Deux sites sont principalement
intéressants dans les environs de Chiclayo, le site archéologique de Tucume et
le musée Tumbas reales de Sipàn. Ces deux sites mettent en avant l’histoire de
la culture des Moches (1er – 9ème siècle après JC). Il faut noter
que la culture Moche ne disposait pas de l’écriture, par conséquent, seules les
céramiques, les fresques et les connaissances des archéologues permettent de
comprendre cette civilisation.
Le site archéologique de Tucume
est constitué de 26 constructions pyramidales (tronquées) à vocation cérémoniale,
mais recouverte de sable par le temps et les intempéries, au pied de la
montagne Cerro Pulgatorio. Ces civilisations s’établissaient en générale au
pied d’une montagne représentant leur dieu. En se rendant sur cette montagne,
il est possible de voir l’étendue de ce site. Le tout nouveau musée, inauguré
début septembre 2014 met en évidence les pièces trouvées lors des fouilles, et
présente la civilisation Moche.
Le second musée, Tumbas reales de
Sipàn, présente lui aussi les objets trouvés lors des fouilles du site de Sipan,
quelques kilomètres au sud-ouest de Chiclayo. Sont parfaitement exposées pas moins
de mille objets trouvés dans le tombeau du Señor de Sipàn, vieux de 1750 ans.
Toujours sur le même site de Sipan, ont été découvertes d’autres tombes, celle
du Sacerdote et du Viejo Señor. Tous étaient enterrés avec des bijoux en
coquillage, en bronze et en or, tous d’une grande finesse, des céramiques, leurs
femmes, des animaux sacrifiés, etc.
Dans les environs de Trujillo,
nous avons visité deux autres sites, particulièrement exceptionnels. Le
premier, la Huaca del Sol y de la Luna, est un site Moche, faisant encore
l’objet de recherches archéologiques. Les fouilles de la Huaca de Sol ne font
que commencer, c’était un lieu politique et administratif. Nous pouvons
seulement visiter la Huaca de la Luna, qui est un lieu cérémoniel mais
également la place des tombeaux des plus hauts représentants de la communauté
Moche vivant ici. Comme précédemment, ils étaient enterrés avec de très
nombreuses offrandes en céramique, or et bronze, de la nourriture et des
animaux sacrifiés.
Il faut imaginer un bâtiment de
très grande dimension, en forme de pyramide tronquée, construit uniquement en
adobes (en pierres taillées), avec des fresques colorées que le sable, le vent
et les intempéries ont recouverts. La particularité de ce lieu est qu’il est
construit en 5 strates. La précédente étant entièrement recouverte d’adobes à
chaque cycle (tous les 80 ou 100 ans, en sachant qu’un cycle n’est pas
spécialement défini). Ainsi la première strate est totalement recouverte par la
seconde dont les dimensions sont supérieures, etc. Un peu comme les poupées
russes, vous voyez ? Il est difficile pour les archéologues de découvrir
l’intégralité de la première strate sans détruire celles du dessus… C’est
peut-être la raison pour laquelle les fouilles sont si compliquées et ne sont
pas achevées. D’autres trésors se cachent encore certainement aux niveaux
inférieurs…
Ce lieu servait donc aux
sacrifices humains qui se déroulaient de la façon suivante : une bataille
entre personnes désignées depuis leur plus jeune âge, se déroule. Ceux qui perdent
leur chapeau sont fait prisonniers, mis à nu avec une corde autour du cou et
seront décapités en signe d’offrande. C’est sans certitude que les archéologues
pensent que le sang versé est bu dans une coupe …
Nous avons eu la chance d’avoir
une visite en français et que celle-ci soit au cœur du site, presque au milieu
des archéologues. Nous avons pu nous rendre compte de la taille de l’édifice,
des différentes strates, et des nombreuses fresques représentant les
prisonniers, les gardiens, le serpent et l’araignée symboles de la fertilité,
le Dieu Moche et autres dessins.
L’après-midi nous nous sommes
rendus sur le second site, celui de Chan Chan, de la civilisation Chimù cette
fois-ci (12-15ème siècle). Ce site est classé au patrimoine mondial
de l’UNESCO. Ici l’architecture est différente puisqu’il n’y a qu’un seul niveau
qui n’a jamais été recouvert et est donc resté à l’air libre au cours du temps.
C’est une ville, toujours construite en adobes, qui s’étendait sur 24km²,
divisée en plusieurs temples et tombeaux (9, puisqu’il y a eu 9 señores à Chan
Chan avant l’arrivée des Espagnols). Un seul se visite pour l’instant et nous
retrouvons entre autres, une grande place cérémonielle et bien sûr le tombeau
du Señor.
Après avoir découvert avec
intérêt l’histoire de la côte Nord du Pérou, nous allons entrer dans la
Cordillère Blanche, grâce à un bus de nuit qui relie Trujillo à Huaraz.
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