lundi 15 septembre 2014

LE COTOPAXI

Maintenant que nous nous en sommes remis, quelques mots sur cette « expédition » ! Le Cotopaxi est un volcan, le second sommet le plus haut d’Equateur et culmine à 5897m. Seuls les expérimentés peuvent tenter l’ascension sans guide, alors on a hésité (ou pas !) puis on a contacté une agence qui s’occupe de l’organisation (les repas, le matériel, le guide, le transport).


Notre guide, Chasky, un équatorien aux longs cheveux et aux mollets impressionnants, nous a emmené en 4x4 au parc national du Cotopaxi. Nous y sommes arrivés en début d’après-midi par une belle route goudronnée mais qui s’arrête vite pour laisser la place à une piste qui fait tout trembler ! 
Habituellement, une première marche s’effectue du parking jusqu’au refuge, mais le refuge étant en rénovation complète et inutilisable, un autre campement a été installé bien plus bas, dans la « plaine ». L’après-midi a été, du coup, consacrée au montage de la tente, au réglage et à l’essai du matériel aux alentours, ainsi qu’au repos !!

Le diner est prévu à 17h, à 18h on essaie d’aller dormir quelques heures et le petit déjeuner est servi à 22h30. De quoi perdre un peu les pédales avec ce timing ! à 23h passées, le 4x4 nous a emmené jusqu’au parking, il y avait énormément de vent, on était prévenu pour la suite.

Nous étions équipés de sous pull, polaires, gore-tex, collants, gants, sur-gants, écharpes, caches-cou, mais aussi guêtres, crampons, casques et baudriers, bref rien ou presque ne dépassait ! Un peu avant minuit, nous sommes partis tous les trois pour une loooongue nuit !

Après quelques temps de marche, nous nous sommes encordés à l’arrivée au glacier. C’était la première et seconde fois que nous marchions encordés avec des crampons et des piolets, pas évident au début ! Mais on n’y réfléchit plus, on essaie surtout de penser à sa respiration, on regarde les pieds de celui de devant et on avance, en silence. Quelques « check-mouffles » de temps en temps nous permettaient de communiquer de se dire que « tout va bien » !

La météo était relativement « bonne », sinon le guide n’aurait pas commencé l’ascension, ni ne l’aurait poursuivie ! Il y avait du vent, beaucoup de vent qui nous glaçait, enfin surtout nos couches extérieures et le sac à dos. Nous marchions à la lumière de nos lampes de poche et grâce à la clarté de la lune.
L’ascension a duré plus de 6h, elle a été ponctuée de 2 ou 3 pauses de 5 minutes tout au plus. Il ne faut pas trop s’arrêter et surtout pas trop longtemps pour ne pas trop se refroidir. Quelques raisins secs et une ou deux gorgées d’eau (en cours de congélation) nous ont redonné de l’énergie au fur et à mesure.

On nous avait dit que le Cotopaxi c’était « l’autoroute » ! Et bien drôle d’autoroute quand même ! Le glacier réservait de belles crevasses et de sacrés passages pentus ! J’étais la dernière de la cordée, et par moments, j’ai fini quasiment allongée essayant de planter mon piolet pendant que la corde me tirait !! Eprouvant !! De manière globale, l’ascension n’est pas techniquement difficile (pas d’escalade, pas de prouesses techniques avec les piolets), c’est juste long et éprouvant, il ne faut pas se décourager, rester concentré et ne penser qu’à une chose, le sommet =)






L’arrivée a été le soulagement et s’est réalisée juste au lever du soleil ! Magique ! On est si content d’arrivé qu’on aimerait s’asseoir, s’allonger, prendre des tas de photos et rester longtemps au sommet pour admirer le paysage… Mais non ! Il y avait toujours beaucoup de vent glacial, alors nous avons seulement admiré quelques minutes le soleil levant, le cratère, fait quelques photos et nous avons entamé la descente. En redescendant nous avons croisé la seconde cordée qui elle aussi a fait l’ascension, mais dont l’un des membres semble avoir été pris du « mal des montagnes », ce qui les a quelque peu retardés.






La descente s’est faite dans la douleur ! J’étais en tête cette fois, et il fallait retrouver le chemin que nous avions pris à l’aller, je me faisais sans cesse corriger par le guide « par aqui, par aqui !! ». C’est tout juste si nos jambes nous criaient « stop, on va lacher là ! ». Dès que nous avons enlevé les crampons et la corde, le guide, toujours en grande forme s’est mis à descendre beaucoup trop vite pour nous ! On a pris notre temps, jusqu’au parking, bien contents d’être arrivés vers 8h30/9h !!!

D’autant plus contents que de nombreux aléas étaient susceptibles de compromettre l’ascension ! La météo d’abord, il arrive assez souvent que le guide décide de rebrousser chemin, voire de ne pas commencer si les conditions météo ne sont pas optimales ! Ensuite, l’état physique de nous trois (bon le guide, on ne se faisait pas trop de souci, mais il nous avait quand même mis en garde) était susceptible de nous faire redescendre : l’épuisement physique/mental, mais aussi « le mal des montagnes ». A ces altitudes on trouve beaucoup moins d’oxygène, ce qui peut entrainer des problèmes respiratoires, des vertiges, des œdèmes (et là c’est vraiment grave). Même si nous nous étions un peu acclimatés en faisant quelques rando, on ne savait pas comment nos corps allaient réagir si haut !

Pour nous achever, il a fallu ranger notre campement, refaire nos sacs à dos, attendre le bus une heure le long de la panaméricaine et faire trois heures de bus (dont une petite partie assis par terre dans le petit couloir) pour arriver à Baños dans l’après midi.
Heureusement Baños est une ville thermale où on trouve des sources d’eau chaude, de quoi nous reposer un peu après tout ça ! :D


En résumé, le Cotopaxi nous laissera un magnifique souvenir, ce fut une aventure aussi belle qu’éprouvante !!

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