lundi 30 mars 2015

Luang Prabang

Je ne suis pas du genre à vous raconter nos trajets en bus mais celui-là en vaut vraiment la peine je crois !

Au départ de Luang Nam Tha, nous avions opté pour un bus de nuit. Ce dernier se présente d’abord à la gare avec une bonne demi-heure de retard, mais nous pouvons prendre nos quartiers… Surprise, le bus est déjà à trois quart plein et les seules places de libres sont celles du fond (généralement moins agréables car situé juste au-dessus des roues, et donc des secousses). Autre surprise, le dernier rang de siège ne tient absolument pas en place, plus qu’un seul boulon pour tenir chacun des 2 duos de sièges… Génial ! On se met finalement tout au fond, là où on ne pourra malheureusement pas incliner les sièges. Puis le bus cumule une seconde demi-heure de retard pour cause de panne, apparemment une fuite au moteur… Et nous partons seulement !

Nous sommes assis, serrés et droits comme des « i », mais nous sommes tous les deux fatigués de notre journées, nous devrions tout de même pouvoir nous reposer. C’est avec la route que nous prenons conscience de la difficile tâche qui nous attend : dormir. En effet, notre chauffeur semble être la réincarnation asiatique de Schumacher et la route avoir été bombardée par les B52 Américains de la guerre du Vietnam ! Nous roulons à tombeau ouvert dans les routes de montagnes, prenant les virages à la corde sans aucune visibilité, et en subissant de plein fouet les nids de poules (des poulemmouths dans notre cas !). J’ai d’abord essayé assis, puis couché SOUS les sièges (si si je rentre), dans un sens, puis l’autre, puis finalement dans l’allée, dans la poussière et au milieu des pieds nus qui pendent des sièges. Même là je valsai… puis on a fini par dormir… 3h peut-être au maximum, avant que le foutu coq qui se trouvait en soute ne se réveille et ne commence à chanter à tue-tête ! C’est là que j’ai réalisé que nous étions à l’arrêt, expliquant par la même occasion pourquoi j’arrivai à dormir. Romain était déjà dehors depuis un moment et m’explique la situation : un éboulement sur la route bloque tout le monde dans les deux sens depuis presque 3h… Génial n’est-ce pas ? Le soleil pointant le bout de son nez, nous avons attendu encore une heure que la chaussée soit dégagée et que nous puissions passer. (Après un minuscule blocage où tout le monde a voulu passer en même temps, mais sans importance dans notre état). Nous sommes finalement arrivés à destination, Luang Prabang, sujet même de l’article, avec pas moins de 6h de retard, et une monstrueuse envie d’une douche et d’une sieste.


S’étant bien reposé l’après-midi, nous avons débuté la découverte de la ville le soir, par la petite colline dominant la ville, le Mont Phousy. De là-haut, bière à la main, on embrasse une jolie vue sur les toits de la ville et ses artères, mais la brume épaisse et omniprésente en cette période dans tout le pays nous empêchait de voir plus loin. Dommage !

En redescendant nous tombons sur le marché nocturne, qui se déroule tous les soirs jusqu’à 22h et où chaque vendeur déballe dans la rue et à l’abri de sa tente, son artisanat. Il y a ici une foule de jolies choses, des peintures sur toile, des lampes, des sacs, des sculptures, etc… Autant d’idées de souvenirs ou de cadeaux mais malheureusement pour vous, nos sacs ne sont pas extensibles.


Le lendemain tôt, nous nous sommes regroupés avec deux jeunes voyageurs allemands pour partager les frais d’un tuk-tuk afin de nous rendre aux cascades de Tad Kouang Si. Ce lieu est très prisé par les touristes car en plus d’être naturellement merveilleux, il est possible de s’y baigner. Une aubaine quand il fait 40° C la journée. De plus, ce parc abrite un centre de secours pour les ours d’Asie, où il est possible de les observer dans leur enclos en train de chercher astucieusement leur nourriture cachée par les soigneurs. La principale cascade se transforme ensuite en ruisseau puis donne naissance à plusieurs bassins naturels où il possible de se baigner. Y étant un peu avant les fortes chaleurs, nous n’avons pas ressenti le besoin de nous mettre à l’eau. Tant pis, ce sera pour une prochaine fois.

