lundi 27 avril 2015

Ho-Chi-Minh et le sud

De retour sur Ho Chi Minh nous prévoyons déjà notre excursion à venir : les tunnels de Cuchi, prévue le lendemain. Après deux bus locaux où nous nous sommes sans doute fait escroquer, nous y voilà.

Il s’agit en fait d’un réseau de galeries souterraines, creusées par les maquisards des années 1940 luttant contre les français (la guerre d’Indochine) puis largement étendues (passant de 17 à 200Km…) par les Vietcongs dans les années 1960, afin de résister à la puissance Américaine (la guerre du Vietnam).


Ces tunnels donc, dont les entrées étaient fermées par des trappes dissimulées sous des feuillages, étaient construits sur plusieurs niveaux et se comportaient telle une petite ville. D’étroites galeries (70cm de large pour 90cm de haut) s’enfonçaient sur plusieurs niveaux entre 3 et 9m de profondeur, reliant de véritables petites salles (bunker avec fenêtre de tir, salle de commandement, cuisine, infirmerie…). Ces galeries permettaient aux soldats viet’ de s’enfuir pour échapper à l’ennemi ou plus fréquemment de passer furtivement à l’attaque. Un soldat américain écrira même : « Ils sont partout à la fois ! ». Eux se faufilaient aisément dans les tunnels tandis que les américains, plus corpulents, progressaient bien lentement à l’intérieur. De ce fait,  ces derniers envoyaint des chiens, des Bergers Allemands, en espérant déloger les maquisards… Mais c’était sans compter sur les multiples pièges mortels des vietnamiens, où ils dissimulaient sous des trappes, une fosse de bambous acérés et empoisonnés…

L’ingéniosité et la ténacité des Vietnamiens ont donc donné bien du mal aux soldats Américains, pourtant plus nombreux et bien mieux armés.

Nous avons visité le site de Ben Duoc, où les tunnels ont été légèrement élargis et consolidés, afin de pouvoir accueillir les touristes occidentaux (un gabarit légèrement supérieur à celui du Vietnamien) sans aucun risque. Mais même ici, mieux vaut ne pas être trop claustrophobe. Nous avions du mal à progresser, à quatre pattes, sous la chaleur étouffante qui règne ici, à 3m sous terre… Et pourtant, des hommes sont restés ici des jours durant, lourdement équipés, menacés par les américains et leurs bombes qui explosaient juste au-dessus de leurs têtes. Largement de quoi terroriser donc !

De l’extérieur, tout est quasi invisible. Même les arrivées d’air ou échappement de fumée de la cuisine se font discrets dans de fausses termitières de terre et déportés à des dizaines de mètres des galeries, pour tromper l’adversaire. Seuls les énormes impacts des obus, ont parfois mis à jour de petites portions de galeries peu profondes.


Continuant notre route vers le nord, nous avons posé nos sacs dans la ville côtière de Mui Né, appréciée par les touristes et les locaux pour ses plages, bien entendu, mais aussi pour ses grandes dunes de sable rouge, toutes proches de la ville. Après une bonne grasse matinée et n’étant pas très branchés plage, nous avons décidé de louer un vélo pour nous rendre aux dunes au coucher de soleil.

 


Après avoir longé la côte sur plusieurs kilomètres nous y arrivons enfin : nous voici en plein désert... ou presque. En effet, bordant la route, de grandes dunes de sables d’une dizaine de mètres de haut se dressent au milieu des vertes collines voisines. Joli contraste ! Pour les amateurs de glisse, il est possible de louer un bout de plastique en guise de luge pour dévaler la pente. Nous nous contenterons de les parcourir seuls, à pied, une à une, (ce qui fatigue tout de même assez vite) alors que la plupart des visiteurs s’agglutinaient sur la première accessible ! Quelques photos plus tard, en voulant prendre le chemin du retour, nous retrouvons un de nos pneus à plat… Une crevaison à la tombée de la nuit, à plusieurs kilomètres de la ville, ce n’était pas vraiment la fin de journée espérée ! Sans attendre nous nous sommes tout de même mis en route, en poussant dans les montées et en essayant de se faire le plus léger possible dans les descentes jusqu’à trouver un gonfleur pneumatique… qui nous confirmera la crevaison ! Finalement assez vite arrivés en ville, nous nous arrêtons pour notre habituelle bière post galère (et accessoirement un copieux dîner) avant de rendre nos vélos, avec un pneu dans le même état que nous… crevé. 



Encore plus au nord, enfoncée dans les terres cette fois ci, à près de 1500m d’altitude se trouve la ville de Dalat. Peut-être enfin un peu de fraicheur ? Non, même pas ! Mais, en revanche, de la pluie, pour l’une des premières fois en pleine journée depuis notre arrivée en Asie, nous nous mettons même à l’abri (c’est dire !) ! Heureusement, l’intempérie n’a pas duré. Ici aussi nous avons parcouru les environs en vélo, quoique de manière un peu plus originale au début, puisque avons essayé le tandem… Sacré numéro de cirque ! Un tandem sans doute bien trop petit pour nous, nous sommes pliés en deux, les genoux dans le guidon, et pas toujours synchro… Après un rapide tour du lac, juste en contrebas du centre-ville nous avons troqué notre tandem contre deux bicyclettes (toujours trop petites) qui feront mieux l’affaire !

 

Nous avons pu nous balader dans les environs, en se rendant d’abord à la vallée d’Amour (en tout bien, tout honneur, bien sûr), un parc aux multiples sculptures de cœur fréquenté par les locaux. Pas vraiment notre tasse de thé. Juste à côté se tient le musée de la broderie, ou il est possible d’observer les brodeuses en action… Mais pas les weekends apparemment… Nous verrons tout de même de belles et grandes toiles entièrement brodées, dans cette ancienne maison au charme certain. Sur la route nous avons croisé plusieurs maisons au style colonial français, témoin du passé de la ville : de grandes villas aux toits à doubles pans arborent de simples volets (inexistants ici en Asie). Le dernier bâtiment à avoir attiré notre attention est la gare ferroviaire des années 30, ressemblant presque à une vielle gare de chez nous.

 


Le moment venu, un bus nous emmènera à plus de 500km au nord, dans la région centre du Vietnam.

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