dimanche 28 septembre 2014

Vilcabamba et le Parc Podocarpus

Après un « pain au chocolat » d’anniversaire et quelques 5h de bus, nous sommes arrivés à Vicabamba, la ville de l’éternelle jeunesse, car les vieillards y mourraient tous centenaires. Cette ville est devenue assez touristique pour sa tranquillité et son bien-être. Une réserve naturelle borde cette ville, Rumi Wilco, où il est possible de faire de nombreuses balades. Nous nous sommes contentés de loger à l’entrée de la réserve, dans un écolodge, isolé de la ville. C’était spartiate, la « réception » est à 200m des cabanes, perdue en pleine forêt, les cabanes sont ouvertes aux quatre vents et donc aux bestioles… C’était un peu la petite maison dans la prairie avec les cafards en plus !


Un bon diner arrosé d’un cocktail (et grâce à une moustiquaire) nous a pourtant permis de dormir sereinement J

Le lendemain nous avions prévu de randonner dans le parc du Podocarpus. Renseignements pris, le bus nous dépose à 1h30 de marche du refuge, c’est « flat », et au refuge il est possible de camper. Parfait ! Bon en réalité, 1h30 c’était 8,5kms et c’était de la montée… Alors avec nos sacs sur le dos, ça s’est plutôt transformé en 3h ! Bien contents d’être arrivés, nous avons planté notre tente et avons pu utiliser la cuisine et les sanitaires du refuge, pourtant fermé et vide de toute âme…


Ce parc est réputé pour abriter une faune et une flore très riche. Il est possible de voir des ours à lunettes, des opossums, des tapirs, beaucoup d’oiseaux. Le lendemain matin, afin de maximiser nos chances de les apercevoir, nous sommes partis à 7h30 pour notre rando. Mais même en marchant délicatement, en silence, les animaux ont décidé de rester cachés. Ce n’est pas faute d’avoir attendu parfois une quinzaine de minutes immobiles afin qu’ils sortent de ce qu’on imaginait être tanières et terriers… Rien n’y a fait… Tant pis, le reste de la balade était superbe. Le dénivelé était très important, mais nous a permis d’arriver à 3400m sur les crêtes et d’avoir une vue splendide sur toute la vallée et au-delà ! Le sentier, balisé mais pas trop, nous a parfois inquiété, mais nous avions une carte, détaillée mais pas trop, et notre objectif, le refuge, toujours en vue, ce qui nous a rassuré.

De retour au refuge, nous avons retrouvé notre fidèle compagnon, Rouky le Chien (le nom a été changé pour préserver son anonymat, et surtout parce que nous ne connaissions pas son vrai nom). Il nous a suivis depuis notre arrivée à l’entrée du Parc Podocarpus. Il a parcouru les 8,5kms avec nous, sans jamais aboyer, mais toujours à nous attendre ! Contraints de l’attacher pour maximiser nos chances de voir des animaux lors de notre balade du matin (-> échec quand même), il était tout foufou de nous retrouver.

Une fois les affaires pliées, un pic-nique avalé pour nous et le chien, nous avons parcouru le chemin retour, toujours en compagnie de Rouky. Dès qu’un bus est arrivé, nous avons bondi dedans avant d’aller se reposer la nuit à Loja. Demain, nous irons à Puyango pour voir une forêt pétrifiée située en dehors des sentiers battus.



Bref, j’ai fêté mon anniversaire en Equateur J










Cuenca, la Belle Cuenca

Après avoir quitté Puerto Lopez et avoir passé une fin de journée à Guayaquil, nous avons fait 4h de bus supplémentaires pour arriver à Cuenca. C’est la troisième ville d’Equateur avec 600 000 habitants. La ville est étendue mais l’essentiel des points d’intérêt se situe dans le centre-ville, qui lui se parcourt à pied. Notre hostel était une jolie auberge, toute colorée, tenue par Marita et se situait à quelques cuadras de la place centrale, où se dressent huit arbres très hauts. 


Nous nous sommes très bien sentis à Cuenca, au point d’y passer 5 jours ! Nous avons visité des musées, comme celui des squelettes (oui c’est un peu étrange…) dotés de squelettes d’animaux locaux comme le paresseux, le condor (à défaut de le voir en vrai, il n’en reste que 9 à l’état sauvage en Equateur), le lama, etc. Nous avons beaucoup apprécié le musée Pumapungo où sont exposées les nombreuses civilisations qui ont peuplé l’Equateur et qui présente également le rituel des fameuses têtes réduites. Quelques-unes sont exposées et sont vraiment impressionnantes. Ce rituel était effectué à l’origine sur des singes lors du passage des jeunes hommes à l’âge adulte, puis a été effectué sur les ennemis des communautés indigènes alors décapités. Après un processus d’une semaine, semi inconnu, au cours duquel le crane est retiré, la tête humaine a réduit de deux tiers et est particulièrement bien conservée. Les yeux et la bouche sont cousus afin d’enfermer les mauvais esprits à l’intérieur mais les cheveux continuent de pousser encore maintenant (!). A côté de ce musée s’étend un site Inca.

Egalement, nous avons visité le musée des Aborigènes où de très nombreuses pièces archéologiques sont exposées en fonction des civilisations qui se sont succédées en Equateur. Musée un peu fouilli mais intéressant.

Enfin, nous avons découvert la fabrique du célèbre chapeau de Panama qui n’est pas fabriqué au Panama comme son nom l’indique mais bien en Equateur. Le nom de chapeau de Panama vient du fait qu’il était porté par les ouvriers du chantier du Canal de Panama, il a donc été communément appelé comme cela. Les deux fabriques, celle d’Hornero Ortega et celle de Paseo El Barranco, nous ont montré le tissage, la première mise en forme, la couleur et la forme définitive. Les chapeaux de Panama se distinguent selon leur qualité, allant de « normal » à extrafino qui peut coûter jusqu’à 450$. La différence entre les deux (hormis le prix !) est remarquable, le tissage est si fin !! Après une séance d’essayage, nous sommes repartis les mains vides, c’est un souvenir un peu trop fragile …


Le centre ville est construit autour du parc central, le Parque Calderon. Autrefois et classiquement, les quatre rues autour du parc central abritaient les principaux bâtiments de la ville dont la mairie et la cathédrale.

