Notre vol se passera très bien malgré la météo peu clémente
qu’il fait dans la région, cela nous offre un joli spectacle depuis le hublot
contre lequel je suis collé, ébahi devant la beauté des éclairs éclairant le
ciel.
Ici
aussi il est nécessaire de se munir d’un visa pour rentrer sur le territoire
népalais. Mais pas d’inquiétude, ici c’est bien plus simple, un simple
formulaire à remplir sur internet et à imprimer, 10$, dont on se débarrassera à
la douane et un coup de tampon plus tard nous voici au Népal. (On ne dira pas
que Romain a encore fait une bourde sur le formulaire…).
Ne
sachant pas trop à quoi s’attendre sur place, nous pensions passer la nuit à
l’aéroport avant de découvrir la ville de Katmandou le lendemain. Or, en
discutant avec un australien qui connait bien les lieux, on apprend assez
surpris, que toutes les commodités du quartier de Thamel, le quartier routard,
sont ouvertes, restos et guesthouses accueillent toujours bien volontiers les
touristes. A peine arrivés donc, nous rejoignons le quartier routard de
Katmandou en partageant un taxi avec notre nouvel ami, il nous mène à son hôtel
qui ne semble pas hors de prix et nous montre même quelques places où diner,
bien qu’à 22h, beaucoup de monde ait fermé ses portes. En à peine quelques minutes
dans ces ruelles étroites, nous nous faisons une première idée de l’état de la
ville, et là encore nous sommes surpris : on ne croirait absolument pas
qu’un séisme meurtrier a frappé la ville. Nous en verrons plus demain !
Nous
nous couchons donc plein de questions réponses à propos de cette ville et de la
vie ici. La nuit, plus fraiche ici qu’en Asie du sud-est nous fait du bien, et
nous avons plaisir à nous glisser sous nos couvertures.
Effectivement,
le lendemain nous confirmons très vite les propos de notre australien. Tous les
hôtels et restaurants, ainsi que les magasins de haute montagne ou de souvenirs
sont debout et même ouverts. Les rues sont bondées de monde, entre minuscule
taxi, pousse-pousse, scooter et piétons. La ville est pleine de vie et
cela fait plaisir à voir. Doucement,
Katmandou semble reprendre son rythme de vie !
Pourtant,
comme nous le savons tous, la ville a terriblement souffert de ce cataclysme.
Les premières séquelles visibles sont ces pauvres gens dont la maison a été détruite
et qui sont obligés de vivre de façon très précaire sous des tentes (parfois
bien fragiles) dressées au milieu du parc de la ville ou sur la pelouse du
stade national. Un militaire népalais nous annonce que la plupart des familles
sont retournées « chez elles », avec le reste de leur famille ou dans
leur village, et qu’il reste peu de monde dans les camps temporaires. Peu, mais
quelques familles tout de même ! Au beau milieu de ces pauvres abris, des
enfants se sont fabriqués une balançoire en accrochant un bout de tissu à la
cage de foot du stade.
A
l’entrée du Ratna Park, le parc central, se dressent aussi quelques tentes
d’organisations humanitaires chinoises et la croix rouge japonaise est présente
aussi. L’armée nationale semble gérer la sécurité du site et celle du stock de
nourriture sans doute apportée par les ONG. Il nous tenait à cœur d’aider un
minimum ce pays dans lequel nous étions sensés passer 10 jours à traverser des
villages reculés, aujourd’hui peut-être en parti détruits. N’étant ni super-héros,
ni médecin, ni sauveteur en haute montagne, il nous fallait trouver une autre
solution pour aider ces gens de façon concrète. Du coup nous avons essayé
d’aider un minimum en emportant un gros sac de riz de 10kg depuis Kuala Lumpur.
Une goutte d’eau dans l’océan quand on pense aux besoins réels du pays entier,
mais c’est notre contribution. Avec l’accord des militaires nous avons donc
laissé notre colis dans leur stock de vivres. Il nous confirme que ne pas le
distribuer à la population directement est une bonne chose afin d’éviter les
émeutes. Même eux attendent d’en posséder suffisamment pour en distribuer à
chaque famille de manière égale.
Non
loin d’ici se trouve la (tristement) célèbre tour de Dharahara qui s’est
totalement écroulée le 25 Avril. Accueillant d’habitude les foules
touristiques, aujourd’hui, d’une soixantaine de mètres de hauteur, il n’en
reste qu’un amas de briques.
L’après-midi,
sur conseil de notre hôte, nous nous sommes rendus à l’est de la ville pour
voir deux temples encore debout ! Nous passons assez rapidement le temple
de Pashupati, dont l’entrée est payante, et pas qu’un peu. Nous préférons nous
balader dans ce quartier bien moins touristique et donc certainement un peu
plus pauvre. Ici, certaines maisons n’ont pas résisté, d’autres paraissent
vraiment fragilisées avec de grandes fissures parcourant leurs murs… mais
beaucoup sont « intactes ».
En
continuant notre chemin vers un stupa bouddhiste, nous croisons un
« marchand de couleurs » comme on pourrait l’appeler. Il vend des
colorants naturels en poudre, qui forment une vraie palette complète de
couleurs.
Le
temple bouddhiste est en effet épargné, et beaucoup de monde s’y trouve pour se
recueillir ou pour « shopper » dans les magasins environnants. Il
s’agit d’un joli dôme d’un blanc immaculé surmonté d’une flèche doré, où sont
dessinés sur chacune des quatre faces, deux yeux qui vous regardent.
L’heure
tourne et après un succulent déjeuner de spécialité népalaise (viande en sauce,
sauce au curry, riz) il est temps de penser à notre avion et de commencer à
rentrer. On grimpe dans un de ces minibus locaux, conduits par des chauffeurs
de rallye écervelés et nous voilà en très peu de temps (et en vie) de retour
dans notre quartier de routard.
Le
soir venu, c’est en taxi que nous rejoignons l’aéroport, où nos galères pour
nous rendre en inde ne semblent pas terminées…
En
effet, n’ayant reçu un visa que d’un mois seulement contrairement aux trois
demandés, notre billet d’avion de sortie du territoire indien est obsolète. Mon
visa se termine le 6 juin, et notre billet de sortie le 24… Nos amis de
l’immigration ne veulent donc pas nous laisser embarquer si nous ne prouvons
pas que nous sortons du pays avant l’expiration de notre visa.
Après
plus d’une heure de discussions et négociations, en expliquant notre situation,
nous nous voyons finalement forcés d’acheter un billet prouvant notre sortie
avant la fin de notre visa. Nous achetons donc un billet Delhi – Katmandou
(c’est le moins cher) pour le 5 Juin. Dès que possible, nous l’annulerons, même
si nous allons effectivement devoir quitter le pays à cette date-là.
Pour
finir en beauté nos galères, c’est un bel orage qui éclate sur la ville au
moment d’embarquer. Résultat : notre vol est retardé de plus d’une
demi-heure. Peu importe, nous avions prévu de dormir à l’aéroport pour
récupérer Camille demain matin à New Delhi.
Une
fois arrivés et les postes d’immigrations passés avec succès, nous nous
couchons à même le sol pour quelques petites heures, avant de partir à la
découverte de New-Delhi… à trois ! =)
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