Je ne
suis pas du genre à vous raconter nos trajets en bus mais celui-là en vaut
vraiment la peine je crois !
Au
départ de Luang Nam Tha, nous avions opté pour un bus de nuit. Ce dernier se
présente d’abord à la gare avec une bonne demi-heure de retard, mais nous
pouvons prendre nos quartiers… Surprise, le bus est déjà à trois quart plein et
les seules places de libres sont celles du fond (généralement moins agréables
car situé juste au-dessus des roues, et donc des secousses). Autre surprise, le
dernier rang de siège ne tient absolument pas en place, plus qu’un seul boulon
pour tenir chacun des 2 duos de sièges… Génial ! On se met finalement tout
au fond, là où on ne pourra malheureusement pas incliner les sièges. Puis le
bus cumule une seconde demi-heure de retard pour cause de panne, apparemment
une fuite au moteur… Et nous partons seulement !
Nous
sommes assis, serrés et droits comme des « i », mais nous sommes tous
les deux fatigués de notre journées, nous devrions tout de même pouvoir nous
reposer. C’est avec la route que nous prenons conscience de la difficile tâche
qui nous attend : dormir. En effet, notre chauffeur semble être la
réincarnation asiatique de Schumacher et la route avoir été bombardée par les
B52 Américains de la guerre du Vietnam ! Nous roulons à tombeau ouvert
dans les routes de montagnes, prenant les virages à la corde sans aucune
visibilité, et en subissant de plein fouet les nids de poules (des poulemmouths
dans notre cas !). J’ai d’abord essayé assis, puis couché SOUS les sièges
(si si je rentre), dans un sens, puis l’autre, puis finalement dans l’allée,
dans la poussière et au milieu des pieds nus qui pendent des sièges. Même là je
valsai… puis on a fini par dormir… 3h peut-être au maximum, avant que le foutu
coq qui se trouvait en soute ne se réveille et ne commence à chanter à
tue-tête ! C’est là que j’ai réalisé que nous étions à l’arrêt, expliquant
par la même occasion pourquoi j’arrivai à dormir. Romain était déjà dehors
depuis un moment et m’explique la situation : un éboulement sur la route
bloque tout le monde dans les deux sens depuis presque 3h… Génial n’est-ce
pas ? Le soleil pointant le bout de son nez, nous avons attendu encore une
heure que la chaussée soit dégagée et que nous puissions passer. (Après un
minuscule blocage où tout le monde a voulu passer en même temps, mais sans
importance dans notre état). Nous sommes finalement arrivés à destination,
Luang Prabang, sujet même de l’article, avec pas moins de 6h de retard, et une
monstrueuse envie d’une douche et d’une sieste.
S’étant
bien reposé l’après-midi, nous avons débuté la découverte de la ville le soir,
par la petite colline dominant la ville, le Mont Phousy. De là-haut, bière à la
main, on embrasse une jolie vue sur les toits de la ville et ses artères, mais
la brume épaisse et omniprésente en cette période dans tout le pays nous
empêchait de voir plus loin. Dommage !
En
redescendant nous tombons sur le marché nocturne, qui se déroule tous les soirs
jusqu’à 22h et où chaque vendeur déballe dans la rue et à l’abri de sa tente,
son artisanat. Il y a ici une foule de jolies choses, des peintures sur toile,
des lampes, des sacs, des sculptures, etc… Autant d’idées de souvenirs ou de
cadeaux mais malheureusement pour vous, nos sacs ne sont pas extensibles.
Le
lendemain tôt, nous nous sommes regroupés avec deux jeunes voyageurs allemands
pour partager les frais d’un tuk-tuk afin de nous rendre aux cascades de Tad
Kouang Si. Ce lieu est très prisé par les touristes car en plus d’être
naturellement merveilleux, il est possible de s’y baigner. Une aubaine quand il
fait 40° C la journée. De plus, ce parc abrite un centre de secours pour les
ours d’Asie, où il est possible de les observer dans leur enclos en train de
chercher astucieusement leur nourriture cachée par les soigneurs. La principale
cascade se transforme ensuite en ruisseau puis donne naissance à plusieurs
bassins naturels où il possible de se baigner. Y étant un peu avant les fortes
chaleurs, nous n’avons pas ressenti le besoin de nous mettre à l’eau. Tant pis,
ce sera pour une prochaine fois.
