vendredi 5 septembre 2014

L’Amazonie – My dear friends, my dear family


Après avoir fait un sac à dos pour deux, nous avons rejoint notre premier mini bus qui devait nous emmener, de nuit, à Lago Agrio (7h de trajet). Fatigués, nous avons dormi sans peine tout le long du trajet. Nous n’avons donc pas vu le paysage que nous traversions … Quelle a été notre surprise à la fin du séjour lorsque nous sommes rentrés !

Arrivés à Lago Agrio, nous avons attendu quelques heures qu’un autre mini bus viennent nous chercher. Puis 2h de mini bus plus tard, nous voilà à l’entrée de la réserve Cuyabeno, au nord-est de l’Equateur, proche de la Colombie. C’est un parc naturel protégé, au cœur de l’Amazonie où vivent encore quelques communautés. Un lunch rapide nous a été servi et une cape de pluie bien épaisse nous a été remise à chacun. C’est parti pour 2h de pirogue pour rejoindre notre lodge. C’est le seul moyen de transport à partir de l’entrée de la réserve, pas de route, pas de véhicule terrestre, seulement les barques et les pirogues qui sont toutefois dotées d’un moteur. Deux heures à travers la forêt amazonienne à observer notre environnement, à commencer à chercher les premiers animaux…

On ne sait pas trop comment vous raconter cette expérience, c’était si hors du temps !

D’abord notre lodge, nommé Jamu Lodge (tatoo en français), était donc en pleine forêt, à une centaine de mètres de la rive. La rivière était basse lors de notre venue, mais il peut arriver que l’eau monte de 3 – 4 mètres, c’est la raison pour laquelle le lodge était sur pilotis. C’est un bel endroit, tout en bois, avec un grand espace central de vie, avec la cuisine, les tables, le salon hamac, le bar. De là, partent en étoile, toujours sur pilotis, les chemins pour aller aux chambres. La nôtre était composée d’un lit deux places et de deux lits superposés, chacun protégé par une moustiquaire, simplement indispensable en Amazonie. Les chambres sont en fait des maisonnettes en bois, avec fenêtres mais sans vitre ni rideau et sans électricité. La salle de bain était accolée, tout à fait correcte, sans eau chaude, vous vous en doutez. Bref, un magnifique endroit, perdu dans la forêt, loin de tout, mais proche de la nature, c’est rien de le dire !!


 Comme c’était un voyage organisé par une agence, tout était prévu pour les touristes que nous sommes, notamment les repas !! C’était peut-être la jungle, mais nous ne chassions pas nos repas ! Tout était préparé, et bien préparé, avec abondance, variété et saveur ! De nombreux plats cuisinés, des petits déjeuners de roi, et même une part de gâteau au chocolat un matin !! Un vrai régal, même si le riz est omniprésent et est présenté sans souci avec des spaghettis et des frites de manioc au cours du même repas. Le riz est en fait la portion de pain que nous consommons en France.

Que serait-ce une excursion en Amazonie sans un bon guide ? Pas grand-chose à notre avis ! Nous avons eu de la chance d’avoir un super guide, José Miguel. Un natif de Cuyabeno, sur-motivé, avec toujours un conseil à donner, une anecdote à raconter, une explication à donner sur telle ou telle plante ou sur tel ou tel oiseau. Une véritable mine d’informations !! Sa phrase favorite : « my dear friends, my dear family » !

Le programme était varié et passionnant. Les trajets en pirogue pour partir en excursion étaient l’occasion de croiser de nombreux animaux comme des oiseaux en tout genre (hérons, cardinal, toucans, martin-pêcheur, stinky turkey et autres noms locaux ^^), des anacondas qui se doraient sur une branche au soleil, des tortues, des singes (capucins, singes écureuils, les singes nocturnes…) mais aussi des dauphins roses. Ce sont les seuls dauphins d’eau douce mais ils sont restés assez discrets puisque le niveau d’eau n‘était pas très élevé.

Nous avons fait deux longues promenades en pleine forêt au cours desquelles le guide nous a expliqué beaucoup de choses sur la flore, et notamment sur les plantes médicinales présentes en forêt ainsi que sur les bienfaits de Pachamama (Terre-mère) pour survivre en forêt. La pratique doit être cependant difficile à mettre en œuvre… Si nous étions perdus, nous ne tiendrions pas longtemps !! Faire une torche avec de la résine, boire grâce à une liane, guérir de la malaria, se protéger des moustiques, repérer le nord, tisser du fil, manger des termites et des fourmis (Micka a testé, c’est léger comme repas !), etc.

