Nous voilà presque
arrivés à destination, Cape Town, là où nous rendrons la voiture
dans 2 semaines. Avant cela, nous traversons la région dite « des
vins », tant le nombre de domaines viticoles y est important.
En fait, ce serait les premiers colons français (les huguenots) qui
auraient emporté avec eux quelques vignes et le savoir-faire qui va
avec. Quelques décennies plus tard, de belles caves sont implantées
dans la région et proposent de nombreux vins réputés. Pour notre
part, ne connaissant pas grand-chose à l’art du vin, nous nous
contenterons d’une seule dégustation, chez Solms Delta Estate.
Chardonnay et Pinot Noir font partie du menu, et nous rappellent un
tant soit peu la gastronomie française. (Oui, ça nous manque
franchement !)
Pour ne pas écumer
toutes les caves de la région, nous nous sommes occupés en allant
jeter un œil aux voitures du Franschhoek Motor Museum qui protège
une magnifique collection de voitures en état de marche. Certaines
vielles de presque 200 ans et d’autres beaucoup plus récentes
évidemment, mais ayant presque toutes le droit à leur présentation
écrite. Pour finir en beauté, de splendides Ferrari rouges, comme
une cerise (rouge) sur le gâteau.
Notre arrivée au Cap
s’est faite en traversant d’immenses townships, (2 millions de
personnes parait-il) où il est bien trop facile de se perdre. Ici la
misère et la pauvreté règnent clairement et chacun semble essayer
de (sur)vivre comme il le peut. Sans doute pas le plus joli visage du
Cap, mais un visage à ne pas oublier quand même.
La diversité humaine est
de toute beauté en ville : on croise des mamas Africaines aux
formes plus que généreuses qui parlent le Zoulou, puis deux autres
blanches s’exclamant en Afrikaans, des rastas nous saluant d’un
large sourire, nous prenant parfois pour deux des leurs (manque plus
que les dreadlocks). Nous avons aussi malheureusement remarqué le
grand nombre de mendiants et de sans-abris, fouillant les poubelles.
Au moins, mon oreiller et ma couverture du dernier avion auront fait
un heureux.
Nous voilà maintenant
prêts à arpenter la ville à pied.
Les Company’s Garden
nous ont permis de nous dégourdir un peu les jambes dès notre
arrivée. Tout proche, le Slave Lodge Museum retrace l’histoire des
esclaves qui ont transité par le Cap. Le choc est inévitable quand
on découvre le plan de remplissage des bateaux négriers… 400
esclaves serrés les uns contre les autres… Les conditions de
(sur)vie à bord auront raisons de beaucoup d’entre eux.
Le second (et dernier)
musée que nous avons voulu voir est celui appelé District Six
Museum, traitant de l’histoire du quartier du même nom. En 1838,
juste après l’abolition de l’esclavage, un quartier a commencé
à prendre vie avec l’affluence de plusieurs communautés. Un
siècle plus tard régnait ici, entre musulmans, juifs, noirs,
indiens, asiatiques, une vraie atmosphère de tolérance et un vrai
esprit de connivence. La musique et les fêtes religieuses animaient
encore plus ce quartier déjà plein de vie. Puis vint l’Apartheid
et ses atroces lois qui déclarent le quartier comme White Area, une
zone réservée à la population blanche. A partir de 1966, tout le
monde fût mis dehors et les maisons rasées. Cela pris presque 20
ans. Aujourd’hui, certaines familles arrivent à se faire restituer
leurs terres avec une nouvelle maison. Dans le hall du musée, un
grand plan du quartier fixé au sol est utilisé par les anciens
habitants pour signaler là où ils vivaient.
Un soir, pour admirer un
joli coucher de soleil, nous avons roulé jusqu’au sommet de Signal
Hill, la petite colline surplombant la ville. La vue sur la ville est
splendide et la voir s’illuminer à la tombée de la nuit est un
spectacle tout aussi grandiose.
Dernière visite
culturelle prévue, Robben Island, la petite île-prison qui retenu
de nombreux opposants au gouvernement blanc, qui fût encore plus
nombreux lors de l’Apartheid. C’est aussi ici que l’icône de
la nation arc-en-ciel, Nelson Mandela, fût détenu entre 1963 et
1982 (mais resta prisonnier en ville jusqu’en 1990). Un bus nous a
promené à travers l’île en passant devant des lieux importants,
comme la carrière où les détenus cassaient des cailloux 8h/jour
5jours/7… Pour la prison en elle-même, c’est un ancien détenu
qui a conduit la visite. Il nous a présenté sa cellule qu’il
partageait avec 39 autres détenus. Il nous a appris que des cours
politiques étaient donnés dans les cellules pour lutter contre
l’apartheid. Les têtes pensantes rédigeaient des textes, en
informaient les responsables de chaque cellule, qui en faisaient la
lecture aux autres. Les membres de l’ANC (le parti de Mandela)
furent séparés… en vain. Voilà la preuve que des barreaux ne
peuvent pas enfermer vos idées.
Un passage obligé par la
minuscule cellule de Mr Mandela du bâtiment de haute sécurité nous
a montré une fois de plus les conditions de vie extrême qui y
régnaient. Une simple couverture sale leur servait de « lit ».
Ceux qui tentaient d’échapper à cette vie et à cette prison
étaient simplement exécutés… Voilà pourquoi les prisonniers
politiques rejetèrent cette option.
Allez, profitons de notre
liberté et de la nature qui nous entoure. Le lendemain nous nous
attaquons à la grimpette de la Table Montain, se situant à 1000m
au-dessus du niveau de l’eau. Il est possible de monter via un
télécabine mais très peu pour nous, bien que la montée raide et
rude aura raison de ma tête, mon cœur et mes jambes. Super !
Mais cette 7ème nouvelle merveille de la nature vaut le
coup ! Une fois en haut, la vue est bien sûr splendide et on
aperçoit même le début de la péninsule. Certains se lancent en
parapente et planent longuement au-dessus de la ville. La descente
s’est faite par un autre chemin, entre sentier et escalade.
Après le sport, le
réconfort ! En guise de cadeau d’anniversaire de Romain ce
soir nous allons assister au match de rugby opposant les Springboks
contre le XV mondial. Le tout accompagné de bières et de hot-dogs
of course ! Bilan : 46-10, une raclée infligée par les
Sud-Africains avec 7 essais contre une équipe mondiale peu motivée.
Pour nous, une superbe expérience et soirée avant de prendre
la route pour la péninsule du Cap pour quelques jours.
Nous rentrons de notre
virée péninsulaire le 18 Juillet, dit « Mandela day »
(sa date de naissance). Nous croisons deux groupes d’artistes de
rues, dont une chorale à vous retourner les tripes ! Un grand
moment ! Nous nous trompions en pensant trouver une ville
festive et animée. En fait, cette journée est réservée pour faire
de bonnes actions, aider les plus démunis, donner de son temps pour
la communauté. L’héritage d’un grand homme.
Notre séjour sud-afrcain
touche à sa fin et avant de quitter ce pays, nous profitons d’une
soirée calme dans le quartier touristique du Waterfront. Puis nous
rendons la voiture et passons notre dernière soirée sur Long Street
à refaire le monde autour de quelques verres. En prime, une nuit
dans un vrai lit dans une auberge ! Wouhouuuuuuu !! Demain
on part pour 20h de bus, direction la Namibie, dernier pays traversé
de notre trip.
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