La
route côtière ne présente que peu de points d’intérêt au sud de Durban, mais
nous avons du temps devant nous et refusons de traverser toute une partie du
pays sans s’arrêter y jeter un œil. Nous ferons donc deux petites haltes.
La
première a été à Port St John’s, un petit bourg niché entre les collines
verdoyantes, encore épargné par le tourisme de masse. Rien ne semble être fait
pour nous d’ailleurs, ce qui rend peut-être cette petite ville attachante. Il
paraitrait aussi que les touristes sont tenus à l’écart par les requins,
voraces dans le coin, qui ont fait élire leur plage « la plus dangereuse
du monde » avec 1 mort/an… Ne nous emballons donc pas non plus !
N’ayant
aucune intention d’aller défier les requins sur leur territoire, nous sommes
restés sur le nôtre, et sommes allés admirer le point de vue depuis le phare
tout proche. Un homme s’y trouvait, il nous affirme qu'il a vu des
baleines, au pied de la falaise du phare, hier matin à l’aube… Tant pis, nous
gardons ça pour une prochaine fois !
En
roulant encore quelques heures on arrive à East London, qui ne sera pour nous qu’une étape pour donner
des nouvelles, boire un verre et y passer la nuit. Comme un lot de consolation
pour les baleines ratées de l’avant-veille nous apercevons un petit groupe de
dauphins, nageant non loin de la plage.
Encore
plus loin sur la route du cap, se trouve un parc dédié au plus gros mammifère
terrestre, l’Addo Elephant Park. Un safari de plus, qui nous réussit toujours
autant !
Les premiers à se montrer sont bien évidemment les éléphants, par troupeaux entiers, monopolisant la piste sur laquelle nous roulons. Nous en avons compté 17 à un moment donné, sur notre chemin… Dans ce cas, impossible de forcer le passage, c’est bien eux les plus gros… Il nous faut simplement attendre qu’ils se bougent ! A un autre moment, deux éléphants jouaient ou se battaient au beau milieu de la route, s’élançant l’un vers l’autre avec vigueur en mêlant leurs trompes. Parfois, l’un d’eux reculait. Là aussi, mieux vaut ne pas être trop près, mais bien prêt à reculer à vive allure au moindre mouvement suspect… Nous avouons avoir eu deux ou trois coups de chaud lorsque l’éléphant nous regarde d’un air peu rassurant, bat des oreilles, puis fait un pas vers nous… Finalement, aucune charge à déclarer !
Nous
avons aussi pu apercevoir quelques buffles et leurs cornes formant un casque,
de nouvelles antilopes encore jamais aperçues, les Redbucks, aux cornes moins
jolies que l’impala ou le kudu. Présents en grand nombre ici, nous avons aussi
apprécié regarder les phacochères, petite bête laide mais attachante, détalant
au petit trot, la queue droite au moindre bruit. Puis nous avons pu voir un
drôle d’oiseau, un vrai cette fois, l’autruche. La différence de sexe est
flagrante, même de loin : les femelles portent un plumage grisâtre tandis
que les mâles sont recouvert par un sublime plumage noir, utilisé autrefois
dans la mode. Elles peuvent aussi courir à toute vitesse, un peu dans tous les
sens, sans donner l’impression de savoir où elles vont.
Wouhouuuuuuuuuuuuuuuuu !!
Ça y est, nous l’avons vu ! Le fameux lion qui recouvre toutes les
brochures de safari du pays, celui que nous cherchons dans la brousse pendant
des heures à en perdre espoir. Et finalement, ils sont deux à se montrer,
marchant tranquillement le long de la route avant de se poser dans l’herbe rase
pour s’accorder une petite sieste. Les gros matous sont impressionnants de par
leur taille, celle de leurs pattes, leurs crinières (encore plus épaisses que
celles que nous portons actuellement). Les voyant s’allonger, puis rugir de
temps à autres, nous nous demandions si nous ne verrions pas les lionnes
revenir de la chasse avec le déjeuner dans la gueule… Nous avons donc longtemps
attendu qu’il se passe quelque chose… En vain !
Comme
si cela ne suffisait pas à notre journée, peu de temps avant la fermeture du
parc nous avons croisé un groupe de chasseurs quadrupèdes : 3
guépards, toujours sur la route, scrutaient les environs apparemment à la
recherche de leur diner. Le premier ne quittait pas la route, et marchait
paisiblement, tandis que les deux autres balayaient le secteur en s’enfonçant
dans les forêts et en revenant à toute vitesse. Tous s’attendaient, comme un
vrai commando préparant son attaque. En les suivant pendant plusieurs centaines
de mètres, nous avons fini par arriver sur la plaine, leur terrain de jeu. Tout
proche, un troupeau de Redbucks broute en toute quiétude, sans se savoir
observé par nos 3 affamés. Quelques instants plus tard, toutes les gazelles
sont tournées vers nous, les chasseurs sont repérés, ils abandonnent pour ce
troupeau. En se remettant en route pour la chasse, ils ont croisé la route d’un malheureux bébé antilope avec
lequel les guépards ont semblé jouer l’espace d’un instant. Elle
n’aura pas survécu longtemps aux pattes de ses prédateurs et finira rapidement
engloutie. Une minuscule proie pour 3 estomacs de chasseurs, cela semble peu et
nous pensons qu’un second service est prévu ! Malheureusement pour nous,
nous ne pouvons guère assister plus longtemps aux hostilités, il nous faut
quitter le parc avant la nuit noire.
Demain nous retournons sur le littoral, ses
grosses vagues, ses surfeurs, sa côte sauvage…
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