 



                           

                           

De retour en ville et affamés, nous nous ruons sur la spécialité culinaire de la région, le sandwich. Oui oui, du pain (pas mauvais d’ailleurs) avec un tas de choses à mettre dedans. Pas cher et pas mauvais alors pourquoi pas !

La ville étant construite sur une des rives du Mékong, nous avons voulu passer l’après-midi de l’autre côté, dans un quartier bien moins traversé par les touristes, plus calme. Il nous a suffi de se rendre à l’embarcadère, de monter dans une pirogue avec des locaux et en 3 minutes nous étions en face.



Rapidement nous nous sommes engagés dans une petite rue, autour de laquelle gravite toute la vie de ce quartier. Les maisons, les échoppes, les temples et l’école primaire se retrouvent ici. D’ailleurs, en entendant les cris de joies et rires des enfants, nous avons osé pousser la porte de cette école. Et nous avons bien fait ! On a passé un bon moment à les observer, beaucoup en classe, d’autres à courir d’une classe à l’autre, une classe semblait réciter une chanson ou une poésie pendant qu’une autre travaillait une chorégraphie. Une école débordante de vie donc ! Puis nous avons entendu un son que nous connaissons tous, quel que soit votre pays, la fameuse cloche de la récré ! Nous avons alors eu le droit à une foule de gamins de 6 à 12 ans retrouvant la liberté, traversant la cour à toute vitesse et quittant l’école… Admettons ! En réalité, la plupart sort juste acheter une friandise au marchand situé juste devant bien que d’autres prennent aussi le temps d’aller faire un tour de vélo dans la rue. Certains avaient l’air d’avoir été embauchés pour transporter jusqu’à l’école de nouvelles armoires préparées par un artisan voisin. Nous n’avons pas pu résister à l’idée de les aider et à apporter notre armoire dans une salle de classe de l’école. En récompense, nous avons reçu un verre d’eau gentiment offert.

Nous avons fini par poursuivre notre chemin et tomber sur un petit temple, un havre de paix le long du fleuve, autour duquel les moines en robes safran s’affairaient à diverses activités : arrosages, bricolage, etc… En fin d’après-midi, après cette belle parenthèse,  nous avons repris une pirogue pour gagner la ville.


Le soir, intrigué par une petite ruelle qui semblait cacher bon nombres de bonnes choses, nous nous y sommes aventurés et nous sommes vite retrouvés assis à une table d’une souriante dame proposant un généreux buffet. Parfait ! Nous avons chacun dévoré une énorme assiette de riz/nouilles/salade/légumes/nem/rouleaux de printemps/beignets !! Après avoir bien (trop) mangé, nous passerons une bonne nuit.

Comme nous avions encore la matinée de libre avant de poursuivre notre chemin nous sommes allés jeter un coup d’œil au palais royal, dans la rue principale, et son temple, cachant un bouddha d’or, volé par les Thaïlandais au XVIIIème siècle puis repris. Plus loin, nous sommes tombés une nouvelle fois sur une école, mais franco-laotienne cette fois-ci. Les enfants réalisent des chorégraphies en costumes sur des chansons, et présentent même leur choix en français. On a même eu le droit à « L’amour est un soleil ». Après avoir pu atteindre et questionner (en français) le responsable, on a compris qu’il s’agissait d’une répétition pour la fête de la francophonie se déroulant à la fin de la semaine dans une autre école. Les meilleures danses y seront refaites, ce qui explique aussi peut-être pourquoi les enfants de l’école d’hier s’entraînaient au chant et à la danse.



Voilà c’est ainsi que se termine notre passage ici à Luan Prabang, cette après-midi nous nous rendons à Vang Vieng.

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