lundi 30 mars 2015

Paksé – Plateau des Bolovens – Acte 1

C’est à peine réveillés que nous sommes descendus de notre bus couchette à la gare de Paksé, et une fois de plus nous empruntons un tuk tuk pour rejoindre le centre-ville. La ville elle-même ne présente pas un grand intérêt, notre intention est de louer un scooter pour quelques jours et aller découvrir la région, appelée « plateau des Bolovens ». Au programme : visite de plantations de café, villages ethniques, cascades, et beaucoup de route… voire même des pistes.

Nous voilà donc sur notre nouveau bolide, un Honda de 100cc à vitesse manuelle… une première pour nous, qui n’avons jamais eu de scooter ado (Hein maman ?!) Mais pas trop de soucis à se faire, après quelques centaines de mètres parcourus le coup de main vient très vite. Encore quelques explications de notre loueur Belge sur le chemin à suivre, une grande boucle sur le plateau, et c’est parti pour 4 jours de découvertes.

La première étape fût un petit hameau de fabricants de machettes, à seulement quelques kilomètres de Paksé. Il y en a pour tous les goûts, des petites à porter à la ceinture, des grandes semblables à des sabres, des pioches pour les paysans, etc… Ce sont de véritables forgerons, et le procédé est simple : le fer est chauffé puis martelé par deux hommes afin de l’aplatir un maximum et de lui donner la forme de lame désirée. Puis elles passent à la meule et finissent toutes très bien aiguisées et fixées sur un manche en bois.



Quelques kilomètres plus loin, notre deuxième étape a été la visite d’une plantation de café. Bien que située le long de la route, nous avons eu un peu de peine à la trouver. Ceci s’explique peut-être par le fait que c’est une toute petite plantation familiale gérée par le père de famille. Pensant tomber sur un vieillard nous avons tous les deux été étonnés en voyant notre guide, une petite trentaine d’années, et totalement passionné par son métier. Il nous a fait faire le tour de sa petite plantation, 5 hectares tout de même, qu’il travaille avec 6 membres de sa famille lorsque le temps de la récolte est venu. Toute cette courte balade a été accompagnée d’explications sur le café, ses variétés et sa culture. Au milieu des caféiers, se cachaient aussi d’autres arbres aux fruits étranges et inconnus, que nous avons parfois pu essayer.



Midi approchant, nos estomacs commençaient à crier « famine », et une belle assiette bien garnie (pour une fois) ne serait vraiment pas de refus. Nous ne  pouvions pas mieux espérer en nous arrêtant  chez Mama Pap à Tad Lo, une petite guesthouse conseillée par notre loueur, où nous avons pu copieusement déjeuner et y réserver notre nuitée. C’est donc rassasiés que nous nous sommes dirigés vers la cascade de Tad Hang, non loin de là, qui a une légère particularité ces derniers temps : l’eau est marron. En effet la présence d’un barrage hydro-électrique en amont draine de temps en temps de la terre argileuse, donnant à l’eau sa couleur ocre. Etant donné que tous les petits hôtels du le village tirent l’eau directement de la rivière, nous avons pu réaliser ce que cela engendrait. Nous voilà donc en train de se laver les mains et prendre notre douche (pour ceux qui veulent…) à l’eau terreuse. Pour le reste, les locaux sont obligés d’aller chercher de l’eau claire filtrée en bidon, à quelques kilomètres de scooter d’ici.


