mercredi 18 mars 2015

Chiang Rai

Nous voilà arrivé dans notre ultime ville Thaïlandaise avant de passer au Laos. La ville n’ayant finalement que peu d’intérêt et d’attrait il est conseillé de partir à la découverte de ses environs, vers la frontière laotienne ou birmane en traversant villages et rizières. La meilleure façon pour cela est de louer un scooter, ce qui sera une grande première et découverte. C’est parti pour l’aventure !
Nous choisissons un scooter pour deux, un Yamaha de 150cc, qui devrait pouvoir nous supporter tous les deux et nous mener à bon port ; muni aussi d’une boite de vitesse automatique, qui sera tout de même bien plus simple pour une première fois. Après un bref test et une prise en main rapide il est temps de se lancer dans le grand bain : la circulation Thaï !


Grâce à la Nouvelle-Zélande, la conduite à gauche ne nous pose pas de problème, mais le code de la route, lui, semble quasi inexistant. Il faudra être méfiant, prudent, et avoir de bons réflexes. Pour vous donner une idée du partage de la route sur une voie rapide voilà ce que ça donne : 2 voies pour les voitures et une large bande d’ârret d’urgence pour à peu près tout le reste. C’est-à-dire nous les scooters, des vélos, mais aussi des voitures garées, des scooters en sens inverse (ne pouvant traverser à cause du terre-plein), et quelques marchands de brochettes ou je ne sais quoi. Voilà donc le monde que vous croisez ou doublez, sur une voie rapide, à 90km/h…

Nous arrivons tranquillement à notre premier arrêt, au sud de Chiang Rai, le Wat Rong Khun, aussi appelé White Temple, qui fût édifié en 1997 en hommage au roi actuel Bhumibol, Râma IX. Ce temple est original car il mélange tradition et science-fiction, par son architecture surprenante et par exemple par l’intégration de héros de la pop culture dans ses fresques (Batman, superman, dragon ball Z, Matrix, Kung-Fu Panda…).





A 80 kilomètres au nord cette fois-ci se trouve le village de Shiang Saen, décrit dans notre guide comme étant le plus authentique de la région, car certainement trop isolé pour la majorité des touristes. Nous confirmons, ici nous étions les seuls farangs (dérivé de français, mais désignant les étrangers, à l’égal de gringos). C’est ici que nous avons découvert le Mékong, ce long fleuve marquant la frontière entre la Thaïlande et le Laos, juste en face. Après un léger tour au marché local, où se vendent crapauds et tortues à manger (beurk !), nous avons déjeuné dans une gargote, ou Romain s’est attaqué à la lecture du journal Thaï… Bonne chance ! Puis nous avons longé le fleuve, juste le temps d’une petite promenade digestive en observant les moines se reposer sur les quais et les pirogues circuler.

 


Nous retrouvons notre fidèle destrier et nous nous rendons ensuite au village le plus septentrional de notre virée dans ce pays, Sop Ruak. Cette petite bourgade est coincée entre 3 pays, la Thailande bien entendu, le Laos et la Birmanie et est aussi appelée par erreur « triangle d’or ». Par erreur, car ce terme désigne en fait toute une zone géographique à cheval sur chacun de ces 3 pays (le triangle), dans laquelle a autrefois sévi le trafic d’Opium (l’or blanc). Du belvédère du village, on peut facilement apercevoir les 3 pays, séparés par le fameux fleuve, et trouver un panneau symbolisant ce lieu… juste pour la photo.


Sans trop nous attarder ici nous nous sommes rendus au Hall of Opium, qui n’est qu’un musée, rassurez-vous ! Ici, tout est expliqué, de l’origine de cette drogue, issue des plantations de pavot, au trafic et conflits qu’elle a engendré, en passant par ses effets dévastateurs et les célébrités qui s'y sont essayées.


Pour résumer, l’Opium étant connu depuis des millénaires, au XVIIIème siècle la Chine en était déjà au stade de consommation abusive. En profitant, les britanniques se lance dans le commerce de l’Opium depuis l’Inde vers la Chine, dès le XIXème siècle. Cela engendrera les 2 guerres dites « de l’Opium » lors desquelles Hong Kong deviendra une colonie Britannique. Ils parviendront même à faire légaliser cette drogue en Chine. L’Asie du sud-est étant une porte d’entrée en Chine, et possédant de nombreux reliefs (montagnes, chemins muletiers, Mékong), idéals pour le trafic, ils ont aussi produits et vendus leur propre Opium (à moindre échelle certes). Finalement en  1912, à la Haye, une première Convention Internationale de l’Opium est signée, visant à contrôler ces drogues. C’est en fait plus récemment, en 1961, que la Convention unique sur les stupéfiants menée par l’ONU, réglementa plus précisément et au niveau international les drogues telles que l’opium, la coca (que nous connaissons) ou le cannabis.

Après avoir passé presque 2h dans ce fabuleux bâtiment et étant désormais capable de cultiver, transformer, cacher et consommer cette cochonnerie, nous pouvions renter à notre hôtel.

Or, sur la route du retour, une dernière curiosité a suscité notre intérêt, la Monkeys Cave. Ici, un petit parc à l’ombre d’une falaise, abrite des dizaines de singes en liberté, bien que certainement nourris exclusivement par le personnel du parc. Ces chimpanzés, à première vue, sont habitués à la présence humaine et se sont par moment montrés un peu agressifs, voulant m’attraper le mollet en montrant les dents une première fois puis voulant jouer avec le casque de Romain une seconde fois. Un rapide pas en arrière suffit à être tranquille. Fuir donc ! Ce qui n’est pas vraiment possible pour une échoppe (même grillagée) remplie de nourriture que son proprio est obligé de défendre à coup violents de lance-pierre.


Voilà 18h, plus qu’une heure avant de rendre notre moto, il est grand temps de rentrer avant de se faire manger tout cru. A partir de cet instant, nous avons roulé à bonne allure en s’appliquant à rester prudents, esquiver les voitures qui débouchent sans regarder et les scooters qui roulent à contre-sens.
Finalement, nous avons pu rendre le scooter entier avec quelques petites minutes de retard sans aucune incidence. Ouf ! Après avoir rouvert les yeux, Romain m’a avoué vouloir son propre scooter la prochaine fois.


Voilà, c’est ainsi que se termine notre (et votre) découverte de la Thaïlande. Il serait aisé et fort agréable d’y passer plus de temps, en découvrant d’autres régions du pays, ou en s’enfonçant un peu plus hors des sentiers battus.


Demain, nous prenons la direction de la frontière Laotienne.



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