Maintenant que nous nous
en sommes remis, quelques mots sur cette « expédition » ! Le
Cotopaxi est un volcan, le second sommet le plus haut d’Equateur et culmine à
5897m. Seuls les expérimentés peuvent tenter l’ascension sans guide, alors on a
hésité (ou pas !) puis on a contacté une agence qui s’occupe de
l’organisation (les repas, le matériel, le guide, le transport).
Notre guide, Chasky, un
équatorien aux longs cheveux et aux mollets impressionnants, nous a emmené en
4x4 au parc national du Cotopaxi. Nous y sommes arrivés en début d’après-midi par
une belle route goudronnée mais qui s’arrête vite pour laisser la place à une
piste qui fait tout trembler !
Habituellement, une première marche
s’effectue du parking jusqu’au refuge, mais le refuge étant en rénovation
complète et inutilisable, un autre campement a été installé bien plus bas, dans
la « plaine ». L’après-midi a été, du coup, consacrée au montage de
la tente, au réglage et à l’essai du matériel aux alentours, ainsi qu’au
repos !!
Le diner est prévu à
17h, à 18h on essaie d’aller dormir quelques heures et le petit déjeuner est servi
à 22h30. De quoi perdre un peu les pédales avec ce timing ! à 23h passées,
le 4x4 nous a emmené jusqu’au parking, il y avait énormément de vent, on était
prévenu pour la suite.
Nous étions équipés de sous
pull, polaires, gore-tex, collants, gants, sur-gants, écharpes, caches-cou, mais
aussi guêtres, crampons, casques et baudriers, bref rien ou presque ne
dépassait ! Un peu avant minuit, nous sommes partis tous les trois pour
une loooongue nuit !
Après quelques temps de
marche, nous nous sommes encordés à l’arrivée au glacier. C’était la première
et seconde fois que nous marchions encordés avec des crampons et des piolets,
pas évident au début ! Mais on n’y réfléchit plus, on essaie surtout de
penser à sa respiration, on regarde les pieds de celui de devant et on avance,
en silence. Quelques « check-mouffles » de temps en temps nous
permettaient de communiquer de se dire que « tout va bien » !
La météo était
relativement « bonne », sinon le guide n’aurait pas commencé
l’ascension, ni ne l’aurait poursuivie ! Il y avait du vent, beaucoup de
vent qui nous glaçait, enfin surtout nos couches extérieures et le sac à dos. Nous
marchions à la lumière de nos lampes de poche et grâce à la clarté de la lune.
L’ascension a duré plus
de 6h, elle a été ponctuée de 2 ou 3 pauses de 5 minutes tout au plus. Il ne
faut pas trop s’arrêter et surtout pas trop longtemps pour ne pas trop se
refroidir. Quelques raisins secs et une ou deux gorgées d’eau (en cours de
congélation) nous ont redonné de l’énergie au fur et à mesure.
On nous avait dit que le
Cotopaxi c’était « l’autoroute » ! Et bien drôle d’autoroute
quand même ! Le glacier réservait de belles crevasses et de sacrés
passages pentus ! J’étais la dernière de la cordée, et par moments, j’ai
fini quasiment allongée essayant de planter mon piolet pendant que la corde me
tirait !! Eprouvant !! De manière globale, l’ascension n’est pas
techniquement difficile (pas d’escalade, pas de prouesses techniques avec les
piolets), c’est juste long et éprouvant, il ne faut pas se décourager, rester
concentré et ne penser qu’à une chose, le sommet =)
L’arrivée a été le
soulagement et s’est réalisée juste au lever du soleil ! Magique ! On
est si content d’arrivé qu’on aimerait s’asseoir, s’allonger, prendre des tas
de photos et rester longtemps au sommet pour admirer le paysage… Mais
non ! Il y avait toujours beaucoup de vent glacial, alors nous avons
seulement admiré quelques minutes le soleil levant, le cratère, fait quelques
photos et nous avons entamé la descente. En redescendant nous avons croisé la
seconde cordée qui elle aussi a fait l’ascension, mais dont l’un des membres
semble avoir été pris du « mal des montagnes », ce qui les a quelque
peu retardés.
La descente s’est faite
dans la douleur ! J’étais en tête cette fois, et il fallait retrouver le
chemin que nous avions pris à l’aller, je me faisais sans cesse corriger par le
guide « par aqui, par aqui !! ». C’est tout juste si nos jambes
nous criaient « stop, on va lacher là ! ». Dès que nous
avons enlevé les crampons et la corde, le guide, toujours en grande forme s’est
mis à descendre beaucoup trop vite pour nous ! On a pris notre temps,
jusqu’au parking, bien contents d’être arrivés vers 8h30/9h !!!
D’autant plus contents
que de nombreux aléas étaient susceptibles de compromettre l’ascension !
La météo d’abord, il arrive assez souvent que le guide décide de rebrousser
chemin, voire de ne pas commencer si les conditions météo ne sont pas
optimales ! Ensuite, l’état physique de nous trois (bon le guide, on ne se
faisait pas trop de souci, mais il nous avait quand même mis en garde) était
susceptible de nous faire redescendre : l’épuisement physique/mental, mais
aussi « le mal des montagnes ». A ces altitudes on trouve beaucoup
moins d’oxygène, ce qui peut entrainer des problèmes respiratoires, des
vertiges, des œdèmes (et là c’est vraiment grave). Même si nous nous étions un
peu acclimatés en faisant quelques rando, on ne savait pas comment nos corps
allaient réagir si haut !
Pour nous achever, il a
fallu ranger notre campement, refaire nos sacs à dos, attendre le bus une heure
le long de la panaméricaine et faire trois heures de bus (dont une petite
partie assis par terre dans le petit couloir) pour arriver à Baños dans
l’après midi.
Heureusement Baños est
une ville thermale où on trouve des sources d’eau chaude, de quoi nous reposer
un peu après tout ça ! :D
En résumé, le Cotopaxi
nous laissera un magnifique souvenir, ce fut une aventure aussi belle
qu’éprouvante !!
Alpinisme !!! Super Micka et Cécile. Plus haut que le Mont-Blanc !
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