dimanche 31 mai 2015

Varanasi (ou Bénares)

Tout juste arrivés à la gare, nous montons à bord d’un tuk-tuk afin de rejoindre l’hotel que nous avions choisi. Les hôtels sont légions et leurs noms se ressemblent, il faut donc s’assurer que le conducteur a bien compris. C’est ce que nous croyions avoir fait … Et pourtant le tuk-tuk man ne nous a pas vraiment déposé là où on le voulait, il voulait absolument qu’on aille voir un autre endroit. On refuse en prétextant une réservation déjà effectuée

Le quartier du Chowk est pour partie interdit aux véhicules, donc nous avons dû finir à pied le kilomètre restant. Heureusement nous ne nous sommes pas perdus et sommes tombés sur notre « Vishnau Resthouse » ! Les chambres étaient sommaires mais correctes, avec l’essentiel : le ventilateur ! Il y avait  aussi une terrasse qui nous offrait une magnifique vue sur tout le Gange.




Le Gange est le plus sacré des fleuves de l’Inde, il est bordé à Varanasi, de grands palais qui ont les pieds dans l’eau lors de la mousson. Mais lors de la saison sèche (comme maintenant), de très nombreuses marches se dévoilent et descendent jusque dans le fleuve. Ces marches sont appelées Ghât. Ils sont très nombreux et permettent de se repérer assez facilement. C’est le long de ces Ghâts que chaque matin, des milliers de personnes viennent faire leurs ablutions dans le Gange dès le lever du soleil, c’est-à-dire un peu avant 5h du matin. Les ablutions forment un rituel parfaitement orchestré et maitrisé. Une fois réalisées, chacun s’affaire à différentes taches, comme la toilette, la lessive ou encore la vaisselle. C’est assez impressionnant !

 



Il est très agréable de se promener au pied de ces palais et sur ces marches mais un tour en barque permet de mieux les observer. C’est ce que nous avons fait, une heure de barque à rame sur le Gange pour avoir un autre aperçu des palais, des Ghâts et de l’agitation qui les animent dès 5h du matin.

 

En effet les bords du Gange sont un lieu de vie palpitant pour les indiens à tous les moments de la journée, le matin avec les ablutions mais aussi le soir pour une cérémonie quotidienne qui rend hommage au fleuve sur le Ghât principal, Dasashwamedh Ghât : la Cérémonie du Puja. Plusieurs centaines de personnes assistent chaque jour à cette cérémonie, orchestrée par 7 brahmanes. Ils effectuent une chorégraphie avec différentes offrandes, de l’encens, des grands chandeliers, des plumes de paon, etc. Ils rendent hommage au Gange. Des journalistes m’ont d’ailleurs interviewée pour savoir ce que je pensais du Gange … hum hum !


Varanasi est aussi la ville où beaucoup de gens veulent venir mourir. En effet, selon la croyance indoue, mourir à Varanasi permettrait d’atteindre l’équivalent du nirvana, en mettant un termes au cycle des réincarnations. La ville est d’ailleurs particulièrement connue pour ses crémations effectuées juste au bord du fleuve, principalement sur Manikarnika Ghât. A l’approche du lieu des crémations, nous nous asseyons, un peu en retrait pour observer la scène qui se déroulait devant nos yeux.

Des personnes nettoyaient le sol chargé de cendres, d’autres déchargeaient à mains nues des bateaux remplis de bois, d’autres encore rangeaient le bois … Nous avons eu la chance de rencontrer un indien qui vit sur place et nous a fait la visite du lieu en nous donnant une montagne d’informations sur le processus de crémation. Dès lors que quelqu’un meurt, il est immédiatement préparé, puis enveloppé dans un drap blanc et recouvert de fleurs et de bandes de tissu, souvent brillant. Il est fixé à une civière en bambou et descendu sur les bords du Gange.