La nouvelle Cathédrale de Cuenca est immense et se caractérise par sa brique rouge et ses trois dômes bleus. Elle est très belle et nous avons pu monter dans ses tours afin d’avoir un joli panorama de la ville. Outre cette cathédrale, la ville et ses alentours comportent 52 églises (une pour chaque dimanche). L’une d’elles, San Sebastien, marquait les limites de la ville autrefois : les espagnols d’un côté et les indigènes de l’autre. Le parc attenant permettait donc à ces derniers de suivre la messe, mais de dehors.



Non loin de Cuenca se situe le parc national du Cajas. Nous nous y sommes rendus en bus et avons fait une longue promenade, au fil des lagunes. Des panneaux d’indication nous ont parfaitement indiqué le chemin, du moins au début ! Nous sommes passés du panneau 3/29 à 29/29 sans bien comprendre comment ! Nous sommes arrivés sur la route qui traverse le parc, on a pensé que c’était la fin de la balade et que la maison de départ était non loin. En effet tout nous laissait penser ça, le temps, des personnes croisées plus tôt, etc. Mais c’était sans compter sur le fait que nous sommes partis du mauvais côté de la route, et que nous n’avions en fait aucune raison de nous trouver sur la route ! Après une petite heure de marche sur la route et en montée (dans le bon sens maintenant), nous avons trouvé le bout de la boucle. Nous n’avions tout simplement pas vu le demi-tour (pas vraiment balisé) qu’effectuait le sentier pour rentrer…  Bref, même avec un petit rallongi, la rando était superbe ! Quelques animaux se sont montrés (1 alpaga, quelques lamas, des lapins et canards), mais assez peu, puisque le paysage est assez « pauvre ».


Nous nous sommes particulièrement plu à Cuenca grâce à Inel et Francisco, un couple franco-équatorien, que nous avions rencontré dans la forêt amazonienne. Inel nous a fait découvrir la ville une après-midi entière et nous a appris beaucoup de choses sur Cuenca et son histoire. Nous avons pu nous rendre en voiture au Mirador de Turi qui domine la ville et permet d’admirer son architecture et ses constructions en brique. Mais surtout nous avons été extrêmement bien reçus chez eux la veille de mon anniversaire. Apéro, entrée équatorienne typique à l’avocat et crevettes, tartiflette au reblochon et brownie !! Nous n’aurions pas pu rêver mieux pour cette soirée =) Si vous passez par-là, encore un grand merci pour votre accueil !























Il est temps de quitter Cuenca et de descendre encore plus au sud, à Vilcabamba, la ville de l’éternelle jeunesse ! Ca tombe bien … ;)






samedi 20 septembre 2014

Puerto lopez – Isla de la plata

Puerto Lopez est un village de pêcheurs avec sa plage, ses bateaux, ses frégates, ses pékilans (non Paul, on dit des pé-li-cans) et ses vautours à la recherche de poissons. Nous avons pu, un matin assez tôt, aller voir l’arrivée des bateaux de pêche. Beaucoup d’oiseaux volent au-dessus des cargaisons qui sont déchargées, puis vendues à même le sable. Les poissons peuvent également être préparés sur place. Les quantités ne sont pas pharamineuses mais semblent contenter tous ceux venus faire leur marché ! Parmi les nombreuses variétés présentées, nous avons reconnu de l’espadon (tête et rostre) et du requin marteau. On imagine que les plus belles pièces sont parties vraiment tôt le matin. A cette scène, il faut rajouter de nombreux stands pour se restaurer, encore et toujours de grosses assiettes de riz et de poisson bien sûr, le tout à 8h du matin… Ambiance garantie !

Puerto Lopez se situe dans le parc national Machalilla sur la côte ouest de l’Equateur. Ce parc comprend également la plage de Los Frailes, une magnifique plage de sable encadrée par de jolies falaises, à quelques kilomètres de Puerto Lopez. Un sentier pédestre permet de se promener sur le littoral avant d’accéder à la plage et offre de magnifiques points de vue. Il n’y a pas d’ombre ou très peu dans les environs et la végétation est extrêmement sèche, tout semble mort. Heureusement que le soleil ne brillait pas de toute sa puissance, nous aurions tout simplement cuit (là, nous avons juste rosi…) !

Enfin, à 42kms de bateau si situe l’Isla de la Plata, dite « le Galapagos du pauvre » puisqu’on y peut y voir la même (ou presque) faune. A défaut d’aller aux Galapagos, nous avons décidé d’y faire une excursion d’une journée, qui fut géniale ! Un groupe d’une quinzaine de personnes (seulement 3 touristes étrangers, les autres étaient des équatoriens en vacances) a pris place à bord d’un bateau et a enfilé son gilet de sauvetage. C’est parti !!

Entre juillet et septembre, les baleines à bosse viennent relâcher leurs petits nés l’année précédente, mettre au monde un nouveau baleineau et mettre en route un autre pour l’année d’après. Elles viennent de l’Antarctique où les eaux sont trop froides. Etant déjà presque fin septembre, nous croisions les doigts pour en voir. Vœu exaucé, 10 minutes de navigation, et 2 baleines apparaissent, l’une petite, l’autre énorme !! Nous avons pu les observer un long moment et voir les sauts et bonds dans l’eau. Un superbe spectacle !! La petite a beaucoup plus sauté que l’autre, mais les éclaboussures de la grosse baleine faisaient comme un énorme champignon dans l’eau.