De
retour en ville et affamés, nous nous ruons sur la spécialité culinaire de la
région, le sandwich. Oui oui, du pain (pas mauvais d’ailleurs) avec un tas de
choses à mettre dedans. Pas cher et pas mauvais alors pourquoi pas !
La
ville étant construite sur une des rives du Mékong, nous avons voulu passer
l’après-midi de l’autre côté, dans un quartier bien moins traversé par les touristes,
plus calme. Il nous a suffi de se rendre à l’embarcadère, de monter dans une
pirogue avec des locaux et en 3 minutes nous étions en face.
Rapidement
nous nous sommes engagés dans une petite rue, autour de laquelle gravite toute
la vie de ce quartier. Les maisons, les échoppes, les temples et l’école
primaire se retrouvent ici. D’ailleurs, en entendant les cris de joies et rires
des enfants, nous avons osé pousser la porte de cette école. Et nous avons bien
fait ! On a passé un bon moment à les observer, beaucoup en classe,
d’autres à courir d’une classe à l’autre, une classe semblait réciter une
chanson ou une poésie pendant qu’une autre travaillait une chorégraphie. Une
école débordante de vie donc ! Puis nous avons entendu un son que nous connaissons
tous, quel que soit votre pays, la fameuse cloche de la récré ! Nous avons
alors eu le droit à une foule de gamins de 6 à 12 ans retrouvant la liberté,
traversant la cour à toute vitesse et quittant l’école… Admettons ! En
réalité, la plupart sort juste acheter une friandise au marchand situé juste
devant bien que d’autres prennent aussi le temps d’aller faire un tour de vélo
dans la rue. Certains avaient l’air d’avoir été embauchés pour transporter
jusqu’à l’école de nouvelles armoires préparées par un artisan voisin. Nous
n’avons pas pu résister à l’idée de les aider et à apporter notre armoire dans
une salle de classe de l’école. En récompense, nous avons reçu un verre d’eau
gentiment offert.
Nous
avons fini par poursuivre notre chemin et tomber sur un petit temple, un havre
de paix le long du fleuve, autour duquel les moines en robes safran
s’affairaient à diverses activités : arrosages, bricolage, etc… En fin
d’après-midi, après cette belle parenthèse,
nous avons repris une pirogue pour gagner la ville.
Le
soir, intrigué par une petite ruelle qui semblait cacher bon nombres de bonnes
choses, nous nous y sommes aventurés et nous sommes vite retrouvés assis à une
table d’une souriante dame proposant un généreux buffet. Parfait ! Nous
avons chacun dévoré une énorme assiette de
riz/nouilles/salade/légumes/nem/rouleaux de printemps/beignets !! Après
avoir bien (trop) mangé, nous passerons une bonne nuit.
Comme
nous avions encore la matinée de libre avant de poursuivre notre chemin nous
sommes allés jeter un coup d’œil au palais royal, dans la rue principale, et
son temple, cachant un bouddha d’or, volé par les Thaïlandais au XVIIIème
siècle puis repris. Plus loin, nous sommes tombés une nouvelle fois sur une
école, mais franco-laotienne cette fois-ci. Les enfants réalisent des
chorégraphies en costumes sur des chansons, et présentent même leur choix en
français. On a même eu le droit à « L’amour est un soleil ». Après
avoir pu atteindre et questionner (en français) le responsable, on a compris qu’il
s’agissait d’une répétition pour la fête de la francophonie se déroulant à la
fin de la semaine dans une autre école. Les meilleures danses y seront
refaites, ce qui explique aussi peut-être pourquoi les enfants de l’école
d’hier s’entraînaient au chant et à la danse.
Voilà
c’est ainsi que se termine notre passage ici à Luan Prabang, cette après-midi
nous nous rendons à Vang Vieng.
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