Il
était donc 16h et nous voulions prendre un train de nuit pour nous rendre à
Khajuraho. Trouver des billets s’est révélé difficile, voire même impossible.
En effet, il est possible de réserver par internet mais il faut un compte sur
un site spécial. Aucun hôtel n’a pu prendre les billets pour nous. On a décidé
tout de même de se rendre à la gare et de discuter avec le guichetier. Il n’a
rien pu faire pour nous puisque le train était complet mais nous a conseillé de
demander au conducteur du train, lorsqu’il arrivera, s’il est possible de
monter à bord.
Nous
avons donc patiemment attendu notre train de 23h30 en jouant aux cartes. Même à
ces heures ci les gares sont bondées, les gens attendent par terre, allongés,
assis, ils mangent, ils dorment, ils discutent… Nous avons aperçu un militaire,
enfin ça y ressemblait, qui nous a dit qu’on pouvait monter même sans ticket
(ou alors il n’a pas compris notre question, c’est possible aussi).
Dès
que le train est arrivé, nous sommes montés dans un wagon, avons installé et
attaché nos sacs ensemble et nous nous sommes assis par terre, en boule et tout
serrés dans l’entrée du wagon. Il n’a fallu que quelques minutes pour que le
contrôleur débarque. Il ne parlait pas l’anglais, mais il y a toujours un
indien à proximité qui lui, le parle. Il nous servira d’interprète. On explique
donc que nous venons tout juste de monter mais que nous n’avons pas de ticket.
Nous sommes prêts à en acheter un. Il a parfaitement fait son métier, il nous a
vendu 4 tickets et a rajouté une amende de quelques euros chacun, car pour lui,
nous n’avions aucune preuve que nous venions juste de monter et que nous ne
sommes pas là depuis Delhi en tant que passagers clandestins. Pourtant nous lui
avons présenté nos tickets d’entrée dans les sites visités le matin même à
Agra, notre billet de train New Delhi – Agra … Rien n’y a fait. Tant pis !
Il
nous annonce aussi que le wagon dans lequel nous sommes montés ne va pas à
Khajuraho, le train se sépare au milieu … Et zut ! Vers 2h15 du matin, des
passagers nous disent de changer de wagon maintenant lors de l’arrêt. Ni une,
ni deux, on détache nos affaires, on saute du wagon et on longe le train en
courant pour aller dans le bon wagon. Le tout sous les ordres d’un indien qui
avait bien saisi notre but, il nous a drôlement bien aidé à nous faufiler ici
et là et à nous faire de la place dans notre nouveau wagon.
Le
reste de la nuit a été assez chaotique. Micka assis sur son sac dans le
couloir, Romain assis mais complètement plié en deux (on ne tient pas assis sur
une couchette lorsque celle du dessus est baissée), Camille a squatté, en
position fœtale, le bout d’une couchette d’un enfant et moi, par terre entre
les couchettes … Une sacrée expérience et une toute petite nuit…
Non
contents d’être arrivés, nous nous sommes reposés à la gare, le temps de
prendre un peu d’énergie, ou pas … Arrivés en tuk-tuk en centre ville, nous
avons visité les temples (partie ouest). Micka a préféré passer la journée sous
un grand arbre à dormir et se reposer, tous les trois, nous l’avons rejoint
pour y passer l’après midi. En effet, il fait terriblement chaud, on doit
tourner à 40/45°…
Dans la ville, il reste 22 temples sur les 85 d'origine, mais la chaleur et l'épuisement nous ont poussés à ne visiter que les "temples ouest" qui seraient les plus intéressants.
Ces "temples ouest" qui datent du Xème et XIème siècle sont dédiés aux dieux indous et ont la particularité de présenter de
très très nombreuses gravures et sculptures très précises et très bien conservées. Sont représentées les scènes de la vie courante et intimes, les animaux, les guerriers, les divinités..
Pour
le déjeuner, du riz blanc pour tout le monde et encore et toujours beaucoup
d’eau…
Ayant
retenu la leçon de la veille, nous avions acheté le matin, nos tickets pour
notre train du soir, direction Varanasi. Nous nous préparions donc à passer une
seconde nuit dans le train. Mais cette fois-ci, ça sera chacun sa couchette
(avec draps et coussins distribués) et air conditionné ! Le luxe !
Le
train est parti à 23h et devait arriver à 10h50 à Varanasi, il est finalement
arrivé avec au moins trois heures de retard. On nous avait prévenu, en Inde, on
sait quand on part, on ne sait jamais quand on arrive !
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