jeudi 14 mai 2015

Katmandou

Notre vol se passera très bien malgré la météo peu clémente qu’il fait dans la région, cela nous offre un joli spectacle depuis le hublot contre lequel je suis collé, ébahi devant la beauté des éclairs éclairant le ciel.

Ici aussi il est nécessaire de se munir d’un visa pour rentrer sur le territoire népalais. Mais pas d’inquiétude, ici c’est bien plus simple, un simple formulaire à remplir sur internet et à imprimer, 10$, dont on se débarrassera à la douane et un coup de tampon plus tard nous voici au Népal. (On ne dira pas que Romain a encore fait une bourde sur le formulaire…).

Ne sachant pas trop à quoi s’attendre sur place, nous pensions passer la nuit à l’aéroport avant de découvrir la ville de Katmandou le lendemain. Or, en discutant avec un australien qui connait bien les lieux, on apprend assez surpris, que toutes les commodités du quartier de Thamel, le quartier routard, sont ouvertes, restos et guesthouses accueillent toujours bien volontiers les touristes. A peine arrivés donc, nous rejoignons le quartier routard de Katmandou en partageant un taxi avec notre nouvel ami, il nous mène à son hôtel qui ne semble pas hors de prix et nous montre même quelques places où diner, bien qu’à 22h, beaucoup de monde ait fermé ses portes. En à peine quelques minutes dans ces ruelles étroites, nous nous faisons une première idée de l’état de la ville, et là encore nous sommes surpris : on ne croirait absolument pas qu’un séisme meurtrier a frappé la ville. Nous en verrons plus demain !


Nous nous couchons donc plein de questions réponses à propos de cette ville et de la vie ici. La nuit, plus fraiche ici qu’en Asie du sud-est nous fait du bien, et nous avons plaisir à nous glisser sous nos couvertures.

Effectivement, le lendemain nous confirmons très vite les propos de notre australien. Tous les hôtels et restaurants, ainsi que les magasins de haute montagne ou de souvenirs sont debout et même ouverts. Les rues sont bondées de monde, entre minuscule taxi, pousse-pousse, scooter et piétons. La ville est pleine de vie et cela  fait plaisir à voir. Doucement, Katmandou semble reprendre son rythme de vie !

Pourtant, comme nous le savons tous, la ville a terriblement souffert de ce cataclysme. Les premières séquelles visibles sont ces pauvres gens dont la maison a été détruite et qui sont obligés de vivre de façon très précaire sous des tentes (parfois bien fragiles) dressées au milieu du parc de la ville ou sur la pelouse du stade national. Un militaire népalais nous annonce que la plupart des familles sont retournées « chez elles », avec le reste de leur famille ou dans leur village, et qu’il reste peu de monde dans les camps temporaires. Peu, mais quelques familles tout de même ! Au beau milieu de ces pauvres abris, des enfants se sont fabriqués une balançoire en accrochant un bout de tissu à la cage de foot du stade.


A l’entrée du Ratna Park, le parc central, se dressent aussi quelques tentes d’organisations humanitaires chinoises et la croix rouge japonaise est présente aussi. L’armée nationale semble gérer la sécurité du site et celle du stock de nourriture sans doute apportée par les ONG. Il nous tenait à cœur d’aider un minimum ce pays dans lequel nous étions sensés passer 10 jours à traverser des villages reculés, aujourd’hui peut-être en parti détruits. N’étant ni super-héros, ni médecin, ni sauveteur en haute montagne, il nous fallait trouver une autre solution pour aider ces gens de façon concrète. Du coup nous avons essayé d’aider un minimum en emportant un gros sac de riz de 10kg depuis Kuala Lumpur. Une goutte d’eau dans l’océan quand on pense aux besoins réels du pays entier, mais c’est notre contribution. Avec l’accord des militaires nous avons donc laissé notre colis dans leur stock de vivres. Il nous confirme que ne pas le distribuer à la population directement est une bonne chose afin d’éviter les émeutes. Même eux attendent d’en posséder suffisamment pour en distribuer à chaque famille de manière égale.

Non loin d’ici se trouve la (tristement) célèbre tour de Dharahara qui s’est totalement écroulée le 25 Avril. Accueillant d’habitude les foules touristiques, aujourd’hui, d’une soixantaine de mètres de hauteur, il n’en reste qu’un amas de briques.

 


L’après-midi, sur conseil de notre hôte, nous nous sommes rendus à l’est de la ville pour voir deux temples encore debout ! Nous passons assez rapidement le temple de Pashupati, dont l’entrée est payante, et pas qu’un peu. Nous préférons nous balader dans ce quartier bien moins touristique et donc certainement un peu plus pauvre. Ici, certaines maisons n’ont pas résisté, d’autres paraissent vraiment fragilisées avec de grandes fissures parcourant leurs murs… mais beaucoup sont « intactes ».

En continuant notre chemin vers un stupa bouddhiste, nous croisons un « marchand de couleurs » comme on pourrait l’appeler. Il vend des colorants naturels en poudre, qui forment une vraie palette complète de couleurs.

Le temple bouddhiste est en effet épargné, et beaucoup de monde s’y trouve pour se recueillir ou pour « shopper » dans les magasins environnants. Il s’agit d’un joli dôme d’un blanc immaculé surmonté d’une flèche doré, où sont dessinés sur chacune des quatre faces, deux yeux qui vous regardent.





















L’heure tourne et après un succulent déjeuner de spécialité népalaise (viande en sauce, sauce au curry, riz) il est temps de penser à notre avion et de commencer à rentrer. On grimpe dans un de ces minibus locaux, conduits par des chauffeurs de rallye écervelés et nous voilà en très peu de temps (et en vie) de retour dans notre quartier de routard.


Le soir venu, c’est en taxi que nous rejoignons l’aéroport, où nos galères pour nous rendre en inde ne semblent pas terminées…

En effet, n’ayant reçu un visa que d’un mois seulement contrairement aux trois demandés, notre billet d’avion de sortie du territoire indien est obsolète. Mon visa se termine le 6 juin, et notre billet de sortie le 24… Nos amis de l’immigration ne veulent donc pas nous laisser embarquer si nous ne prouvons pas que nous sortons du pays avant l’expiration de notre visa.

Après plus d’une heure de discussions et négociations, en expliquant notre situation, nous nous voyons finalement forcés d’acheter un billet prouvant notre sortie avant la fin de notre visa. Nous achetons donc un billet Delhi – Katmandou (c’est le moins cher) pour le 5 Juin. Dès que possible, nous l’annulerons, même si nous allons effectivement devoir quitter le pays à cette date-là.

Pour finir en beauté nos galères, c’est un bel orage qui éclate sur la ville au moment d’embarquer. Résultat : notre vol est retardé de plus d’une demi-heure. Peu importe, nous avions prévu de dormir à l’aéroport pour récupérer Camille demain matin à New Delhi.


Une fois arrivés et les postes d’immigrations passés avec succès, nous nous couchons à même le sol pour quelques petites heures, avant de partir à la découverte de New-Delhi… à trois ! =)

 



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