Ensuite, le plus vieux de ses fils se fait raser complètement la tête en laissant une pette touffe en haut du crâne et réalise des ablutions dans le Gange. Il se vêtit alors d’un vêtement blanc et est alors prêt à commencer la crémation et à allumer le feu. Au préalable un bucher a été préparé à quelques mètres du fleuve, environ 350 Kgs de bois sont nécessaires pour faire brûler un corps pour une durée d’environ 2h30/3h. C’est à la famille d’acheter le bois, entre 50 et 100 roupies le kilo, ce qui  peut représenter une somme conséquente pour certaines familles. Notre guide nous précise que la solidarité règne ici, et que si une famille n’a pas suffisamment d’argent pour acheter le bois, elle se fait aider par d’autres.


Les crémations ne s’arrêtent jamais et selon notre guide, environ 200 personnes par jour sont ainsi brulées. Nous avons assisté à plusieurs de ces crémations, c’est assez perturbant même si nous avons globalement eu le sentiment que l’ambiance n’est pas si pesante que l’on peut l’imaginer en lisant ces lignes. En effet, la vie continue, les bateaux de bois continuent d’être déchargés, le sol continue d’être nettoyé, les chants ne sont pas si tristes, les vaches sacrées continuent de se promener. C’est davantage un acte religieux qui va libérer le défunt plutôt qu’une immense douleur de la perte d’un proche. Cela reste un sentiment très difficile à décrire…

Nous avons beaucoup apprécié Varanasi, nous balader dans les ruelles, nous mélanger  à la foule locale, et nous laisser aller à la découverte de scènes de la vie courante…
Le soir même, nous prenons le train de nuit pour Jaipur.

vendredi 22 mai 2015

Vallée du Gange

Il était donc 16h et nous voulions prendre un train de nuit pour nous rendre à Khajuraho. Trouver des billets s’est révélé difficile, voire même impossible. En effet, il est possible de réserver par internet mais il faut un compte sur un site spécial. Aucun hôtel n’a pu prendre les billets pour nous. On a décidé tout de même de se rendre à la gare et de discuter avec le guichetier. Il n’a rien pu faire pour nous puisque le train était complet mais nous a conseillé de demander au conducteur du train, lorsqu’il arrivera, s’il est possible de monter à bord.

Nous avons donc patiemment attendu notre train de 23h30 en jouant aux cartes. Même à ces heures ci les gares sont bondées, les gens attendent par terre, allongés, assis, ils mangent, ils dorment, ils discutent… Nous avons aperçu un militaire, enfin ça y ressemblait, qui nous a dit qu’on pouvait monter même sans ticket (ou alors il n’a pas compris notre question, c’est possible aussi).

Dès que le train est arrivé, nous sommes montés dans un wagon, avons installé et attaché nos sacs ensemble et nous nous sommes assis par terre, en boule et tout serrés dans l’entrée du wagon. Il n’a fallu que quelques minutes pour que le contrôleur débarque. Il ne parlait pas l’anglais, mais il y a toujours un indien à proximité qui lui, le parle. Il nous servira d’interprète. On explique donc que nous venons tout juste de monter mais que nous n’avons pas de ticket. Nous sommes prêts à en acheter un. Il a parfaitement fait son métier, il nous a vendu 4 tickets et a rajouté une amende de quelques euros chacun, car pour lui, nous n’avions aucune preuve que nous venions juste de monter et que nous ne sommes pas là depuis Delhi en tant que passagers clandestins. Pourtant nous lui avons présenté nos tickets d’entrée dans les sites visités le matin même à Agra, notre billet de train New Delhi – Agra … Rien n’y a fait. Tant pis !

Il nous annonce aussi que le wagon dans lequel nous sommes montés ne va pas à Khajuraho, le train se sépare au milieu … Et zut ! Vers 2h15 du matin, des passagers nous disent de changer de wagon maintenant lors de l’arrêt. Ni une, ni deux, on détache nos affaires, on saute du wagon et on longe le train en courant pour aller dans le bon wagon. Le tout sous les ordres d’un indien qui avait bien saisi notre but, il nous a drôlement bien aidé à nous faufiler ici et là et à nous faire de la place dans notre nouveau wagon.