Nous avons repris la navigation, et sommes arrivés 1h30 plus tard à l’Isla de la Plata. Là encore, comme à Los Frailes, la végétation est extrêmement sèche et presque morte. La guide nous informe que pendant la période des pluies, la végétation est totalement différente, tout est luxuriant et une rivière peut couler sur l’Ile ! A peine croyable … Nous avons pu voir des fous à pattes bleues (google es tu amigo ;) ), des gros lézards, des pélicans, des tortues vertes du pacifique, des crabes, et d’autres oiseaux encore.




De retour au bateau, un lunch nous a été distribué avant de s’équiper de masques et tubas pour une session snorkelling !! Si la majorité du groupe a mis le gilet de sauvetage, Micka et moi nous sommes lancés sans, pour pouvoir mieux en profiter. Les fonds marins se sont révélés magnifiques et riches en poissons et coraux. Nous avons été ravis de pouvoir faire du snorkelling, nous cherchions un endroit depuis presque deux mois, à chaque fois les conditions n’étaient pas bonnes ou les spots fermés. Evidemment on trouve toujours cela trop court, nous aurions bien aimé observer encore et encore sous la mer, à la recherche de Némo (on avait déjà trouvé Doris) ou d’un trésor pourquoi pas ? Mais il nous a fallu rentrer à Puerto Lopez. Un bon plat de pates « bolognaises », cuisinées par Micka, a parfaitement terminé notre excellente journée !!



Baños – Chimborazo – Guayaquil

Voici réunis en un article et en 4 jours toute la diversité climatique de l’Equateur !

Baños d’abord. C’est une petite ville point de départ pour l’Amazonie et donc basse en altitude. Elle est bordée par un volcan (le Tungurahua) et des collines d’où tombent de très nombreuses cascades et d’où jaillie de l’eau très chaude. Après être arrivés dans l’après-midi, nous nous sommes posés à l’hôtel jusqu’au lendemain 13h, on devait en avoir sacrément besoin ! Le lendemain, nous sommes allés en fin d’après-midi, à l’un des bains thermaux de la ville. Rendez-vous des locaux de fin de journée, ce sont plusieurs piscines remplies d’eau qui jaillie de la roche, à 40° et à 45°. Pas facile de s’y baigner, d’une part en raison de la température et d’autre part car il faut faire abstraction des potentiels milliards de microbes qui s’y développent… Une fois ces deux choses surmontées, c’est agréable mais difficile d’y rester longtemps. Ça tombe bien, le but du jeu est d’aller se plonger ensuite dans un bain glacé, puis de nouveau dans l’eau brulante, ainsi de suite…

Nous avons joué le jeu, Micka plus que moi, et avons alterné plusieurs fois chaud/froid/chaud/froid, jusqu’à ce que le chaud ne nous paraisse plus si chaud que ça. Activité bien délassante, ce qui nous fallait.

Nos muscles remis, nous nous sommes mis en selle direction la route des cascades ! Nous avions de bons VTT et avons fait une vingtaine de kilomètres (en descente :p) ponctuée d’arrêts fréquents pour observer le paysage et pour essayer les fameux « tarabita ». Ce sont des nacelles qui passent d’un flanc de colline à celui d’en face en roulant sur un câble. Autrefois c’était un moyen de transport réellement utilisé pour les marchandises, les hommes et les animaux. Aujourd’hui il en existe de nombreux, plutôt empruntés par les touristes.


 Au bout du parcours, Rio Verde aves ses boui-boui pour le déjeuner et surtout sa cascade Pailon del Diablo. Nous n’avions jamais vu une cascade avec un tel débit ! Il a fallu passer dans un passage creusé sous la roche pour pouvoir se retrouver de l’autre côté de la cascade. C’était incroyable, nous avons été mouillés, même trempés, en quelques minutes seulement !! Ça valait vraiment le coup et a couté une cape de pluie à Micka ! Le retour à Baños s’est fait en pick-up, faut pas exagérer !!



Le Chimborazo ensuite. En quelques heures de bus, on passe d’environ 1800m à plus de 4000m. Le Chimborazo est le plus haut sommet d’Equateur et culmine à 6310m. Il est réellement impressionnant, il jaillit d’un paysage presque lunaire et s’impose par sa grande taille, sa roche rouge et son glacier. Il est très rare d’en voir le sommet puisque les nuages sont omniprésents. Lorsqu’il y a beaucoup de vent, on peut avoir la chance de le voir quelques secondes. Cela n’a pas été notre cas bien que le ciel soit assez clair et qu’il y ait beaucoup de vent, le sommet n’a jamais été dégagé ! Cela dit, on l’imagine aisément !

Le bus nous a déposés à l’entrée du parc national, à 8kms (de montée) du premier refuge, lui-même situé à 4800m d’altitude. Une « camionnetta » nous a proposé de nous y amener, d’attendre et de nous redescendre. C’était la seule solution si on ne voulait pas faire les 8 kms à pieds avec nos sacs à dos… Marché conclu, nous traversons les 8 kms de piste cabossée et voyons des vigognes sauvages, sorte de petits alpaguas. Arrivés au premier refuge (à la première cabane en bois, puisque le vrai refuge est en rénovation), il est possible de monter à pied jusqu’au deuxième refuge situé à 5000m (lui aussi en rénovation, décidément !). On s’équipe un minimum et en 45 min on arrive à 5000m, dans un vent incroyable ! Il n’est de toute façon pas possible d’aller plus haut sans guide et surtout sans équipement. Un « tampon-souvenir » sur notre passeport et nous pouvons nous diriger vers Riobamba puis vers Guyaquil.






