lundi 6 avril 2015

4000 îles - Cambodge - Kratie

En descendant encore le long du Mékong, on atteint la dernière région du Laos, celle où la rivière sépare les terres en quelques 4000 iles et îlots. Seulement trois de ces îles sont facilement accessibles aux touristes que nous sommes : Don Khong, la plus grande et la plus au nord, en partie envahie par les guesthouses, restos et agences de tourisme ; Don Det, juste au sud de la précédente, beaucoup plus petite et calme ; et enfin Don Khône, encore plus au sud, et donc peut-être encore un peu plus tranquille.

Après être arrivés en bus jusqu’à l’embarcadère, nous avons emprunté une pirogue nous menant jusqu’à Don Det, où nous pensons séjourner. Après quelques minutes de traversée, nous y voilà, à la recherche d’un endroit tranquille et pas cher ou passer la nuit. Finalement, nous avons entièrement traversé l’île avec nos sacs sur le dos, tout en prenant le temps d’admirer le paysage, avant d’arriver sur l’île de Don Khône. Nous y avons trouvé un petit bungalow dans un cadre assez sympa, avec la terrasse du resto au-dessus du Mékong, ça respire la tranquillité et la sérénité.


D’ailleurs, à ce propos, notre séjour ici sera des plus reposants. Pas de grande virée en scooter ou en vélo, pas de trek pas d’excursion ultra-touristique. Juste la douceur de vivre au rythme de la vie locale. Nous en avons donc profité pour organiser un peu la suite du voyage et se reposer. Bien évidemment nous nous sommes quand même promenés dans les environs proches, sur les rives du fleuve, en observant la vie locale. Nous avons par exemple surpris des adultes, une première fois, jouant à la pétanque  à 11h du matin, avec une caisse de bière déjà vidée. (Vraiment bons d’ailleurs ! Les joueurs j’entends ! La bière Laotienne n’est pas notre favorite). A 13h, c’était au tour des enfants de s’affronter (sans la bière) pendant la pause déjeuner de l’école ! En les regardant un moment, on finit par leur proposer un match : Romain et moi contre deux des enfants. Et bien nous avons tant bien que mal décroché un match nul 3-3, juste avant que nos adversaires aient du retourner en classe. Au moins, nous aurons un peu joué à la pétanque au Laos. Chers amis, attention, nous n’avons pas trop perdu le coup de main ! ;)


Après deux jours de repos intensif, nous avions comme objectif de passer la frontière pour le Cambodge et la ville de Kratie. Arrivé à la station de bus, un homme semble organiser les formalités douanières pour tout le monde. Après renseignement, il demande 40$ et s’engage à s’occuper de tout, du visa, au tampon des policiers, etc… Nous acceptons, un peu naïvement en suivant l’effet de groupe, tels des moutons… Bref, nous avons passé la frontière avec une facilité déconcertante et avons pu grimper dans le premier bus quittant les lieux. Les plus courageux (et moins naïfs) ayant réalisé l’opération eux même, sans intermédiaire, s’en sont tiré pour 37/38$ en fonction de s’ils payaient le pseudo médecin chargé de vous prendre la température au cou avec un pistolet bizarre. (Apparemment à 35,7° C on passe tout de même…). Ces mêmes personnes ont par contre mis un peu plus de temps, devant négocier à chaque fois et finalement devoir attendre un bus pour quitter la frontière. Choisir entre simplicité et magouille ou perte de temps et économie, tel est le dilemme quotidien !

Nous voilà donc maintenant au Cambodge, pour au moins une semaine. Sans tarder nous nous sommes rendus à Kratie, notre premier arrêt dans ce nouveau pays.

La ville de Kratie constitue un chouette premier stop pour quiconque arrive du nord car c'est situé le long du Mékong (que l’on suit déjà depuis un moment) et profite donc de la dynamique que cela apporte à la ville. En ville justement, peu de choses, un marché populaire ou les locaux viennent faire leur provisions occupe une grande partie du petit centre-ville.
Ce qui vaut le coup ici, comme souvent, c’est de se balader dans les environs, comme par exemple sur l’île de Koh Trong, planté au milieu du fleuve. Nous nous y sommes rendus, après avoir loué deux vielles bicyclettes pour 1$ chacune, longuement attendu puis enfin effectuer la traversée en pirogue, qui sert aussi de navette pour les habitants de l’île. A l’heure du marché, ils traversent avec leurs nouvelles provisions, allant du vieux papi et ses deux petits poissons du dîner jusqu’au jeune avec 10 caisses de bières et multiples sacs de riz, qu’il revendra peut-être ensuite sur l’île.



