mardi 12 mai 2015

Parc Teman Negara

Après plusieurs heures de bus, nous arrivons enfin au village de Kuala Tahan, porte d’entrée vers le parc Teman Negara. Ce parc cache l’une des plus anciennes forêts tropicales du monde, estimée à 130 millions d’années (deux fois plus vieux que les derniers dinosaures donc !).


Il existe mille et une façons de visiter cette jungle tropicale : de la demi-journée sur de simples chemins de passerelles au trek de plusieurs jours pour atteindre des gîtes à des dizaines de kilomètres de là. Pour notre part, nous choisirons un juste milieu et partirons pour deux jours en rejoignant le refuge de Bumbun Kumbang, à une dizaine de kilomètres hors des sentiers battus du parc.

Avant de nous lancer dans notre expédition, nous abandonnons nos gros sacs à l’hôtel et préparons nos petits sacs : des gâteaux secs, des bananes, une portion de riz préparé dans sa feuille de bananier pour notre diner, une veste imperméable et pas mal l’eau.

Avant de commencer notre randonnée, nous traversons la rivière en pirogue pour rejoindre l’entrée du parc où il nous faut nous acquitter de nos droits d’entrée.

C’est parti !


Après à peine quelques centaines de mètres de passerelles en bois, nous arrivons à l’entrée du Canopy Walkway, une suite de ponts de singe perchés à plusieurs mètres du sol. Ce parcours de 300m nous permettra malheureusement d’observer plus de touristes que d’animaux ou de flore sauvage… Mais notre aventure continue, nous quittons les passerelles pour un discret sentier s’enfonçant dans la forêt. Un panneau conseille même de s’y rendre avec un guide (ce que l’on ne nous a pas affirmé à l’entrée du parc).

Dix kilomètres seulement nous séparent de notre objectif, mais la progression est plus lente dans la jungle que sur un sentier dégagé. Il faut regarder où nous posons chacun de nos pieds. Les conditions ne sont pas faciles non plus, il fait très chaud et encore un peu plus quand le soleil se fraie un chemin entre les arbres et vous atteint. La plupart du temps à l’abri des arbres, il y fait une chaleur étouffante puisque l’air est chargé d’humidité et ne comptez pas avoir un brin de vent ici… Il nous faut seulement 30min de marche pour être en nage et que tous nos habits soit saturés en eau, même nos chaussures le sont, sans avoir mis un pied dans l’eau. Nous en perdons beaucoup, donc nous buvons beaucoup et la réserve d’eau parait bien trop maigre. Heureusement, nous croisons des rivières, que l’homme n’a pas (encore) pollué, et cette eau sortant du cœur de la forêt me semble potable… Youpi ! Je me désaltérerai donc aux rivières durant la rando, afin de d’économiser notre eau minérale.

C’est non loin de notre but que nous avons été surpris par la présence d’un petit camp (plus qu’un village) où hommes, femmes et enfants vivent ici, entièrement coupés du monde. Malgré cela, ils comprennent parfaitement notre anglais et nous indiquent notre chemin. Nous reprenons notre route en se demandant comment, au XXIème siècle, des gens peuvent encore vivre si sauvagement, dans des cabanes en bambou et en feuilles, à plusieurs kilomètres à l’intérieur de la forêt ? Une belle et heureuse rencontre, comme doit l’être leur vie.


Finalement, nous arrivons au bout de notre parcours et trouvons notre abri pour la nuit. Bonne nouvelle, c’est un refuge en dur, perché sur des piliers de béton à 4m du sol. A l’intérieur, une seule pièce évidemment avec une demi-douzaine de lits-superposés en bois, aucun point d’eau bien sûr. Nous avons aussi de grandes fenêtres nous offrant de jolis points de vue sur la forêt, mais qui nous serviront d’étendage dans un premier temps.

Attention, la suite est drôle !

Nous voilà arrivés depuis une bonne heure, pendant laquelle nous avons pris le temps de déjeuner, quand nous observons quelques abeilles tourner autour de nos affaires trempées… Peu inquiet au début, nous avons vite changé de tête quand, plus tard, une centaine d’abeilles s’était appropriée nos affaires (et les lieux en même temps).  Donc nous voilà tous les deux, en caleçon dans notre refuge, à essayer de chasser nos envahisseurs… en vain ! Elles tourneront autour toute la soirée, certainement intéressées par l’eau dont nos habits sont gorgés, avant de se coucher en même temps que le soleil. Nous, nous dégusterons notre portion de riz en observant et en écoutant la forêt environnante, à la recherche d’animaux depuis nos fenêtres. Hormis quelques oiseaux qui réalisent leurs vocalises, les habitants de la forêt se font malheureusement discrets. Nous finissons donc la soirée à jouer à un jeu de société et nous couchons bien fatigués.

  

 

Le lendemain matin, nos affaires ne sont bien entendu pas sèches puisque l’air est ici aussi saturé en eau. Peu importe, après un léger petit déjeuner nous prenons le chemin du retour.


En marchant durant ces deux jours nous avons tout de même croisé un certain nombre d’insectes ou de reptiles, certains sympathiques, d’autres moins. Outres les abeilles envahisseuses avec qui nous avons partagé la soirée, nous avons aussi rencontré d’énormes fourmis, de près de 2cm de long, et de gros mille-pattes, d’une dizaine de centimètres. La même chose que chez nous mais en maousse costaud ! A cause de l’humidité, nous avons récolté un certain nombre de sangsues, attendant notre passage pour s’agripper à nos jambes. Ou comment finir les jambes en sang…


Dans la catégorie du dessus, nous avons croisé énormément de lézards, sans forcément les voir puisque au moindre bruit ils détalent à toute vitesse. Romain a eu l’œil pour voir un petit serpent noir et rouge s’empressant de se cacher dès notre passage.


Si vous voulez encore plus gros, la veille, nous sommes passés juste à côté d’un cadavre de cochon sauvage qu’une colonie de mouches (sauvages aussi ?) était en train de nettoyer. Sinon, à la toute fin de notre balade, comme pour célébrer notre arrivée, nous avons croisé des singes, qui semblaient être habitués à la présence humaine.

Voilà, nous en avons fini pour ce parc et toute cette humidité. Un bon repas bien mérité, une lessive à la main et une bonne douche seront nécessaires avant de quitter la région.

L’après-midi même nous prenons un bus en direction de la capitale en espérant pouvoir se rendre demain dans le nord de la Malaisie, à Georgetown.

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