Guayaquil est la capitale économique de l’Equateur et se situe sur la côte ouest. C’est une ville portuaire dont le guide ne nous vente pas vraiment les mérites. Nous y avons passé une nuit et avons décidé de s’y promener au moins la matinée pour se faire notre idée. Le Malecon est la promenade du bord de mer que nous avons beaucoup appréciée. Des investissements ont été faits et c’est très réussi. Beaucoup de jeux pour enfants, des endroits où se poser, des plans d’eau, bref de quoi passer de bons moments en famille ou entre amis. Même le centre nous a fait bonne impression. N’ayant pas prévu d’y passer trop de temps, nous sommes partis direction le nord, arrivée prévue à Puerto Lopez dans 4h !

lundi 15 septembre 2014

LE COTOPAXI

Maintenant que nous nous en sommes remis, quelques mots sur cette « expédition » ! Le Cotopaxi est un volcan, le second sommet le plus haut d’Equateur et culmine à 5897m. Seuls les expérimentés peuvent tenter l’ascension sans guide, alors on a hésité (ou pas !) puis on a contacté une agence qui s’occupe de l’organisation (les repas, le matériel, le guide, le transport).


Notre guide, Chasky, un équatorien aux longs cheveux et aux mollets impressionnants, nous a emmené en 4x4 au parc national du Cotopaxi. Nous y sommes arrivés en début d’après-midi par une belle route goudronnée mais qui s’arrête vite pour laisser la place à une piste qui fait tout trembler ! 
Habituellement, une première marche s’effectue du parking jusqu’au refuge, mais le refuge étant en rénovation complète et inutilisable, un autre campement a été installé bien plus bas, dans la « plaine ». L’après-midi a été, du coup, consacrée au montage de la tente, au réglage et à l’essai du matériel aux alentours, ainsi qu’au repos !!

Le diner est prévu à 17h, à 18h on essaie d’aller dormir quelques heures et le petit déjeuner est servi à 22h30. De quoi perdre un peu les pédales avec ce timing ! à 23h passées, le 4x4 nous a emmené jusqu’au parking, il y avait énormément de vent, on était prévenu pour la suite.

Nous étions équipés de sous pull, polaires, gore-tex, collants, gants, sur-gants, écharpes, caches-cou, mais aussi guêtres, crampons, casques et baudriers, bref rien ou presque ne dépassait ! Un peu avant minuit, nous sommes partis tous les trois pour une loooongue nuit !

Après quelques temps de marche, nous nous sommes encordés à l’arrivée au glacier. C’était la première et seconde fois que nous marchions encordés avec des crampons et des piolets, pas évident au début ! Mais on n’y réfléchit plus, on essaie surtout de penser à sa respiration, on regarde les pieds de celui de devant et on avance, en silence. Quelques « check-mouffles » de temps en temps nous permettaient de communiquer de se dire que « tout va bien » !

La météo était relativement « bonne », sinon le guide n’aurait pas commencé l’ascension, ni ne l’aurait poursuivie ! Il y avait du vent, beaucoup de vent qui nous glaçait, enfin surtout nos couches extérieures et le sac à dos. Nous marchions à la lumière de nos lampes de poche et grâce à la clarté de la lune.
L’ascension a duré plus de 6h, elle a été ponctuée de 2 ou 3 pauses de 5 minutes tout au plus. Il ne faut pas trop s’arrêter et surtout pas trop longtemps pour ne pas trop se refroidir. Quelques raisins secs et une ou deux gorgées d’eau (en cours de congélation) nous ont redonné de l’énergie au fur et à mesure.

On nous avait dit que le Cotopaxi c’était « l’autoroute » ! Et bien drôle d’autoroute quand même ! Le glacier réservait de belles crevasses et de sacrés passages pentus ! J’étais la dernière de la cordée, et par moments, j’ai fini quasiment allongée essayant de planter mon piolet pendant que la corde me tirait !! Eprouvant !! De manière globale, l’ascension n’est pas techniquement difficile (pas d’escalade, pas de prouesses techniques avec les piolets), c’est juste long et éprouvant, il ne faut pas se décourager, rester concentré et ne penser qu’à une chose, le sommet =)






L’arrivée a été le soulagement et s’est réalisée juste au lever du soleil ! Magique ! On est si content d’arrivé qu’on aimerait s’asseoir, s’allonger, prendre des tas de photos et rester longtemps au sommet pour admirer le paysage… Mais non ! Il y avait toujours beaucoup de vent glacial, alors nous avons seulement admiré quelques minutes le soleil levant, le cratère, fait quelques photos et nous avons entamé la descente. En redescendant nous avons croisé la seconde cordée qui elle aussi a fait l’ascension, mais dont l’un des membres semble avoir été pris du « mal des montagnes », ce qui les a quelque peu retardés.






La descente s’est faite dans la douleur ! J’étais en tête cette fois, et il fallait retrouver le chemin que nous avions pris à l’aller, je me faisais sans cesse corriger par le guide « par aqui, par aqui !! ». C’est tout juste si nos jambes nous criaient « stop, on va lacher là ! ». Dès que nous avons enlevé les crampons et la corde, le guide, toujours en grande forme s’est mis à descendre beaucoup trop vite pour nous ! On a pris notre temps, jusqu’au parking, bien contents d’être arrivés vers 8h30/9h !!!

D’autant plus contents que de nombreux aléas étaient susceptibles de compromettre l’ascension ! La météo d’abord, il arrive assez souvent que le guide décide de rebrousser chemin, voire de ne pas commencer si les conditions météo ne sont pas optimales ! Ensuite, l’état physique de nous trois (bon le guide, on ne se faisait pas trop de souci, mais il nous avait quand même mis en garde) était susceptible de nous faire redescendre : l’épuisement physique/mental, mais aussi « le mal des montagnes ». A ces altitudes on trouve beaucoup moins d’oxygène, ce qui peut entrainer des problèmes respiratoires, des vertiges, des œdèmes (et là c’est vraiment grave). Même si nous nous étions un peu acclimatés en faisant quelques rando, on ne savait pas comment nos corps allaient réagir si haut !