Nous avons donc atterri sur ce petit îlot, où les gens vous font de grands sourires et les enfants vous crient joyeusement des « HELLO ! HELLOOOOO !!! » Tout en se mettant à courir derrière vous. Rien que pour ces nombreux visages souriants, le tour de l’île en vaut la peine. De toute façon, outre une calme balade en vélo ou à pied, il n’y a rien à faire ici… et c’est tant mieux ! De l’autre côté, on aperçoit facilement un village flottant tout proche, composé de quelques cabanes en tôles montées sur de précaires flotteurs.



L’après-midi, revenus sur le continent, nous avons poussé un peu plus au Nord cette fois ci. Pendant plusieurs kilomètres, les villages se sont succédés, les enfants aussi… Nous avons aussi pu remarquer des préparatifs de mariage, qui ont l’air de s’organiser dans la rue, devant la maison familiale. De grandes et belles tables sont dressées sous des tentes, et à l’entrée d’une d’elle figure un tableau grand format du futur couple. Tout semblait annoncer une sacrée soirée ! Et ce fût certainement le cas puisque en rentrant le soir, vers 18h, la musique et les cris se faisaient déjà entendre et ils nous était impossible de passer juste devant.


Nous avons fini par marquer un petit arrêt le long du Mékong (et oui, toujours lui !) en espérant pouvoir observer quelques animaux. Car c’est dans cette partie du fleuve, comme dans la région des 4000 îles, que se cache un bien étrange animal : le dauphin d’eau douce (ou « de l’Irrawaddy », un grand fleuve Birman où on le trouve aussi). Bien que respectée, voire sacrée, cette espèce est malheureusement menacée et ne compte plus que quelques dizaines de spécimens à travers le monde. Autant vous dire que c’est une vraie chance de pouvoir les observer… Enfin, encore faut-il réussir à les voir !

Effectivement, ma dernière expérience en ce qui concerne les dauphins d’eau douce sont ceux que j’ai croisé en Amazonie, les dauphins roses, et ils étaient on ne peut plus discrets : sortant à peine la nageoire dorsale et l’évent pour respirer puis replonger pour une quinzaine de minutes… Qu’en est-il de ceux du Mékong ?

Et ben c’est incontestablement beaucoup plus facile ! Après nous être regroupés avec quelques autres jeunes touristes nous avons embarqué sur une pirogue à moteur en direction d’une zone plus profonde. Et là, ho surprise, au bout de quelques secondes seulement, la première apparition. Et pendant presque une heure, arrêtés sur l’eau calme mais sous un soleil de plomb, s’en est suivi de très nombreuses. Quatre dauphins nous ont tourné autour, à quelques mètres parfois seulement, en sortant brièvement leur dos ou leur petit museau rond.




Nous n’avons pas tardé à plonger nous aussi, tout proche d’ici, dans les « rapides » de Kampi, lieu populaire où les locaux viennent se rafraîchir durant la chaleur de l’après-midi. Des terrasses ombragées, montées sur pilotis, avec de nombreux hamacs ont été installé, sous lesquelles les baigneurs ont pris place. En étant les deux seuls blancs du coin, forcément on attire un peu les regards, surtout ceux des gosses, qui ne trompent jamais… Du coup, nous avons répondu à ces regards, par un sourire, un geste, puis un jet d’eau… et enfin, une vraie bataille d’eau : nous deux contre une dizaine de mini-cambodgiens surexcités. Quel plaisir de dépenser notre énergie avec ces enfants pendant plus de 1h30 ! Même si, une fois de plus, nous ne nous comprenions absolument pas, et que leurs prénoms (difficilement demandés) sont inretenables ou imprononçables !


Le soleil nous séchant de ses derniers rayons, il était grand temps de rentrer avant que la pénombre ne rende le trajet plus dangereux que ce qu’il ne l’est déjà avec la conduite des locaux.



Notre étape suivante se situe à l’ouest du Cambodge, à une journée de bus d’ici : c’est Siem Reap, la nouvelle ville ayant vue le jour à côté des temples d’Angkor ! =)

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