lundi 4 mai 2015

Le centre du Vietnam

Pour la première fois au Vietnam, nous avons passé une nuit dans un bus, afin de rejoindre Hoi An, à plus de 500km de route. Ces bus sont pourvus de 3 rangées de sièges, sur deux niveaux, pouvant chacun s’incliner suffisamment pour pouvoir dormir. SAUF qu’il y a un hic, comme nous avons déjà pu le remarquer, nous somme un tantinet plus grand que nos amis asiatiques, et nos jambes ne rentrent absolument pas dans l’espace prévu… Heureusement, en se pliant un petit peu, on trouve sa place et la nuit fût très bonne.


La ville de Hoi An (ne pas confondre avec Hanoi, la capitale) est classée au patrimoine mondial par l’Unesco grâce à son charmant et vieux centre-ville, interdit aux voitures (mais malheureusement pas aux deux roues.). De son passé, et du passage de nombreux chinois et japonais, la vielle ville a garderé de superbes maisons d’époque, et un joli pont de pierres taillées.



Mais ça ne s’arrête pas là, à l’extérieur de la ville, après avoir longé des rizières entières sur nos vélos (une fois de plus) nous arrivons sur une immense plage de sable blanc. Ici, on vous invite sagement à vous allonger sur un transat à l’ombre d’un parasol, face à la mer de chine (oups, pardon, « de l’est », comme le préfère les vietnamiens) et à consommer bien évidement. Tentant n’est-ce pas ? Mais nous préférons simplement longer la plage en marchant et tremper les pieds dans cette eau pas si chaude que ça. Au retour, nous empruntons un petit chemin de traverse, perdu au milieu des rizières et des bassins de pisciculture et observons ces paysans à la tâche. D’ailleurs, nous nous sommes arrêtés au niveau d’un groupe qui chevauchait des buffles (ils « bufflechait » ?) dans une étendue d’eau. S’interrogeant sur la raison de ce travail nous les avons longuement regardé… jusqu’à ce qu’ils nous proposent de monter avec eux. Quoi de mieux pour se faire une idée du travail qu’ils effectuent ? Je suis donc parti faire mon petit tour de buffle dans cet étang, équipé d’un chapeau conique, tant utilisé ici. Conduit par le paysan (car c’est toute une technique : tenir la corde reliée aux naseaux et à la queue de l’animal en même temps…) je n’ai pourtant pas bien cerné le travail effectué, remuage de la terre et du limon ? Fertilisation ? Promenade de santé ?

 



Le soir, nous avons profité de la ville, joliment éclairée par des lanternes, certaines étant même vendues aux touristes pour être lâchées sur l’eau calme de la rivière, à la dérive.


L’étape suivante a été la ville de Hué, situé juste au niveau du 17ème parallèle, un malencontreux emplacement qui lui a fait connaître de nombreuses guerres mais qui a connu aussi plusieurs civilisations. La plus importante de celles-ci est certainement la dynastie Nguyen qui régna de 1792 à 1945, fonda une citadelle et en fît la capitale du royaume.

Cette citadelle justement, est aussi classée au patrimoine mondial, et est remarquablement bien conservée malgré les bombardements américains de la guerre (et merci aussi à la restauration !). En réalité il y a trois enceintes concentriques : la cité impériale donc, la cité royale et enfin la cité pourpre interdite, réservée à l’empereur, ses femmes (nombreuses) et les eunuques. La citadelle est entourée de hauts murs épais, eux même entourés de larges douves… Un petit air de Vauban expliqué par le fait que certains des architectes de l’époque étaient français. Cocorico !


 




Une fois de plus, nous avons enfourché deux vélos pour découvrir les environs et plus précisément les tombeaux impériaux datant de la même période. Nous avons débuté par celui de Gia Long, le fondateur de la dynastie Nguyen, puis continué par celui de Minh Mang, un de ses fils, lui ayant succédé. Ces caveaux sont en fait d’immenses demeures impériales composées de plusieurs pièces, souvent précédées par de grands escaliers décorés de serpents, des statues de soldats et d’éléphants à l’entrée et de grands obélisques pour preuve de puissance. Même si le mausolée en lui-même ne représente qu’une petite partie d’une pièce, l’immensité et le luxe de ces lieux s’expliquent par le fait, qu’à cette époque, les bouddhistes étaient persuadés que l’existence terrestre n’était en réalité qu’une infime partie de la vie d’un homme et qu'elle se poursuivrait donc dans l’au-delà.




Pour la petite histoire, une dame toute souriante nous à abordé en scooter (en roulant) et nous propose rapidement de nous guider jusqu’aux tombeaux, peu évident à trouver. Nous sentons l’arnaque arriver, mais elle nous trouve sympa (sacrée technique !) et prétend vouloir travailler son anglais, ce qui est fréquent au Vietnam. En effet ici, les jeunes n’hésitent pas à venir vous voir avec un carnet de questions types, et engagent la conversation en anglais, juste pour apprendre. Histoire de nous amadouer encore un peu, après nous avoir gentiment amené au premier site, elle nous a même invités à boire le thé chez elle. Et ho surprise, elle a (enfin) fini par nous demander un peu d’argent, afin de pouvoir payer les études de médecine de son fils. Nous nous en irons après avoir essayé de lui faire la morale, et sans rien lui laisser bien sûr ! Un merci quand même pour le thé.



Notre découverte du pays s’est poursuivie avec le parc national de Phong Na Ke Bang situé tout proche de la frontière avec le Laos. Ce parc, également classé au patrimoine mondial (décidément !) est un des plus vieux sites karstique d’Asie, dessinant donc de magnifiques paysages. Toutes les collines et les pitons rocheux sont couverts d’une épaisse forêt tropicale à perte de vue, comme si dame nature voulait cacher quelque-chose… Et c’est peut-être le cas puisqu’en fait l’intérêt majeur du parc se trouve sous la terre, avec ses innombrables galeries, cavernes et autres grottes, taillées dans le calcaire par le temps et les éléments. En se joignant à a foule de touristes chinois, nous avons découvert l’une d’entre elle, celle de Phong Nha, dans laquelle coule une rivière souterraine. La première partie de la visite se fait donc en bateau en remontant le faible courant à la rame, pour plus de calme (bien que le silence soit inconnu par les groupes chinois). Nous avons ouvert grands nos yeux, fascinés, devant cette splendeur naturelle, entre grandes voûtes calcaires, stalagmites et stalactites. A quelques pas (mais de nombreuses marches) se trouve une autre grotte tout en longueur, celle de Tien Son, remarquable aussi, mais délaissée par les groupes de touristes.

 



Une fois n’est pas coutume, nous avons troqué les vélos contre un scooter, ce qui était plus souhaitable pour nos cuisses, à la vue de la topographie du parc (des collines, des collines et des collines). On a donc pu faire un rapide tour des environs, où se cachent d’autres merveilleuses grottes, comme celle dite du Paradis ou encore Hang So’n Doong, aux proportions gigantesques (atteignant 152m de haut, large de 242m et longue de 9kms… ) et considérée comme la plus grande du monde. Malheureusement, l’accès à celle-ci est hors de prix, et nous préférons passer notre chemin. En revanche, nous avons croisé une belle cascade que de jeunes enfants du coin égayent un peu plus en jouant totalement nus dans l’eau.

 

Désormais, il est largement temps de rejoindre la région nord du pays, en commençant par la baie d’Along.


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