Pour nous achever, il a fallu ranger notre campement, refaire nos sacs à dos, attendre le bus une heure le long de la panaméricaine et faire trois heures de bus (dont une petite partie assis par terre dans le petit couloir) pour arriver à Baños dans l’après midi.
Heureusement Baños est une ville thermale où on trouve des sources d’eau chaude, de quoi nous reposer un peu après tout ça ! :D


En résumé, le Cotopaxi nous laissera un magnifique souvenir, ce fut une aventure aussi belle qu’éprouvante !!

mardi 9 septembre 2014

Otavalo – les balades

Nous nous sommes d’abord rendus à un arbre célèbre, Le Lechero, perché sur une colline qui domine toute la ville et ses alentours. Cet arbre serait un arbre nourricier au cœur duquel coulerait du « lait ». D’où la tradition qui voudrait que lorsqu’un nourrisson décède, il soit enterré au pied de l’arbre afin que celui-ci le nourrisse de son lait éternellement. Nous avons ensuite marché un long moment pour nous rendre à la Cascade de Pechuga. A l’office de tourisme on nous avait dit que c’était facile. Ce n’était pas très difficile en effet puisque ce n’était que de la descente, mais en pleine végétation ! Plusieurs chemins se rencontraient parfois … Nous cherchions le bruit d’une cascade ou d’une rivière sans succès. Nous avons fini par arriver au village que nous voyions d’en haut, la cascade était non loin de là, parfait =)



Après une pause rafraichissante (on n’avait pas chaud du tout en fait !), nous avons continué en direction du village de Pechuga afin de voir des artisans travailler, le tissu puis les instruments de musique. Nous avons même eu la démonstration de la fabrication d’un instrument ! Et d’ailleurs, vous saviez que la flute de pan est en demi-cercle ? Lorsque les morceaux de bambou sont alignés, ce n’est pas une flute de pan ! Et toc !

Nous nous sommes également rendus à la Lagune de Mojanda (3715m), non loin d’Otavalo. La principale difficulté de se rendre là-bas, est d’en revenir. Peu de touristes s’y rendent, encore moins de locaux, et aucune infrastructure n’est prévue sur place. Il faut donc soit prendre une agence touristique, soit s’entendre avec un taxi qui nous amène et qui nous récupère à l’heure choisie. La dernière solution est un peu plus risquée puisque si le taxi ne revient jamais, c’est 15kms qu’il faut redescendre à pied jusqu’à Otavalo.

Renseignements pris à l’office de tourisme, il est possible, en partant de la lagune de faire l’ascension du volcan Fuya Fuya (4263m) sans guide, ce n’est pas techniquement difficile, on ne peut pas se perdre. On choisit un taxi et d’emblée on lui explique qu’il faut revenir nous chercher à 16h absolument. Il se propose d’attendre sur place, on refuse, ça faisait plus de 5h d’attente pour lui, et pour le « compteur »… ! Il accepte de revenir à 16h, nous laisse son nom, son numéro de téléphone, Micka et moi notons en plus sa plaque et son numéro de taxi. Mais à quoi bon ? S’il ne revient pas, c’est tant pis pour nous ! De 16h à la nuit, on aurait le temps de redescendre à Otavalo à pied.

Nous entamons un chemin pendant une heure. C’était un chemin sur lequel pouvaient passer les picks-up, il contournait le Fuya Fuya sans jamais l’attaquer. On a fini par se demander si on n’avait pas louper le sentier qui montait. Et bien si, il était tout au début de notre balade, disons que ça nous a fait un échauffement ! Et finalement il est tombé à pic cet échauffement puisque le vrai sentier montait sec, raide, tout droit, violent, à travers champ… bref vous imaginez le truc ! 2kms de montée seulement, mais nous avons parfois été obligés de monter en canard, ou en escalier tellement c’était raide, et évidemment la fin, c’était avec les mains !

Il faut préciser que même à ces hautes altitudes (3000-4500m), c’est de la terre et de « l’herbe ». La neige n’est présente que bien plus haut ! Il fait cependant frais, principalement à cause du vent. Idéalement il faut partir très tôt pour avoir une vue parfaitement dégagée. Ici, à 7h du matin le ciel est bien bleu, il fait chaud au soleil. Mais dans la matinée puis dans la journée cela se couvre. Alors en montagne, cela va encore plus vite. Nous avions une belle vue dégagée une fois arrivés au sommet (ouf !), mais à peine 10 minutes plus tard, des nuages sont arrivés. Ils se déplaçaient assez vite. Nous nous sommes donc dépêchés de redescendre, à peine le temps d’une photo. Pas d’inquiétude tout de même, la visibilité était quand même bonne, une centaine de mètres, et notre objectif était facilement identifiable : la lagune ! Une fois que nous étions repassés en dessous des nuages, nous avions une très belle vue.

Si la montée a été raide, vous imaginez la descente ! Une fois arrivée à la lagune, nous sentions sacrément nos jambes ! Nous croisions les doigts pour que notre taxi arrive à l’heure (ou arrive tout court), nous ne voulions pas être les derniers sur le site. Un taxi était présent depuis le début de l’après midi, on s’est dit qu’en cas de besoin, ça pourrait nous être utile. Mais même pas la peine, notre taxi était là, en avance même !! Une belle journée qui s’est donc très bien terminée =) 





Enfin, nous avons été à la lagune de Cuicocha, à quelques kilomètres d’Otavalo. C’est une belle lagune dans un cratère de 3kms de diamètre sur 200m de profondeur, créée par l’éruption du volcan du même nom. La vue est superbe. Il est possible d’en faire le tour, c’est une balade de 15kms en 5h, sur la crête du cratère. Nous entamons la ballade, mais seul Micka a fait le tour complet. Je me suis contentée d’une petite moitié, mais la vue était superbe. =)

