De
retour sur Ho Chi Minh nous prévoyons déjà notre excursion à venir : les
tunnels de Cuchi, prévue le lendemain. Après deux bus locaux où nous nous
sommes sans doute fait escroquer, nous y voilà.
Il s’agit en fait d’un réseau de galeries souterraines, creusées par les maquisards des années 1940 luttant contre les français (la guerre d’Indochine) puis largement étendues (passant de 17 à 200Km…) par les Vietcongs dans les années 1960, afin de résister à la puissance Américaine (la guerre du Vietnam).
Ces tunnels
donc, dont les entrées étaient fermées par des trappes dissimulées sous des
feuillages, étaient construits sur plusieurs niveaux et se comportaient telle
une petite ville. D’étroites galeries (70cm de large pour 90cm de haut)
s’enfonçaient sur plusieurs niveaux entre 3 et 9m de profondeur, reliant de
véritables petites salles (bunker avec fenêtre de tir, salle de commandement,
cuisine, infirmerie…). Ces galeries permettaient aux soldats viet’ de s’enfuir
pour échapper à l’ennemi ou plus fréquemment de passer furtivement à l’attaque.
Un soldat américain écrira même : « Ils sont partout à la
fois ! ». Eux se faufilaient aisément dans les tunnels tandis que les
américains, plus corpulents, progressaient bien lentement à l’intérieur. De ce
fait, ces derniers envoyaint des chiens,
des Bergers Allemands, en espérant déloger les maquisards… Mais c’était sans
compter sur les multiples pièges mortels des vietnamiens, où ils dissimulaient
sous des trappes, une fosse de bambous acérés et empoisonnés…
L’ingéniosité
et la ténacité des Vietnamiens ont donc donné bien du mal aux soldats
Américains, pourtant plus nombreux et bien mieux armés.
Nous
avons visité le site de Ben Duoc, où les tunnels ont été légèrement élargis et
consolidés, afin de pouvoir accueillir les touristes occidentaux (un gabarit
légèrement supérieur à celui du Vietnamien) sans aucun risque. Mais même ici,
mieux vaut ne pas être trop claustrophobe. Nous avions du mal à progresser, à
quatre pattes, sous la chaleur étouffante qui règne ici, à 3m sous terre… Et
pourtant, des hommes sont restés ici des jours durant, lourdement équipés,
menacés par les américains et leurs bombes qui explosaient juste au-dessus de
leurs têtes. Largement de quoi terroriser donc !
De
l’extérieur, tout est quasi invisible. Même les arrivées d’air ou échappement
de fumée de la cuisine se font discrets dans de fausses termitières de terre et
déportés à des dizaines de mètres des galeries, pour tromper l’adversaire.
Seuls les énormes impacts des obus, ont parfois mis à jour de petites portions
de galeries peu profondes.
Continuant
notre route vers le nord, nous avons posé nos sacs dans la ville côtière de Mui
Né, appréciée par les touristes et les locaux pour ses plages, bien entendu,
mais aussi pour ses grandes dunes de sable rouge, toutes proches de la ville.
Après une bonne grasse matinée et n’étant pas très branchés plage, nous avons
décidé de louer un vélo pour nous rendre aux dunes au coucher de soleil.
Après
avoir longé la côte sur plusieurs kilomètres nous y arrivons enfin : nous
voici en plein désert... ou presque. En effet, bordant la route, de grandes dunes
de sables d’une dizaine de mètres de haut se dressent au milieu des vertes
collines voisines. Joli contraste ! Pour les amateurs de glisse, il est
possible de louer un bout de plastique en guise de luge pour dévaler la pente.
Nous nous contenterons de les parcourir seuls, à pied, une à une, (ce qui
fatigue tout de même assez vite) alors que la plupart des visiteurs
s’agglutinaient sur la première accessible ! Quelques photos plus tard, en
voulant prendre le chemin du retour, nous retrouvons un de nos pneus à plat…
Une crevaison à la tombée de la nuit, à plusieurs kilomètres de la ville, ce
n’était pas vraiment la fin de journée espérée ! Sans attendre nous nous
sommes tout de même mis en route, en poussant dans les montées et en essayant
de se faire le plus léger possible dans les descentes jusqu’à trouver un
gonfleur pneumatique… qui nous confirmera la crevaison ! Finalement assez
vite arrivés en ville, nous nous arrêtons pour notre habituelle bière post
galère (et accessoirement un copieux dîner) avant de rendre nos vélos, avec un
pneu dans le même état que nous… crevé.
Encore
plus au nord, enfoncée dans les terres cette fois ci, à près de 1500m
d’altitude se trouve la ville de Dalat. Peut-être enfin un peu de
fraicheur ? Non, même pas ! Mais, en revanche, de la pluie, pour
l’une des premières fois en pleine journée depuis notre arrivée en Asie, nous
nous mettons même à l’abri (c’est dire !) ! Heureusement,
l’intempérie n’a pas duré. Ici aussi nous avons parcouru les environs en vélo,
quoique de manière un peu plus originale au début, puisque avons essayé le
tandem… Sacré numéro de cirque ! Un tandem sans doute bien trop petit pour
nous, nous sommes pliés en deux, les genoux dans le guidon, et pas toujours
synchro… Après un rapide tour du lac, juste en contrebas du centre-ville nous
avons troqué notre tandem contre deux bicyclettes (toujours trop petites) qui
feront mieux l’affaire !
Nous
avons pu nous balader dans les environs, en se rendant d’abord à la vallée
d’Amour (en tout bien, tout honneur, bien sûr), un parc aux multiples
sculptures de cœur fréquenté par les locaux. Pas vraiment notre tasse de thé.
Juste à côté se tient le musée de la broderie, ou il est possible d’observer
les brodeuses en action… Mais pas les weekends apparemment… Nous verrons tout
de même de belles et grandes toiles entièrement brodées, dans cette ancienne
maison au charme certain. Sur la route nous avons croisé plusieurs maisons au
style colonial français, témoin du passé de la ville : de grandes villas
aux toits à doubles pans arborent de simples volets (inexistants ici en Asie).
Le dernier bâtiment à avoir attiré notre attention est la gare ferroviaire des
années 30, ressemblant presque à une vielle gare de chez nous.
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