Le reste de la nuit a été assez chaotique. Micka assis sur son sac dans le couloir, Romain assis mais complètement plié en deux (on ne tient pas assis sur une couchette lorsque celle du dessus est baissée), Camille a squatté, en position fœtale, le bout d’une couchette d’un enfant et moi, par terre entre les couchettes … Une sacrée expérience et une toute petite nuit…

Non contents d’être arrivés, nous nous sommes reposés à la gare, le temps de prendre un peu d’énergie, ou pas … Arrivés en tuk-tuk en centre ville, nous avons visité les temples (partie ouest). Micka a préféré passer la journée sous un grand arbre à dormir et se reposer, tous les trois, nous l’avons rejoint pour y passer l’après midi. En effet, il fait terriblement chaud, on doit tourner à 40/45°…

Dans la ville, il reste 22 temples sur les 85 d'origine, mais la chaleur et l'épuisement nous ont poussés à ne visiter que les "temples ouest" qui seraient les plus intéressants. 







Ces "temples ouest" qui datent du Xème et XIème siècle sont dédiés aux dieux indous et ont la particularité de présenter de très très nombreuses gravures et sculptures très précises et très bien conservées. Sont représentées les scènes de la vie courante et intimes, les animaux, les guerriers, les divinités..




Pour le déjeuner, du riz blanc pour tout le monde et encore et toujours beaucoup d’eau…

Ayant retenu la leçon de la veille, nous avions acheté le matin, nos tickets pour notre train du soir, direction Varanasi. Nous nous préparions donc à passer une seconde nuit dans le train. Mais cette fois-ci, ça sera chacun sa couchette (avec draps et coussins distribués) et air conditionné ! Le luxe !

Le train est parti à 23h et devait arriver à 10h50 à Varanasi, il est finalement arrivé avec au moins trois heures de retard. On nous avait prévenu, en Inde, on sait quand on part, on ne sait jamais quand on arrive !

Agra - Taj Mahal

NAMASTE !! C’est avec plaisir que, à nouveau, j’emprunte le clavier de Micka pour quelques articles! 

Après 3h30 de train donc, nous arrivons à Agra. Le trajet s’est bien déroulé, nous avons essayé de comprendre comment fonctionnent les trains indiens avec les différentes classes, les couchettes rabatables, les arrêts au milieu des voies… Pas facile !


 



Une fois arrivés, nous négocions un tuk-tuk pour nous rendre à l’hôtel choisi, le Safari Hotel. Il est dans le guide du routard et nous avons été séduits par la présence d’une terrasse avec le Taj Mahal au loin. Cet hôtel est une pépite, les chambres sont grandes, les tarifs sont négociables et le gérant est particulièrement sympathique, prêt à nous aider, à nous donner de bons conseils. Cet hôtel est à recommander !!

Nous sommes ressortis pour nous promener et trouver une ou deux bières pour l’apéro du soir, sur la terrasse of-course ! L’alcool est très peu répandu ici, les indiens n’en boivent pas et trouver une bière nous a occupé un bon moment. En chemin, les garçons ont testé le « Paan-Paan ». Nombreux sont les indiens qui en mâchent toute la journée. C’est en fait un mélange un peu étrange qui est mâché puis craché. Il a des vertus excitantes-euphorisantes….Absorbé à haute dose, il rend les gencives et les dents toutes rouges et serait aussi responsable d’un grand nombre de cancers de la bouche.

Les garçons ont donc testé avec un indien dans un magasin. L’effet s’est assez vite fait ressentir, puisque leur tête s’est mise à tourner ! Quand on n’est pas habitué, ça calme ! Et dire que les indiens en prennent toute la journée … En plus, le gout n’est visiblement pas très bon.

Une fois remis de leurs émotions et nos bières à la main, nous avons investis la terrasse de notre hôtel et avons pu apercevoir le Taj Mahal au loin, un peu brouillé par la pollution et par la nuit qui arrivait.

C’est justement ce fameux Taj Mahal qui est au programme du lendemain ! Départ 5h30 à pied, 30 min de marche plus tard, nous voici devant les grilles d’entrée. Il n’y avait pas grand monde. Le contrôle de sécurité est sévère, puisque même une lampe de poche n’est pas passée ! Nous avons pu entrer dans le site et admirer la beauté de cet édifice, dont l’image parle à tous.