  


Otavalo – les marchés

Tous les jours, se tient sur la place de Los Ponchos, un marché d’artisanat. On y trouve surtout des écharpes, ponchos, pull, couverture, chaussettes ou bonnet, le tout principalement en alpaga !! C’est doooooux ! C’est certainement cette douceur, mais peut être aussi l’équatorien typique vendeur de pulls et ponchos, qui ont fait craquer Micka sur un joli pull en alpaga ! On y trouve aussi beaucoup de bijoux, certains en ivoire végétal ou de petits souvenirs à poser sur une étagère. Le soir, les stands sont tous démontés, tout est rangé, et les guitounes de cuisine viennent les remplacer. On y mange au coin d’une table des plats traditionnels. Beaucoup d’équatoriens s’y attablent, et finalement peu de touristes ! Nous finirons par essayer les brochettes de viande bien cuite au grill, puis deux assiettes composées essentiellement de riz, pommes de terre et viande. Enfin, pour digérer, nous essaierons une boisson typique à base d’aloe vera, de thé chaud et de miel. Tout cela donne une sorte de potion marron assez visqueuse et gluante qui a des vertus thérapeutiques (intestin, estomac…). Elle est bue en grande quantité par les locaux du petit matin jusqu’au soir et peut-être accompagnée de « médicaments » (achetés sur place, au stand). Verdict, pas mauvais, mais vite écœurant, certains en boivent pourtant 2 chopes cul-sec.

Comme nous sommes depuis plusieurs jours ici, nous avons pris nos repères. Mais le samedi, tout change !! Le samedi, dans tout le centre-ville, il y a un énorme marché, en plus de la place centrale. Dans toutes les rues avoisinantes, des stands sont installés et toute la journée, la foule s’y bouscule. On trouve simplement de tout ! Des chaussures, des sacs, de l’artisanat, des produits de droguerie, etc. Un peu plus loin, il y a le marché plus alimentaire, et là c’est un régal pour les yeux ! De beaux étalages très colorés nous font envie ! On craque sur des avocats bien mûrs pour faire notre guacamole le soir au diner. Sous les halles, on trouve principalement des stands pour déjeuner. A 9h du matin, les bancs étaient pleins et les assiettes de riz, porc, ou les bols de soupe sont déjà bien remplis. Un stand nous a particulièrement plu, mais à 9h du matin, non merci ! Nous y reviendrons pour le déjeuner plus tard. Dans d’autres rues, les femmes équatoriennes sont assises à même le sol et vendent des épices, ou des haricots pour gagner quelques dollars.



A quelques minutes à pied, se trouve le marché aux bestiaux. Ce marché se tient à partir de 6h, il faut donc y être tôt pour profiter de la meilleure ambiance. Nous étions à 7h, et étions évidemment les seuls touristes, on ne passait pas inaperçus ! Déjà parce que niveau look on dénote (quoique l'habit traditionnel est de plus en plus délaissé par les nouvelles générations pour un jean/basket...), mais aussi parce que Micka était le plus grand du marché !

Ce marché est un peu moins organisé, quoique des efforts ont été entrepris récemment. Désormais, les petits animaux sont séparés des gros bovins, et des porcs par des grillages. Le terrain est un grand terrain en terre, où chacun apporte ce qu’il a à vendre et attend qu’un acheteur vienne négocier les prix. Ca marchande beaucoup ! En vrac, nous avons vu des gros taureaux, vaches, quelques moutons, des grosses truies, des petits cochons, des poussins, des canards, des chiots, des cochons d’indes (domestiques, qui ressembles à ceux d’Europe, mais aussi ceux qui ressemblent à des porcinets et qui sont destinés à être cuits entiers à la broche), mais surtout des poules et des coqs. Ca braille !

Les acheteurs repartent avec leurs achats dans un sac à pomme de terre, ou alors sous le bras, ou tout simplement en laisse, enfin en corde. Nous avons cru entendre quelques prix, (qui seront à négocier !), 140$ la vache, 80$ le veau, à bon entendeur !








lundi 8 septembre 2014

Otavalo – les festivités

Otavalo est au Nord de Quito, quelques heures de bus et nous voici arrivés. Après avoir trouvé notre point de chute une visite à l’office de tourisme s’est avérée nécessaire pour organiser notre séjour ici.

Sur les conseils de l’Office de tourisme, nous avons gouté le meilleur Yamor de la ville. Le Yamor est un plat typique d’Otavalo, particulièrement populaire lors des Fiesta del Yamor qui se déroulent juste en ce moment ! (Bon ok, on a fait exprès d’être à Otavalo début septembre). C’est l’occasion pour Otavalo et sa région d’organiser des concerts de musique, l’élection de Miss Yamor, 10kms de course à pied, etc. Le Yamor, le plat, est lourd et riche. Il est composé de purée de pommes de terre (mais sous forme de boulettes, revenues dans l’huile), de maïs sous différentes formes (graines de maïs grillées, d’autres soufflées), de porc bien cuit, de salade, d’haricots. Bref, une petite portion chacun nous a suffi !





Nous savons que se déroulent ici des combats de coqs (âmes sensibles, s’abstenir !). Curieux de voir cette tradition, nous nous sommes renseignés, et sans nous donner trop de détails, l’office de tourisme nous a envoyé à la Galleria en nous précisant que c’était interdit désormais, mais qu’on pouvait toujours aller voir. Une fois à la Galleria, nous avons demandé à un passant le programme. Il y a effectivement des combats de coqs cette après-midi. Nous sommes donc entrés dans une mini-arène, pour coq ! Le spectacle se déroule, chaque semaine, toute l’après-midi du samedi et attire de nombreux passionnés, jeunes et moins jeunes. Les premiers propriétaires sont arrivés, ont installé leurs coqs dans les cages. Après la pesée, la comparaison de deux coqs adversaires (taille, race, poids), nous avons assisté à la pause des « éperons » sur les pattes des « galleros ». Ce sont des pics de quelques centimètres, mais très aiguisés solidement fixés par de la cire ou de la glue et du scotch de couleur.

