En
descendant encore le long du Mékong, on atteint la dernière région du Laos,
celle où la rivière sépare les terres en quelques 4000 iles et îlots. Seulement
trois de ces îles sont facilement accessibles aux touristes que nous
sommes : Don Khong, la plus grande et la plus au nord, en partie envahie
par les guesthouses, restos et agences de tourisme ; Don Det, juste au sud
de la précédente, beaucoup plus petite et calme ; et enfin Don Khône,
encore plus au sud, et donc peut-être encore un peu plus tranquille.
Après
deux jours de repos intensif, nous avions comme objectif de passer la frontière
pour le Cambodge et la ville de Kratie. Arrivé à la station de bus, un homme
semble organiser les formalités douanières pour tout le monde. Après
renseignement, il demande 40$ et s’engage à s’occuper de tout, du visa, au
tampon des policiers, etc… Nous acceptons, un peu naïvement en suivant l’effet
de groupe, tels des moutons… Bref, nous avons passé la frontière avec une
facilité déconcertante et avons pu grimper dans le premier bus quittant les
lieux. Les plus courageux (et moins naïfs) ayant réalisé l’opération eux même,
sans intermédiaire, s’en sont tiré pour 37/38$ en fonction de s’ils payaient le
pseudo médecin chargé de vous prendre la température au cou avec un pistolet
bizarre. (Apparemment à 35,7° C on passe tout de même…). Ces mêmes personnes
ont par contre mis un peu plus de temps, devant négocier à chaque fois et
finalement devoir attendre un bus pour quitter la frontière. Choisir entre
simplicité et magouille ou perte de temps et économie, tel est le dilemme
quotidien !
Nous
voilà donc maintenant au Cambodge, pour au moins une semaine. Sans tarder nous
nous sommes rendus à Kratie, notre premier arrêt dans ce nouveau pays.
Ce
qui vaut le coup ici, comme souvent, c’est de se balader dans les environs,
comme par exemple sur l’île de Koh Trong, planté au milieu du fleuve. Nous nous
y sommes rendus, après avoir loué deux vielles bicyclettes pour 1$ chacune,
longuement attendu puis enfin effectuer la traversée en pirogue, qui sert aussi
de navette pour les habitants de l’île. A l’heure du marché, ils traversent
avec leurs nouvelles provisions, allant du vieux papi et ses deux petits
poissons du dîner jusqu’au jeune avec 10 caisses de bières et multiples sacs de
riz, qu’il revendra peut-être ensuite sur l’île.
L’après-midi,
revenus sur le continent, nous avons poussé un peu plus au Nord cette fois ci. Pendant
plusieurs kilomètres, les villages se sont succédés, les enfants aussi… Nous
avons aussi pu remarquer des préparatifs de mariage, qui ont l’air de
s’organiser dans la rue, devant la maison familiale. De grandes et belles
tables sont dressées sous des tentes, et à l’entrée d’une d’elle figure un
tableau grand format du futur couple. Tout semblait annoncer une sacrée
soirée ! Et ce fût certainement le cas puisque en rentrant le soir, vers
18h, la musique et les cris se faisaient déjà entendre et ils nous était
impossible de passer juste devant.
Nous
avons fini par marquer un petit arrêt le long du Mékong (et oui, toujours
lui !) en espérant pouvoir observer quelques animaux. Car c’est dans cette
partie du fleuve, comme dans la région des 4000 îles, que se cache un bien
étrange animal : le dauphin d’eau douce (ou « de l’Irrawaddy »,
un grand fleuve Birman où on le trouve aussi). Bien que respectée, voire
sacrée, cette espèce est malheureusement menacée et ne compte plus que quelques
dizaines de spécimens à travers le monde. Autant vous dire que c’est une vraie
chance de pouvoir les observer… Enfin, encore faut-il réussir à les voir !
Effectivement,
ma dernière expérience en ce qui concerne les dauphins d’eau douce sont ceux
que j’ai croisé en Amazonie, les dauphins roses, et ils étaient on ne peut plus
discrets : sortant à peine la nageoire dorsale et l’évent pour respirer
puis replonger pour une quinzaine de minutes… Qu’en est-il de ceux du
Mékong ?
Nous
n’avons pas tardé à plonger nous aussi, tout proche d’ici, dans les
« rapides » de Kampi, lieu populaire où les locaux viennent se
rafraîchir durant la chaleur de l’après-midi. Des terrasses ombragées, montées
sur pilotis, avec de nombreux hamacs ont été installé, sous lesquelles les
baigneurs ont pris place. En étant les deux seuls blancs du coin, forcément on
attire un peu les regards, surtout ceux des gosses, qui ne trompent jamais… Du
coup, nous avons répondu à ces regards, par un sourire, un geste, puis un jet
d’eau… et enfin, une vraie bataille d’eau : nous deux contre une dizaine
de mini-cambodgiens surexcités. Quel plaisir de dépenser notre énergie avec ces
enfants pendant plus de 1h30 ! Même si, une fois de plus, nous ne nous
comprenions absolument pas, et que leurs prénoms (difficilement demandés) sont
inretenables ou imprononçables !
Le
soleil nous séchant de ses derniers rayons, il était grand temps de rentrer
avant que la pénombre ne rende le trajet plus dangereux que ce qu’il ne l’est
déjà avec la conduite des locaux.
Notre
étape suivante se situe à l’ouest du Cambodge, à une journée de bus
d’ici : c’est Siem Reap, la nouvelle ville ayant vue le jour à côté des
temples d’Angkor ! =)
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