Il fut construit de 1631 à 1648 en l’honneur de Mumtaz Mahal, qui était la femme de l’empereur Shah Jahan. Elle est décédée en donnant naissance à leur 14ème enfant. Afin de faire ériger un monument à la hauteur de son amour pour sa femme et donc de sa tristesse lors de sa mort, Shah Jahan fit assassiner la femme de l’architecte perse le plus réputé afin qu’il comprenne son chagrin et qu’il puisse concevoir un monument à la hauteur de ses espérances (vu la beauté de l’édifice, l’architecte a visiblement très bien compris … !).


Il est donc composé d’un grand portail de grès rouge derrière lequel se dévoile l’aérien mausolée. De part et d’autre se situent 2 mosquées symétriques, l’une est donc inutilisable puisque mal orientée. Le mausolée est fait tout de marbre blanc et se reflète dans les longs bassins situés devant lui.




Nous avons fait beaucoup de photos mais attention, il ne s’agit pas de faire n’importe quoi. Beaucoup de gardes veillent et n’hésitent pas à intervenir si la pause ne convient pas (assis en lotus, petite peluche et même petit mot sur l’ardoise sont fortement interdits !!).









 




Nous avons passé un très long moment sur place avant de nous rendre au Fort Rouge, construit en 1565 et dont les murs d’enceinte atteignent 21m de haut et font 2,5km de long ! A l’intérieur on y trouve beaucoup de palais en marbre et en grès rouge. Très impressionnant ! Tout comme la vue qu’offre le fort sur le Taj Mahal au loin. Plus tard dans le temps, vers 1658, ce fort a même servi de prison à Sahan Jihan, emprisonné par son fils qui voulait lui usurper le pouvoir. Sahan Jihan pouvait ainsi contempler son oeuvre, le Taj, où reposait son épouse, depuis sa prison.






Enfin et pour terminer la visite d’Agra, nous avons visité le Baby-Taj, c’est-à-dire le mausolée d’Itimad-ud-Daulah qui ressemble au Taj Mahal en miniature. Forcément après avoir vu le vrai, le rendu n’est pas le même !


L’inde, ses plats et son eau ont fait leur première victime : Micka

Ayant terminé la visite d’Agra et le temps nous étant un peu compté, nous avons décidé, le soir même filer dans la vallée du Gange.


jeudi 21 mai 2015

INDE - New Delhi


Nous passons donc notre toute première nuit indienne dans l’aéroport de New-Delhi, en attendant l’arrivée de Camille, la copine de Romain, demain matin. Durant la nuit, installés à l’intérieur, nous trouvons l’air trop frais et climatisé et nous déplaçons donc dehors pour y finir notre nuit.

À 8h30,  l’arrivée de Camille est proche, juste le temps d’une toilette express pour Romain qui se doit d’être présentable. Je m’installe discrètement dans un coin pour écrire ici quelques lignes, laissant ainsi un peu plus d’intimité à Romain et Camille qui se retrouveront bientôt après 5 longs mois…

Soudain, tout va très vite ! Romain l’aperçoit à l’intérieur ! Elle n’a pas son sac à dos ! (les imprévus des transits éclairs…) Puis elle finit par sortir… accompagnée… d’une autre jeune femme… tout aussi jolie que celle qui m’accompagnait au début de ce voyage… Je crois comprendre mais n’en reviens pas ! Enfin, je réalise : Cécile est là ! A des milliers de kilomètres de là ou je la pensais !

Surprise !!

Romain retrouve enfin sa belle, et c’est un bonheur de les voir s’étreindre l’un l’autre ! Et surprise, j’ai moi aussi le droit à mon câlin ! Nous étions deux, nous pensions nous retrouver à trois, et nous voilà finalement quatre à la découverte de ce nouveau pays, l’Inde.


Les heureuses retrouvailles passées, nous nous dirigeons vers le métro pour rejoindre la ville de New Delhi, distante de quelques petits kilomètres d’Old Delhi. C’est ici que nous trouverons le plus facilement de quoi nous loger et nous nourrir.