Les coqs sont fin prêts et entrent en piste. Le combat dure au maximum 12 minutes, mais les 3 que nous avons vu n’ont jamais dépassé 5 minutes chacun. Bon, vous l’aurez compris, le but est de mettre KO (à mort) l’un des deux coqs, à coup de becs, de pattes et donc d’éperons, pendant que les spectateurs parient sur le vainqueur.

Lors de notre passage en début d’après-midi, l’arène n’était pas très remplie, mais les spectateurs sont tout de même essentiellement masculins. Dans la soirée, l’arène doit être pleine, l’ambiance doit être survoltée et les paris doivent s’envoler !

Nous avons eu la chance de rencontrer Marcelo, un habitué, tant des combats de coqs que de la bouteille. Les combats de coqs sont apparemment toujours accompagnés de boissons alcoolisées. Il parlait anglais et a été notre guide, il nous a expliqué tout un tas de choses sur cette pratique. Sympathique et jovial, il a été de bonne compagnie.


Bref, qu’on soit pour ou contre, c’est avec curiosité que nous avons assisté à ce spectacle, qui est dans la culture des équatoriens, mais qui sera peut être interdit par le gouvernement dans les années à venir… Les combats de coqs clandestins, eux, continueront certainement d’exister.



















vendredi 5 septembre 2014

L’Amazonie – My dear friends, my dear family


Après avoir fait un sac à dos pour deux, nous avons rejoint notre premier mini bus qui devait nous emmener, de nuit, à Lago Agrio (7h de trajet). Fatigués, nous avons dormi sans peine tout le long du trajet. Nous n’avons donc pas vu le paysage que nous traversions … Quelle a été notre surprise à la fin du séjour lorsque nous sommes rentrés !

Arrivés à Lago Agrio, nous avons attendu quelques heures qu’un autre mini bus viennent nous chercher. Puis 2h de mini bus plus tard, nous voilà à l’entrée de la réserve Cuyabeno, au nord-est de l’Equateur, proche de la Colombie. C’est un parc naturel protégé, au cœur de l’Amazonie où vivent encore quelques communautés. Un lunch rapide nous a été servi et une cape de pluie bien épaisse nous a été remise à chacun. C’est parti pour 2h de pirogue pour rejoindre notre lodge. C’est le seul moyen de transport à partir de l’entrée de la réserve, pas de route, pas de véhicule terrestre, seulement les barques et les pirogues qui sont toutefois dotées d’un moteur. Deux heures à travers la forêt amazonienne à observer notre environnement, à commencer à chercher les premiers animaux…

On ne sait pas trop comment vous raconter cette expérience, c’était si hors du temps !

D’abord notre lodge, nommé Jamu Lodge (tatoo en français), était donc en pleine forêt, à une centaine de mètres de la rive. La rivière était basse lors de notre venue, mais il peut arriver que l’eau monte de 3 – 4 mètres, c’est la raison pour laquelle le lodge était sur pilotis. C’est un bel endroit, tout en bois, avec un grand espace central de vie, avec la cuisine, les tables, le salon hamac, le bar. De là, partent en étoile, toujours sur pilotis, les chemins pour aller aux chambres. La nôtre était composée d’un lit deux places et de deux lits superposés, chacun protégé par une moustiquaire, simplement indispensable en Amazonie. Les chambres sont en fait des maisonnettes en bois, avec fenêtres mais sans vitre ni rideau et sans électricité. La salle de bain était accolée, tout à fait correcte, sans eau chaude, vous vous en doutez. Bref, un magnifique endroit, perdu dans la forêt, loin de tout, mais proche de la nature, c’est rien de le dire !!


 Comme c’était un voyage organisé par une agence, tout était prévu pour les touristes que nous sommes, notamment les repas !! C’était peut-être la jungle, mais nous ne chassions pas nos repas ! Tout était préparé, et bien préparé, avec abondance, variété et saveur ! De nombreux plats cuisinés, des petits déjeuners de roi, et même une part de gâteau au chocolat un matin !! Un vrai régal, même si le riz est omniprésent et est présenté sans souci avec des spaghettis et des frites de manioc au cours du même repas. Le riz est en fait la portion de pain que nous consommons en France.

Que serait-ce une excursion en Amazonie sans un bon guide ? Pas grand-chose à notre avis ! Nous avons eu de la chance d’avoir un super guide, José Miguel. Un natif de Cuyabeno, sur-motivé, avec toujours un conseil à donner, une anecdote à raconter, une explication à donner sur telle ou telle plante ou sur tel ou tel oiseau. Une véritable mine d’informations !! Sa phrase favorite : « my dear friends, my dear family » !

Le programme était varié et passionnant. Les trajets en pirogue pour partir en excursion étaient l’occasion de croiser de nombreux animaux comme des oiseaux en tout genre (hérons, cardinal, toucans, martin-pêcheur, stinky turkey et autres noms locaux ^^), des anacondas qui se doraient sur une branche au soleil, des tortues, des singes (capucins, singes écureuils, les singes nocturnes…) mais aussi des dauphins roses. Ce sont les seuls dauphins d’eau douce mais ils sont restés assez discrets puisque le niveau d’eau n‘était pas très élevé.

Nous avons fait deux longues promenades en pleine forêt au cours desquelles le guide nous a expliqué beaucoup de choses sur la flore, et notamment sur les plantes médicinales présentes en forêt ainsi que sur les bienfaits de Pachamama (Terre-mère) pour survivre en forêt. La pratique doit être cependant difficile à mettre en œuvre… Si nous étions perdus, nous ne tiendrions pas longtemps !! Faire une torche avec de la résine, boire grâce à une liane, guérir de la malaria, se protéger des moustiques, repérer le nord, tisser du fil, manger des termites et des fourmis (Micka a testé, c’est léger comme repas !), etc.