S’il y en a bien deux que cette eau à l’aspect crasseuse ne semble absolument pas déranger ce sont bien eux : les deux éléphants du village. C’est à 16h30, tous les jours, que deux soigneurs amènent leurs gros pachydermes à la rivière afin que ces derniers puissent prendre leur bain quotidien. C’est donc amusés que nous avons regardé les éléphants prendre leur « douche », en totale liberté dans leur rivière. Tout d’abord, ils jouent 10min dans l’eau peu profonde, à s’asperger avec leur trompe, certainement très heureux d’en profiter sous la chaleur de l’après-midi. Ensuite, direction le grand bain, où les soigneurs montent sur leur dos pour qu’ils aillent entièrement sous l’eau en leur frottant le dos et le crâne avec leurs tongs. Une fois le bain terminé, ils laissent les animaux seuls, une bonne dizaine de minutes dans leur piscine, où ils profitent une dernière fois de l’eau : remplissage de trompe, expulsion de l’eau sur le dos, sur le ventre, boire un petit coup… Puis il est temps pour eux de rentrer à leur cabane, là où nous les avions aperçus en début d’après-midi. Nous y avions d’ailleurs croisé toute une famille laotienne, prenant toute une série de photos souvenirs avec les bêtes. Puis, rapidement, nous sommes nous aussi devenus des « stars » (ou des bêtes, l’histoire ne le dit pas…) et les jeunes filles ont voulu prendre une photo avec nous, puis tout de même une avec les éléphants et nous. Ça c’est terminé en véritable photo de famille avec les filles, leur père, les éléphants et nous sur la même photo… Coline et Alex nous avaient prévenus !!!

 

La nuit tombant, nous avons décidé d’aller rapidement voir une seconde cascade, Tad Soung, non loin de là, un peu plus en amont. Notre ami belge nous avait prévenus de ne pas passer par le village situé juste en dessous mais de continuer la route jusqu’à arriver au-dessus de la chute, où la vue est beaucoup plus impressionnante. Mais nous avons évidemment oublié ce petit conseil et sommes allés directement au village,  où un groupe d’enfants nous invitent à payer 5000 kips pour qu’ils gardent notre scooter… nous râlons puis nous leur répondons que nous les payerons en revenant. Le conseil oublié nous revenant à l’esprit, et la cascade étant réduite à un gros filet d’eau, nous avons vite fait demi-tour. Nous retrouvons donc notre petit groupe  «d’arnaqueurs », dont trois gosses assis sur notre scoot en train de regarder une vidéo sur leur smartphone… En voilà une bonne excuse pour ne pas payer, non ?! Ils partent en ronchonnant un peu, mais c’est le jeu ma pauvre Lucette !!! Finalement, le point de vue du sommet de la cascade (d’eau couleur ocre bien sûr) permettait d’admirer tous les environs, entre rivières et villages au milieu de cette végétation luxuriante.


De retour chez notre hôte, une bonne douche boueuse et une belle gamelle de riz, nous ont aidé à parfaitement terminer cette journée…. Et à commencer la soirée… Partis pour passer une soirée calme à discuter avec des français fraîchement rencontrés, on se voit proposer d’aller se joindre à une fête battant son plein chez la voisine. Ne pouvant refuser une telle chance de surprendre ces locaux dans leur vie et leur festivité, Guillaume, romain et moi, 3 farangs, nous retrouvons vite assis par terre au milieu des convives, à observer…


En questionnant une jeune fille, qui semblait parler un peu anglais (du moins plus que tous les autres réunis), qui elle-même questionna son portable (Google traduction est ton ami), nous arrivons à comprendre qu’il s’agit «  d’une fête religieuse annuelle » ne concernant que cette famille. Autant vous dire que nous n’avons pas compris ce qu’ils célébraient mais ils le faisaient bien ! Accompagnées par 3 musiciens bien éméchés, trois vielles femmes dansaient chacune leur tour en tapant du pied autour d’un totem en forme de palier situé au milieu de la pièce. De temps en temps, elles se recueillaient dans un coin de la pièce où était installé une sorte d’autel provisoire ou quelque chose de semblable. Puis régulièrement, elles s’emparaient d’une bouteille de whisky Lao Lao (qui est en faites de l’alcool de riz… de la gnole quoi !) et couraient vers l’assemblée pour vous en verser une gorgée directement dans la bouche. Expérience vécu par nous trois. Après 15min de ce petit manège, et sans beaucoup plus d’informations à ce propos, nous allons nous coucher, la route est longue demain. Nous nous endormirons au rythme des coups de pieds des danseuses, qui ne s’arrêteront qu’au petit matin.

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