Nous
voilà arrivé dans notre ultime ville Thaïlandaise avant de passer au Laos. La
ville n’ayant finalement que peu d’intérêt et d’attrait il est conseillé de
partir à la découverte de ses environs, vers la frontière laotienne ou birmane
en traversant villages et rizières. La meilleure façon pour cela est de louer
un scooter, ce qui sera une grande première et découverte. C’est parti pour
l’aventure !
Nous
choisissons un scooter pour deux, un Yamaha de 150cc, qui devrait pouvoir nous
supporter tous les deux et nous mener à bon port ; muni aussi d’une boite
de vitesse automatique, qui sera tout de même bien plus simple pour une
première fois. Après un bref test et une prise en main rapide il est temps de
se lancer dans le grand bain : la circulation Thaï !
Grâce à la Nouvelle-Zélande, la conduite à
gauche ne nous pose pas de problème, mais le code de la route, lui, semble
quasi inexistant. Il faudra être méfiant, prudent, et avoir de bons réflexes.
Pour vous donner une idée du partage de la route sur une voie rapide voilà ce
que ça donne : 2 voies pour les voitures et une large bande d’ârret
d’urgence pour à peu près tout le reste. C’est-à-dire nous les scooters, des
vélos, mais aussi des voitures garées, des scooters en sens inverse (ne pouvant
traverser à cause du terre-plein), et quelques marchands de brochettes ou je ne
sais quoi. Voilà donc le monde que vous croisez ou doublez, sur une voie
rapide, à 90km/h…
Nous
arrivons tranquillement à notre premier arrêt, au sud de Chiang Rai, le Wat
Rong Khun, aussi appelé White Temple, qui fût édifié en 1997 en hommage au roi
actuel Bhumibol, Râma IX. Ce temple est original car il mélange tradition et
science-fiction, par son architecture surprenante et par exemple par
l’intégration de héros de la pop culture dans ses fresques (Batman, superman,
dragon ball Z, Matrix, Kung-Fu Panda…).
A 80
kilomètres au nord cette fois-ci se trouve le village de Shiang Saen, décrit
dans notre guide comme étant le plus authentique de la région, car certainement
trop isolé pour la majorité des touristes. Nous confirmons, ici nous étions les
seuls farangs (dérivé de français, mais désignant les étrangers,
à l’égal de gringos). C’est ici que
nous avons découvert le Mékong, ce long fleuve marquant la frontière entre la
Thaïlande et le Laos, juste en face. Après un léger tour au marché local, où se
vendent crapauds et tortues à manger (beurk !), nous avons déjeuné dans
une gargote, ou Romain s’est attaqué à la lecture du journal Thaï… Bonne
chance ! Puis nous avons longé le fleuve, juste le temps d’une petite
promenade digestive en observant les moines se reposer sur les quais et les
pirogues circuler.
Nous
retrouvons notre fidèle destrier et nous nous rendons ensuite au village le
plus septentrional de notre virée dans ce pays, Sop Ruak. Cette petite bourgade
est coincée entre 3 pays, la Thailande bien entendu, le Laos et la Birmanie et
est aussi appelée par erreur « triangle d’or ». Par erreur, car ce
terme désigne en fait toute une zone géographique à cheval sur chacun de ces 3
pays (le triangle), dans laquelle a autrefois sévi le trafic d’Opium (l’or
blanc). Du belvédère du village, on peut facilement apercevoir les 3 pays,
séparés par le fameux fleuve, et trouver un panneau symbolisant ce lieu… juste
pour la photo.
Sans
trop nous attarder ici nous nous sommes rendus au Hall of Opium, qui n’est
qu’un musée, rassurez-vous ! Ici, tout est expliqué, de l’origine de cette
drogue, issue des plantations de pavot, au trafic et conflits qu’elle a
engendré, en passant par ses effets dévastateurs et les célébrités qui s'y sont
essayées.
Pour
résumer, l’Opium étant connu depuis des millénaires, au XVIIIème siècle la
Chine en était déjà au stade de consommation abusive. En profitant, les
britanniques se lance dans le commerce de l’Opium depuis l’Inde vers la Chine,
dès le XIXème siècle. Cela engendrera les 2 guerres dites « de
l’Opium » lors desquelles Hong Kong deviendra une colonie Britannique. Ils
parviendront même à faire légaliser cette drogue en Chine. L’Asie du sud-est
étant une porte d’entrée en Chine, et possédant de nombreux reliefs (montagnes,
chemins muletiers, Mékong), idéals pour le trafic, ils ont aussi produits et
vendus leur propre Opium (à moindre échelle certes). Finalement en 1912, à la Haye, une première Convention
Internationale de l’Opium est signée, visant à contrôler ces drogues. C’est en
fait plus récemment, en 1961, que la Convention
unique sur les stupéfiants menée par l’ONU, réglementa plus précisément et au niveau international les drogues
telles que l’opium, la coca (que nous connaissons) ou le cannabis.
Après
avoir passé presque 2h dans ce fabuleux bâtiment et étant désormais capable de
cultiver, transformer, cacher et consommer cette cochonnerie, nous pouvions
renter à notre hôtel.
Or,
sur la route du retour, une dernière curiosité a suscité notre intérêt, la
Monkeys Cave. Ici, un petit parc à l’ombre d’une falaise, abrite des dizaines
de singes en liberté, bien que certainement nourris exclusivement par le
personnel du parc. Ces chimpanzés, à première vue, sont habitués à la présence
humaine et se sont par moment montrés un peu agressifs, voulant m’attraper le
mollet en montrant les dents une première fois puis voulant jouer avec le
casque de Romain une seconde fois. Un rapide pas en arrière suffit à être
tranquille. Fuir donc ! Ce qui n’est pas vraiment possible pour une
échoppe (même grillagée) remplie de nourriture que son proprio est obligé de
défendre à coup violents de lance-pierre.
Voilà
18h, plus qu’une heure avant de rendre notre moto, il est grand temps de
rentrer avant de se faire manger tout cru. A partir de cet instant, nous avons
roulé à bonne allure en s’appliquant à rester prudents, esquiver les voitures
qui débouchent sans regarder et les scooters qui roulent à contre-sens.
Finalement,
nous avons pu rendre le scooter entier avec quelques petites minutes de retard
sans aucune incidence. Ouf ! Après avoir rouvert les yeux, Romain m’a
avoué vouloir son propre scooter la prochaine fois.
Voilà,
c’est ainsi que se termine notre (et votre) découverte de la Thaïlande. Il
serait aisé et fort agréable d’y passer plus de temps, en découvrant d’autres
régions du pays, ou en s’enfonçant un peu plus hors des sentiers battus.
Demain,
nous prenons la direction de la frontière Laotienne.
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