Nous avons également traversé un marécage boueux. Même si nous avions des bottes en plastique, c’était si profond par endroit que la boue et l’eau sont rentrées dans nos bottes. C’était si gluant que nous avons failli laisser une botte au fond ! On a bien ri mais aucune chute intégrale n’a été déclarée !! Rien de mieux pour nous nettoyer qu’une baignade dans la grande lagune loin des bords et de la végétation pour éviter boas et caïmans.

En parlant de boa, nous avons vu, au cours de l’une de nos deux marches nocturnes, un boa émeraude. Plus précisément, en levant ma lampe frontale, je suis tombée nez à nez avec un boa, entortillé autour d’une branche. Le guide et les huit personnes devant moi n’avaient rien vu ! Inutile de vous dire que mon cœur s’est un peu emballé, et qu’il m’a fallu prendre une grande inspiration pour pouvoir dire « there is a big, big snake » !! Le guide et les autres sont arrivés rapidos, nous avons regardé la bête un long moment sous les explications de José Miguel. Ces balades ont été l’occasion de rencontrer également un gros lézard, deux grosses grenouilles, des araignées, des chenilles, des chauves-souris, etc. Ce qui nous marquera le plus sera certainement cette rencontre inopinée avec « notre » boa !!

La recherche de caïmans blancs était aussi au programme. Les yeux de ceux-ci brillent rouge au passage des lampes de poche. Les yeux aiguisés de Micka ont permis d’en détecter un, avec un peu d’insistance, le guide s’est rendu sur la berge et a pu attraper le petit caïman ! Il était drôlement mignon (entre ses mains hein !) et a vite retrouvé sa liberté ! Encore un chouette moment amazonien ! Après le boa et le caïman, la forêt ne peut plus rien nous cacher, nous sommes un couple chanceux !


Allez courage, il nous reste deux activités à vous raconter ! D’abord, tous les soirs nous allions voir le coucher de soleil sur la lagune, vers 17h30. Micka s’est même baigné ! Un très beau spectacle =) Pour changer de coté de lagune, un matin à 5h30 nous sommes allés voir le lever de soleil, superbe ! Gracias Pachamama !

Enfin, nous avons rendu visite à une communauté indigène : la communauté « Siona ». Aurora nous a accueilli dans son village et nous a enseigné la technique de fabrication du « pain » de manioc. A 80 ans, elle manie la machette comme personne ! Il faut d’abord ramasser le manioc, appelé ici le Yuca. Il faut le déterrer, l’éplucher, le rapper, le presser, le tamiser et enfin le faire cuire en galette sur le feu. C’est l’un des aliments de base de leur alimentation. Tout le monde a participé à ces activités et j’ai pu essayer de faire cuire ma propre galette. Si Aurora met les mains directement au-dessus du feu, j’étais un peu moins sûre de moi, c’était hyper chaud ! Mais j’ai réussi à faire ma galette =)

Après notre déjeuner, nous avons rendu visite à un Chaman dans une communauté voisine. Il nous a expliqué son métier et son costume traditionnel. L’un des membres du groupe s’est proposé comme cobaye pour une « démonstration d’on ne sait pas quoi», si ça avait été Micka ou moi, c’était le fou rire assuré !! Il chantait, et faisait des gestes avec une branche… Nous restons partagés sur le succès de cette démonstration bien que son rôle soit fondamental au sein de sa communauté et que son efficacité soit prouvée.


Nous gardons donc un excellent souvenir de ce séjour dans la réserve de Cuyabeno, mais il a fallu retourner à la civilisation. Le trajet retour a emprunté une route incroyable, fraichement goudronnée, mais déjà parsemée de nids de poules, d’effondrements partiels, justifiant des travaux permanents … C’était au cœur du relief, mais toujours avec une végétation très dense et humide. La route serpentait sur les flancs de colline, montait, descendait jusqu’à la rivière tout en bas. Etrange particularité de cette route, elle était longée par un gros tuyau, mais sur des dizaines et des dizaines de kilomètres ! Nous pensons que c’est un oléoduc puisque le sous-sol amazonien est très riche en pétrole, il faut bien l’acheminer jusqu’aux grandes villes… !

Alors, l’Amazonie, ça vous tente ? =)

Après une bonne nuit dans une chambre fermée sans moustiquaire et sans les bruits des animaux nocturnes, nous partons en direction d’Otavalo, de ses montagnes et marchés, à 3h au nord de Quito.


PS : Septembre est de retour, excellente rentrée à tous !







lundi 1 septembre 2014

La mitad del Mundo


Au nord de Quito, se situe la mitad del Mundo. C’est un monument symbolisant le passage de la ligne de l’Equateur, c’est donc la moitié du monde ! Ce point, de latitude 0° 0’’ 0’, a été trouvé grâce aux travaux de la première mission géodésique menée par 10 français dont Charles-Marie de la Condamine, et 2 espagnols, de 1736 à 1739. En réalité, la ligne de l’Equateur se situe à 300m du monument, mais pour le XVIIIème siècle, c’était plutôt un bel exploit !!

Nous y avons passé un long moment, me remémorant mon premier passage. Les nombreux touristes présents ont déguerpillé avec la pluie, ce qui nous a permis de faire quelques photos. Tout autour, a été reproduit un petit village colonial où restaurants et boutiques de souvenirs se sont installés.

C’est une fois encore en chantier pour améliorer le site et pour satisfaire les touristes. Nous avons donc vu nos premiers lamas, imperturbables, ne cessant de mastiquer leur herbe !


Une belle petite excursion avant notre départ pour l’Amazonie …