Nous y voilà !

Outch ! Le choc est rude ! Peut-être encore un peu plus pour les filles qui ne sont pas passées par l’Asie du sud-est et son bazar permanent. La chaleur aussi est rude, au moins 40° à notre arrivée.

L’ambiance qui règne ici vous dépayse en un rien de temps, ce qui nous a suffi pour trouver notre hôtel. Dans la rue, tout se croise : les rickshaws (tuk-tuk locaux), voitures, motos, charrettes, vélos, marchands, vaches (sacrées)…. Et tous vos sens se bousculent : la bonne odeur d’un roti (galette de pain locale) suivie de celle des ordures ou de la pollution omniprésente ; la cacophonie du trafic routier gourmand de klaxon suivi du calme plat d’un marché aux légumes d’une petite ruelle perdue ; les « gens de la haute », habillés à l’occidentale, parlant anglais, aperçus à Connaught Place juste après avoir croisé des démunis dans la rue, certains mendiants, tandis que les religieux ou fidèles portent leurs habits de culte (certaines femmes musulmanes sont ici voilées intégralement). Bref, un extraordinaire melting-pot qui demande nécessairement un petit temps d’adaptation et qui est autant dépaysant qu’attachant.

Côté visite nous avons débuté par la visite de la Jama Masjid, une belle et grande mosquée édifiée en plein centre du vieux Delhi dans les années 1650. Pour célébrer notre arrivée dans ce nouveau pays, quoi de mieux qu’une petite arnaque ? Et oui, malheureusement, étant un peu inattentifs, les « gardiens » de la mosquée ont réussi à nous faire débourser 300 Roupies Indiennes chacun (seulement 4€ mais ça représente tellement ici) alors que l’entrée s’est avérée gratuite après vérification. Arf ! Piqure de rappel ! Prudence !


Cette mosquée donc, la plus grande du pays, est un beau havre de paix, et contraste par son calme avec le trafic des rues voisines. Une fois les chaussures ôtées et nos désormais robes habituelles enfilées, nous sommes prêts à rentrer. A l’intérieur, une grande cour entourée de galeries où les familles se retrouvent et bien sûr la salle de prière surmontée de trois dômes où seuls les hommes sont admis dans la partie centrale. Seul Romain et moi avons donc pu nous rendre dans cette partie-là. Chose à noter pour la prochaine visite d’une mosquée : passer DERRIERE chaque personne qui prie, même si cela nécessite de se faxer entre elle et le mur. Ici, à la différence de chez nous, les prières se font tournées vers l’ouest (et non pas l’est) puisque la ville de La Mecque se situe à l’ouest de l’inde.

Enfin, bien que cela n’ait rien à voir avec le lieu, nous avons eu nos premières expériences de photos de stars, de groupes et de selfies ! En effet, bon nombre d’indiens sont intrigués par notre look occidental, certainement un peu routard aussi, mais peut-être encore plus par Camille et Cécile qui ne ressemblent en rien aux femmes indiennes : menues, peaux et cheveux claires et portant short ou pantalon. Clic clac ! Le concours photos est lancé !

 

Notre second lieu de visite touristique a été un ancien minaret construit par les musulmans en 1199. Le Qutb Minar ne mesure pas moins de 72 m de haut pour un diamètre de 14 m à la base pour s’affiner progressivement à 3m au sommet. Une bien belle œuvre architecturale ! Tout proche, un sultan fût tenté de faire mieux en édifiant une tour deux fois plus haute. A la vue de ce qu’il reste aujourd’hui, c’est-à-dire un énorme et massif empilement de pierre de plusieurs mètres de haut, nous pouvons facilement confirmer qu’il a échoué.


Troisième découverte, l’Akshardam Temple, qui n’a finalement que peu de point commun avec un « vrai » temple auquel tout le monde pense. Primo, il a été construit en 2005 et possède donc un aspect très moderne avec de belles fresques et sculptures. Donc ce temple n’a pour le moment aucune histoire. De plus, ici, aucun dieu n’est vénéré mais un homme fait de chair et d’os dont le temple a pris le nom et tout de même considéré comme une incarnation d’un dieu. Rien que ça ! Un endroit très beau donc, très travaillé mais qui manque peut-être un peu de charme.

