nous avons traversé un fleuve en ferry pour gagner quelques kilomètres
(et perde quelques dollars…) avant de se rendre le lendemain dans la Waipoua Forest
ou survivent encore quelques Kauris, ces arbres tout aussi majestueux qu’énormes
ou vieux. Certains peuvent atteindre 15m de circonférence et plus de 20m de
haut, comme Te Matua Ngahere, le père de
la forêt… autant vous dire qu’on se sent tout petit une fois à côté. Pourtant
leurs racines ne sont pas très profondes et cela en fait paradoxalement des
arbres fragiles. C’est donc pour les protéger et préserver cette espèce que des
plateformes sont mises en place autour d’eux pour nous les toutous !
Il est maintenant temps pour nous
de regagner Auckland pour finir cette année comme il se doit, en compagnie de
la Famille Faure, terminant leurs vacances sur cette belle terre.
A l’année prochaine.
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