dimanche 23 novembre 2014

L’île de Pâques – Les Pascuans

Il a fallu une seule sonnerie de réveil pour nous mettre sur pieds, 15 minutes après nous étions devant les grilles du métro en attendant qu’elles ouvrent à 5h45. Chose étonnante, si les grilles ouvrent à 5h45, la vente des tickets ouvre elle à 6h… Alors avec mon plus grand sourire je vais voir la dame et lui dit qu’on est très pressé et qu’on a un avion. Elle a fait sa bornée et 6h c’est 6h, elle ne pouvait pas nous vendre des tickets. N’ayant pas des heures et des heures d’avance, Micka décide de nous faire passer par le passage handicapé et nous grimpons dans le métro. Tandis qu’il n’était pas plus inquiet que cela, j’attendais le moment où les agents nous tomberaient dessus à la prochaine station, un peu comme la RATP à Paris… Quelques stations après nous descendons sans avoir été inquiétés de notre comportement mal autrui et risqué quand on a un avion quelques heures après… Ouf !

Comme c’est un vol national, les choses sont plus rapides puisqu’il n’y a pas de douane à proprement parlé. Bagages scotchés (afin d’éviter les mauvaises surprises sur le sac à dos à notre arrivée), enregistrés, rayons X passés, nous embarquons dans notre avion. Le trajet dure tout de même 5 ou 6h, l’île se trouve à près de 4000 kms des côtes chiliennes.


Enfin nous apercevons, à travers le hublot, de la terre, celle de Rapa Nui, fini le bleu infini de l’océan ! La grande majorité des touristes a été accueillie par leurs hôtels avec des colliers de fleurs, bienvenue en Polynésie !! En effet, L’Ile de Pâques se trouve également à 4000 kms de Tahiti et on se sent d’avantage en Polynésie qu’au Chili. N’ayant aucune réservation, nous n’avons pas eu notre collier de fleurs mais tant pis nous partons à pied rejoindre le « centre ville ». On se pose tranquille, on se familiarise avec les lieux puis nous nous dirigeons vers l’un des seuls campings de l’île pour y passer la première nuit.


Initialement notre projet était de faire le tour de l’ile à pied pendant 5 jours en bivouac, tout en sachant que le camping sauvage est interdit pour les touristes, mais autorisé pour les locaux… On pensait esquiver les gardes et les lieux surveillés pour planter la tente. Mais la proprio du camping nous rappelle bien que c’est interdit, mais qu’il est possible d’aller discuter avec l’administrateur du parc afin d’obtenir une autorisation. C’est confiant que nous partons causer à l’administrateur du parc national. Nous avions préparé nos arguments : nous sommes des randonneurs (hum hum), nous en avons l’habitude, nous ne toucherons pas les moais, nous ramasserons nos déchets, nous assumons toutes les responsabilités… Une fois tout ceci exposé (utile ou inutile), l’administrateur nous a refusé l’autorisation… Zut !!

C’était un mal pour un bien puisque Carlos, travaillant au parc national, nous propose extrêmement gentiment et en français, de nous installer dans son jardin pour 2 ou 3 nuits. Une sacrée aubaine pour nous ! Nous abandonnons notre projet de faire le tour à pied, nous rayonnerons de chez Carlos !!
Carlos, mais aussi Nua (son ex-femme, déjà afférée aux préparatifs de la grande fête de Tapati de février), son fils et Nala (la chienne), nous ont très bien accueilli en nous offrant l’accès à la cuisine et à la salle de bain. Nous avons essayé d’être les plus discrets possibles tout en profitant de leur connaissance et expérience en tant qu’habitants de l’île. Au milieu de la semaine, nous avons demandé si nous pouvions rester 3 nuits de plus et c’est sans hésitation que Carlos a accepté ! Leur maison était dans un quartier résidentiel, à une vingtaine de minutes à pied du « centre-ville ». C’était donc agréable d’être un peu éloigné, loin des autres touristes. Outre l’intérêt humain de l’expérience, l’intérêt financier n’est pas à négliger non plus, puisque les hôtels sont assez chers sur l’île et qu’une nuit coute minimum 30$ par personne.


Non loin de chez Carlos se trouve un parc avec des jeux pour enfants mais surtout une table de pic-nic,  qui nous a servi de restaurant tous les soirs. Nous allions diner face au coucher de soleil sur l’océan, à la lueur du réchaud :D Un vrai bonheur !



Carlos et sa famille n’ont pas été les seuls à avoir été si gentils, nous avons fait d’autres belles rencontres. Alors que nous rentrions « chez nous » en fin de journée, nous passons à côté d’une fête qui battait son plein depuis 13h. Après un joyeux « Hola ! », nous avons été invités à se joindre aux fêtards ! C’était l’anniversaire de Luiz, 70 ans, lunettes de soleil vissées sur les yeux, bière à la main, bref, ravi de fêter ça avec tous ses proches. Une énorme assiette de crudités, de poisson et de viande nous a été servie, le tout arrosé d’un bon vin rouge. Nous avons même eu droit aux bougies et à la part de gâteau ! Ce moment aussi agréable qu’inattendu nous a donné l’occasion de rencontrer Erwan, un breton marié à Andrea, une pascuane. Nous avons longuement discuté, heureux de pouvoir en apprendre encore plus sur la vie locale. Dans la soirée, nous repartons, réjouis de tant de gentillesse et de partage, avec une invitation à diner chez Erwan et Andrea pour le lendemain soir.



Le lendemain, nous nous sommes rendus chez eux, sur le terrain familial où habitent 3 générations dans 4 ou 5 maisons différentes. Nous avons passé une excellente soirée autour d’un plat chilien cuisiné au Disco (grand plat rond creusé à mettre directement sur les buches du barbecue !), autour d’un pisco, d’un ricard pour Micka (si si !) et de très bonnes crêpes (of course !). Erwan et Andrea, si vous passez par-là, encore merci pour tout.

Bienvenidos a Rapa Nui !!



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