Dernière visite, la Humayun’s Tomb, qui fût érigée en 1565, est un mausolée qui aurait très probablement inspiré par la suite l’architecte du Taj Mahal. Ces beaux édifices mariant grès rouge et marbre blanc dégagent un certain bien-être et nous ont facilement incités à nous poser quelques minutes à l’ombre, aux heures les plus chaudes de la journée.


Pour en finir avec cet article en beauté, deux de nos soirées ici ont débuté par un excellent apéro, rendu possible grâce à Maman Benoit qui nous a fait parvenir du comté, du chocolat et de la crème de marron ! What else ? Du vin ? Les filles en avaient récupéré des échantillons dans l’avion ! A l’heure d’aujourd’hui, il ne reste plus rien ! Et toc !



Après plusieurs jours ici, on s’apprête à vivre notre première expérience de train indien en prenant la direction d’Agra, où se cache le célébrissime Taj Mahal !


 

jeudi 14 mai 2015

Katmandou

Notre vol se passera très bien malgré la météo peu clémente qu’il fait dans la région, cela nous offre un joli spectacle depuis le hublot contre lequel je suis collé, ébahi devant la beauté des éclairs éclairant le ciel.

Ici aussi il est nécessaire de se munir d’un visa pour rentrer sur le territoire népalais. Mais pas d’inquiétude, ici c’est bien plus simple, un simple formulaire à remplir sur internet et à imprimer, 10$, dont on se débarrassera à la douane et un coup de tampon plus tard nous voici au Népal. (On ne dira pas que Romain a encore fait une bourde sur le formulaire…).

Ne sachant pas trop à quoi s’attendre sur place, nous pensions passer la nuit à l’aéroport avant de découvrir la ville de Katmandou le lendemain. Or, en discutant avec un australien qui connait bien les lieux, on apprend assez surpris, que toutes les commodités du quartier de Thamel, le quartier routard, sont ouvertes, restos et guesthouses accueillent toujours bien volontiers les touristes. A peine arrivés donc, nous rejoignons le quartier routard de Katmandou en partageant un taxi avec notre nouvel ami, il nous mène à son hôtel qui ne semble pas hors de prix et nous montre même quelques places où diner, bien qu’à 22h, beaucoup de monde ait fermé ses portes. En à peine quelques minutes dans ces ruelles étroites, nous nous faisons une première idée de l’état de la ville, et là encore nous sommes surpris : on ne croirait absolument pas qu’un séisme meurtrier a frappé la ville. Nous en verrons plus demain !


Nous nous couchons donc plein de questions réponses à propos de cette ville et de la vie ici. La nuit, plus fraiche ici qu’en Asie du sud-est nous fait du bien, et nous avons plaisir à nous glisser sous nos couvertures.

Effectivement, le lendemain nous confirmons très vite les propos de notre australien. Tous les hôtels et restaurants, ainsi que les magasins de haute montagne ou de souvenirs sont debout et même ouverts. Les rues sont bondées de monde, entre minuscule taxi, pousse-pousse, scooter et piétons. La ville est pleine de vie et cela  fait plaisir à voir. Doucement, Katmandou semble reprendre son rythme de vie !

Pourtant, comme nous le savons tous, la ville a terriblement souffert de ce cataclysme. Les premières séquelles visibles sont ces pauvres gens dont la maison a été détruite et qui sont obligés de vivre de façon très précaire sous des tentes (parfois bien fragiles) dressées au milieu du parc de la ville ou sur la pelouse du stade national. Un militaire népalais nous annonce que la plupart des familles sont retournées « chez elles », avec le reste de leur famille ou dans leur village, et qu’il reste peu de monde dans les camps temporaires. Peu, mais quelques familles tout de même ! Au beau milieu de ces pauvres abris, des enfants se sont fabriqués une balançoire en accrochant un bout de tissu à la cage de foot du stade.