Nous avons également traversé un marécage boueux. Même si nous avions des bottes en plastique, c’était si profond par endroit que la boue et l’eau sont rentrées dans nos bottes. C’était si gluant que nous avons failli laisser une botte au fond ! On a bien ri mais aucune chute intégrale n’a été déclarée !! Rien de mieux pour nous nettoyer qu’une baignade dans la grande lagune loin des bords et de la végétation pour éviter boas et caïmans.

En parlant de boa, nous avons vu, au cours de l’une de nos deux marches nocturnes, un boa émeraude. Plus précisément, en levant ma lampe frontale, je suis tombée nez à nez avec un boa, entortillé autour d’une branche. Le guide et les huit personnes devant moi n’avaient rien vu ! Inutile de vous dire que mon cœur s’est un peu emballé, et qu’il m’a fallu prendre une grande inspiration pour pouvoir dire « there is a big, big snake » !! Le guide et les autres sont arrivés rapidos, nous avons regardé la bête un long moment sous les explications de José Miguel. Ces balades ont été l’occasion de rencontrer également un gros lézard, deux grosses grenouilles, des araignées, des chenilles, des chauves-souris, etc. Ce qui nous marquera le plus sera certainement cette rencontre inopinée avec « notre » boa !!

La recherche de caïmans blancs était aussi au programme. Les yeux de ceux-ci brillent rouge au passage des lampes de poche. Les yeux aiguisés de Micka ont permis d’en détecter un, avec un peu d’insistance, le guide s’est rendu sur la berge et a pu attraper le petit caïman ! Il était drôlement mignon (entre ses mains hein !) et a vite retrouvé sa liberté ! Encore un chouette moment amazonien ! Après le boa et le caïman, la forêt ne peut plus rien nous cacher, nous sommes un couple chanceux !


Allez courage, il nous reste deux activités à vous raconter ! D’abord, tous les soirs nous allions voir le coucher de soleil sur la lagune, vers 17h30. Micka s’est même baigné ! Un très beau spectacle =) Pour changer de coté de lagune, un matin à 5h30 nous sommes allés voir le lever de soleil, superbe ! Gracias Pachamama !

Enfin, nous avons rendu visite à une communauté indigène : la communauté « Siona ». Aurora nous a accueilli dans son village et nous a enseigné la technique de fabrication du « pain » de manioc. A 80 ans, elle manie la machette comme personne ! Il faut d’abord ramasser le manioc, appelé ici le Yuca. Il faut le déterrer, l’éplucher, le rapper, le presser, le tamiser et enfin le faire cuire en galette sur le feu. C’est l’un des aliments de base de leur alimentation. Tout le monde a participé à ces activités et j’ai pu essayer de faire cuire ma propre galette. Si Aurora met les mains directement au-dessus du feu, j’étais un peu moins sûre de moi, c’était hyper chaud ! Mais j’ai réussi à faire ma galette =)

Après notre déjeuner, nous avons rendu visite à un Chaman dans une communauté voisine. Il nous a expliqué son métier et son costume traditionnel. L’un des membres du groupe s’est proposé comme cobaye pour une « démonstration d’on ne sait pas quoi», si ça avait été Micka ou moi, c’était le fou rire assuré !! Il chantait, et faisait des gestes avec une branche… Nous restons partagés sur le succès de cette démonstration bien que son rôle soit fondamental au sein de sa communauté et que son efficacité soit prouvée.


Nous gardons donc un excellent souvenir de ce séjour dans la réserve de Cuyabeno, mais il a fallu retourner à la civilisation. Le trajet retour a emprunté une route incroyable, fraichement goudronnée, mais déjà parsemée de nids de poules, d’effondrements partiels, justifiant des travaux permanents … C’était au cœur du relief, mais toujours avec une végétation très dense et humide. La route serpentait sur les flancs de colline, montait, descendait jusqu’à la rivière tout en bas. Etrange particularité de cette route, elle était longée par un gros tuyau, mais sur des dizaines et des dizaines de kilomètres ! Nous pensons que c’est un oléoduc puisque le sous-sol amazonien est très riche en pétrole, il faut bien l’acheminer jusqu’aux grandes villes… !

Alors, l’Amazonie, ça vous tente ? =)

Après une bonne nuit dans une chambre fermée sans moustiquaire et sans les bruits des animaux nocturnes, nous partons en direction d’Otavalo, de ses montagnes et marchés, à 3h au nord de Quito.


PS : Septembre est de retour, excellente rentrée à tous !







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