jeudi 15 janvier 2015

Northland

Dès l’acquisition, le rapide aménagement de notre voiture et le plein de courses et d’essence fait, nous n’avons pas résisté longtemps avant de prendre la route pour le Northland, seule région située au Nord d’Auckland. D’ailleurs, à propos de « prendre la route », il faut la prendre du bon côté, qui n’est pas le même que chez nous. Et oui, la Nouvelle-Zélande étant une ancienne colonie britannique où règne encore notre bonne vielle Elisabeth II, les Néo-Zélandais roulent à gauche. Inutile de vous dire que nos premiers kilomètres ont été une vraie aventure et nos premiers carrefours de vrais casse-têtes… Même si nous avons encore tendance à actionner les essuie-glaces au lieu des clignotants et que l’on cherche le rétro et la ceinture du mauvais côté, le coup de main vient finalement assez rapidement.

Mise à part une rapide petite escale à la plage pour prendre un peu le soleil (en Patagonie ce n’était pas vraiment ça !) et  réaliser ce que nous vivions, notre vraie première étape a été Whangarei (le « Wh » se prononce « F » en Maori, donc Fangarei). C’est aussi ici que nous avons passé notre première nuit dans notre Chariot, sur un parking équipé de toilettes publiques. La nuit fût bonne, mais à 2 dans 6m² nous devons juste trouver nos repères, avoir certains reflexes et tout sera parfait. Le lendemain matin, nous avons découvert les cascades de la ville et son parc les entourant au cours d’une petite ballade.

Notre deuxième étape nous a menés jusqu’à Waitangi, berceau de la culture Maori, car c’est ici qu’a été signé le tout premier traité entre Maoris et Anglais le 6 février 1840, faisant ainsi de la NZ une colonie britannique. En effet, le peuple néo-zélandais reconnaissant les prestiges et bénéfices que leur ont déjà apporté les « Pakehas » (colons européens/britanniques) acceptent donc volontiers leur autorité, celle de la couronne britannique. Ce traité ayant été fait en 2 exemplaires, l’un rédigé en langue Maoris, l’autre en Anglais, ne sont en fait pas tout à fait identiques et divergent sur quelques points, donnant lieu plus tard à certains conflits. La version British donne au Maoris les mêmes privilèges que tout citoyen anglais en échange des pleins pouvoirs ; l’autre version garantit aux Maoris la pleine possession de leur territoire (et donc de le gouverner). Si plus de 40 chefs maoris ont signé ce traité ce jour-là, la plupart n’était conquis que par la version Maoris… Cependant, plus de 500 d’entre eux finiront par le signer. Entre 1843 et 1872, des conflits éclateront, laissant peu de chances aux guerriers Maoris défendant leur territoire.




Nous avons donc visité ce lieu, logiquement appelé « Waitangi Treaty Grounds », où ce fameux document a commencé son histoire. Nous avons aussi pu assister à une représentation d’un spectacle traditionnel Maori avec instruments, musiques, chants, danses et bien entendu Haka. =) Tout ceci dans une magnifique maison commune, la Whare Runenga, édifiée en 1940 pour célébrer le centenaire du traité.


C’est ici aussi que se trouve la fameuse Bay of Island, et ses innombrables îles vierges (plus ou moins 150…) parsemées au milieu d’une eau turquoise où il est possible de faire tout autant d’activités (plongée sous-marine, snorkeling, voile, hélicoptère, parachute ascensionnel,…) Bref, un petit paradis pour touriste aisé, nous ne nous attarderons pas plus.

Après avoir fait l’extrême pointe sud du continent américain il y a quelques jours, nous avons voulu nous rendre à l’extrême pointe nord, cette fois ci, de notre nouveau pays d’accueil. Nous voilà donc après plusieurs heures de route, au Cap Reinga, marqué par un joli phare, où se rencontrent ici l’océan Pacifique et la mer de Tasmanie, donnant lieu à de nombreux remous et tourbillons. De nombreuses histoires sont aussi rattachées à ce lieu : un arbre solitaire sur un rocher affrontant la mer déchainée serait le lieu de passage des âmes entre notre monde et celui du dessous ; une île à peine visible à l’horizon aurait été rejointe à la nage par un ancien chef maori… Pour nous c’est surtout un magnifique point de départ pour faire de belles randonnées sur la côte, encore vierge de toute trace humaine. Nous avons donc tranquillement marché, 4h durant, en passant successivement par une plage paradisiaque, une multitude de couches de sédiments séchés,  des dunes de sable puis les champs de vaches. Au bout de notre sentier, nous retombons sur la route qui mène à notre voiture et décidons de tenter une nouvelle fois le stop, il y a beaucoup de passage, nous ne devrions pas attendre trop longtemps. C’est finalement au bout d’une heure tout de même et d’une bonne centaine de voiture qu’Hugo, Chilien d’origine, s’est arrêté pour nous ramener à bon port. Nous étions contents de pouvoir discuter en espagnol avec lui et son père, ici, au fin fond de la Nouvelle-Zélande. Merci !



Après cela il nous a fallu entamer la redescente vers Auckland, par la côte Ouest cette fois ci. Sur la route nous avons traversé un fleuve en ferry pour gagner quelques kilomètres (et perde quelques dollars…) avant de se rendre le lendemain dans la Waipoua Forest ou survivent encore quelques Kauris, ces arbres tout aussi majestueux qu’énormes ou vieux. Certains peuvent atteindre 15m de circonférence et plus de 20m de haut, comme  Te Matua Ngahere, le père de la forêt… autant vous dire qu’on se sent tout petit une fois à côté. Pourtant leurs racines ne sont pas très profondes et cela en fait paradoxalement des arbres fragiles. C’est donc pour les protéger et préserver cette espèce que des plateformes sont mises en place autour d’eux pour nous les toutous !

Il est maintenant temps pour nous de regagner Auckland pour finir cette année comme il se doit, en compagnie de la Famille Faure, terminant leurs vacances sur cette belle terre.

A l’année prochaine.

 




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