A l’entrée du Ratna Park, le parc central, se dressent aussi quelques tentes d’organisations humanitaires chinoises et la croix rouge japonaise est présente aussi. L’armée nationale semble gérer la sécurité du site et celle du stock de nourriture sans doute apportée par les ONG. Il nous tenait à cœur d’aider un minimum ce pays dans lequel nous étions sensés passer 10 jours à traverser des villages reculés, aujourd’hui peut-être en parti détruits. N’étant ni super-héros, ni médecin, ni sauveteur en haute montagne, il nous fallait trouver une autre solution pour aider ces gens de façon concrète. Du coup nous avons essayé d’aider un minimum en emportant un gros sac de riz de 10kg depuis Kuala Lumpur. Une goutte d’eau dans l’océan quand on pense aux besoins réels du pays entier, mais c’est notre contribution. Avec l’accord des militaires nous avons donc laissé notre colis dans leur stock de vivres. Il nous confirme que ne pas le distribuer à la population directement est une bonne chose afin d’éviter les émeutes. Même eux attendent d’en posséder suffisamment pour en distribuer à chaque famille de manière égale.

Non loin d’ici se trouve la (tristement) célèbre tour de Dharahara qui s’est totalement écroulée le 25 Avril. Accueillant d’habitude les foules touristiques, aujourd’hui, d’une soixantaine de mètres de hauteur, il n’en reste qu’un amas de briques.

 


L’après-midi, sur conseil de notre hôte, nous nous sommes rendus à l’est de la ville pour voir deux temples encore debout ! Nous passons assez rapidement le temple de Pashupati, dont l’entrée est payante, et pas qu’un peu. Nous préférons nous balader dans ce quartier bien moins touristique et donc certainement un peu plus pauvre. Ici, certaines maisons n’ont pas résisté, d’autres paraissent vraiment fragilisées avec de grandes fissures parcourant leurs murs… mais beaucoup sont « intactes ».

En continuant notre chemin vers un stupa bouddhiste, nous croisons un « marchand de couleurs » comme on pourrait l’appeler. Il vend des colorants naturels en poudre, qui forment une vraie palette complète de couleurs.

Le temple bouddhiste est en effet épargné, et beaucoup de monde s’y trouve pour se recueillir ou pour « shopper » dans les magasins environnants. Il s’agit d’un joli dôme d’un blanc immaculé surmonté d’une flèche doré, où sont dessinés sur chacune des quatre faces, deux yeux qui vous regardent.





















L’heure tourne et après un succulent déjeuner de spécialité népalaise (viande en sauce, sauce au curry, riz) il est temps de penser à notre avion et de commencer à rentrer. On grimpe dans un de ces minibus locaux, conduits par des chauffeurs de rallye écervelés et nous voilà en très peu de temps (et en vie) de retour dans notre quartier de routard.


Le soir venu, c’est en taxi que nous rejoignons l’aéroport, où nos galères pour nous rendre en inde ne semblent pas terminées…

En effet, n’ayant reçu un visa que d’un mois seulement contrairement aux trois demandés, notre billet d’avion de sortie du territoire indien est obsolète. Mon visa se termine le 6 juin, et notre billet de sortie le 24… Nos amis de l’immigration ne veulent donc pas nous laisser embarquer si nous ne prouvons pas que nous sortons du pays avant l’expiration de notre visa.

Après plus d’une heure de discussions et négociations, en expliquant notre situation, nous nous voyons finalement forcés d’acheter un billet prouvant notre sortie avant la fin de notre visa. Nous achetons donc un billet Delhi – Katmandou (c’est le moins cher) pour le 5 Juin. Dès que possible, nous l’annulerons, même si nous allons effectivement devoir quitter le pays à cette date-là.

Pour finir en beauté nos galères, c’est un bel orage qui éclate sur la ville au moment d’embarquer. Résultat : notre vol est retardé de plus d’une demi-heure. Peu importe, nous avions prévu de dormir à l’aéroport pour récupérer Camille demain matin à New Delhi.


Une fois arrivés et les postes d’immigrations passés avec succès, nous nous couchons à même le sol pour quelques petites heures, avant de partir à la découverte de New-Delhi… à trois ! =)