dimanche 29 mars 2015

Laos – Luang Nam Tha

Durant la matinée nous prenons un bus depuis Chiang Rai en Thaïlande, en direction de Chiang Khong, servant de poste frontalier avec le Laos. Arrivés à la gare des bus, nous prenons un premier tuk-tuk pour le poste frontière à proprement parler, passons la douane thaïlandaise puis laotienne sans aucuns soucis, avant de prendre un second tuk-tuk pour la gare routière de Houeisai, première ville laotienne juste après avoir traversé le Mékong. Ouf ! Mais ce n’est pas fini ! D’ici nous attrapons un autre bus pour la ville de Luang Nam Tha à quelques heures de route d’ici. Un dernier tuk-tuk pour rejoindre le centre-ville et la guesthouse que nous  avions repéré et nous voilà enfin posés au Laos. =)

Histoire drôle du jour : Un jeune français rencontré lors de ce long trajet, que nous avons rapidement surnommé Pinpin, se prenait un peu trop pour un aventurier et un expert du voyage routard. A tel point que, je cite : « Into the Wild c’est de la gnognotte comparé à moi ». Allant jusqu’à me faire lire, sans me demander mon accord, ses « exploits » inscrits sur son carnet, qui se révéleront être plus des galères pour ma part…Ma foi ! Môsieur étant apparemment aussi un expert de la négociation (et nouveau diplômé d'HEC…), il a voulu négocier seul notre dernier Tuk-Tuk pour le groupe que nous étions. Le chauffeur reste ferme, tant pis, son prix n’est pas monstrueux non plus. Notre « ami » insiste… insiste encore… devient irrespectueux envers le chauffeur en le prenant de haut… Finalement il a fini par se recevoir un coup de tête (entre nous, bien mérité) et par rester sur place, alors que nous prenions tranquillement le chemin de la ville. On croirait presque à une morale, non ? Celle de garder les pieds sur terre !?

En ville, nous faisons aussi rapidement la rencontre de marchands ambulants, des vielles dames en costumes traditionnels, essayant de nous vendre leurs petits bracelets en nous accostant gentiment. Du moins c’est ce qu’on pense la première fois… Ou si on passe son temps à les ignorer. Nous, nous avons choisi de les saluer et de leur répondre par un large sourire (certes accompagné d’un non ferme concernant les bracelets). Les croisant de nombreuses fois, elles se sont assises parfois à nos côtés, et avons ri ensemble sans même se comprendre, allant jusqu’à échanger un massage durant 2 minutes. C’est alors qu’elles se sont mises à nous proposer d’autres produits… un peu plus exotiques mais surtout illicites. Ces mamies sortaient discrètement de leur sacs en bandoulière différentes drogues dont certainement l’opium, l’héroïne ou le cannabis. On s’en passera, merci !

Passons ces étranges personnages ! Venons-en à nos activités !

L’intérêt premier de la ville et en fait de partir à la découverte de ses alentours, en réalisant un trek par exemple, comme nous l’avons prévu pour les 2 prochains jours.

Malheureusement, Romain s’est retrouvé indisposé au moment du départ et a préféré rester sur place pendant que j’effectuais la balade via une agence.

J’ai donc rejoint un petit groupe de voyageurs composé de deux français, une belge francophone, quatre israéliens et chiliens. Un vrai groupe hétéroclite ! =) Nous avions un guide parlant un peu l’anglais, avec un fort accent laotien rendant certains mots incompréhensibles Son assistant, Luen, plus jeune, parle lui bien anglais grâce à l’école. Maintenant les présentations faites, nous nous mettons en route en longeant dans un premier temps quelques champs, puis le lit d’une rivière asséchée. Et oui c’est la saison sèche en ce moment, les cascades et les rivières sont bien réduites. Nous nous sommes rapidement enfoncés dans la forêt, même si cela grimpait assez sec parfois, le chemin est plus agréable à l’ombre des arbres. Ces arbres justement nous ont été présentés, comme celui dont on peut manger les feuilles (vous n’en ferez pas un repas entier je vous rassure), celui qui produit le caoutchouc, l'hévéa (planté et cultivé par les paysans) ou encore la liane qui contient de l’eau… (avec laquelle j’ai aussi pu me prendre pour Tarzan !) Mais le plus présent, le plus typique et aussi le plus utile est sans conteste le bambou, dont nous avons traversé des forêts entières.

C’est après chaque montée ardue que notre guide marquait une pause, il en profitait pour se griller une ou deux clopes (et ce à chaque pause !?) et pour nous raconter quelques histoires légendaires ou nous en apprendre un peu plus sur les différentes ethnies peuplant la région, dont celle que nous rencontrerons ce soir, au village ou nous allons dormir.

Nous avons donc appris que contrairement au reste du pays, ces peuples ne sont pas forcément bouddhistes, mais croient généralement aux esprits… Ou parfois les deux. De ce que nous avons compris, ces esprits sont intiment liés à la nature, et il est impératif de les questionner avant de couper un arbre ou tuer un animal par exemple.

Parmi les nombreuses histoires complexes et délirantes que nous avons entendues, je me souviens d’une où des veuves voyaient l’esprit de leur défunt mari revenir en volant (peut-être sous forme d’homme papillon ?! Pas vraiment compris) pour régler le compte du nouveau mari. Ou celle dont l’esprit de l’ex-mari venait se moquer du physique du nouveau… Farfelues donc !

Petite histoire du guide encore : Les filles ici, se trouvent un homme à l’âge de 15 ans et construisent une petite maison avant d’en construire une plus grande quand elles deviennent femmes. A ce propos, accoucher de jumeaux est suivi de l’euthanasie de l’un d’entre eux. Gloups ! Et les femmes dédient un sein pour allaiter ses enfants, et l’autre à son mari.


Concernant le village de Nam Khone que nous avons atteint après 6h de marche facile, il fait partie de la communauté Akhas et doit se trouver à une trentaine de kilomètres de Luang Nam Tha. Cependant, certains habitants y sont véhiculés et peuvent rejoindre la ville par la piste sur leur scooter. La communication n’est pas vraiment possible mais parfois les mains et un sourire suffisent. Les enfants étaient les plus amusés de nous voir dans leur village, surtout quand une israélienne leur à sortie des ballons gonflables. Les paysans vivent avec leurs familles dans des jolies cahutes en bois et en feuillages, quelques tôles sur certaines. C’est sous un de ces toits, à l’abri d’une moustiquaire que nous avons dormi tranquillement jusqu’au chant du coq… à 4h du mat’ ! -_-‘



A peine réveillés, nous avons eu le droit à notre petit déj’ local, un bol de riz collant. Au moins ça nourrit ! D' ailleurs, la nourriture, quel plaisir ce fût !

Le premier jour nous avons pique-niqué grâce à ce qui avait été amené : du riz collant enveloppé dans une grande feuille verte, du poulet au gingembre, des gros haricots et une sauce tomate. Hmmmm !! Le tout servi sur de gigantesques feuilles de bananier, étalées à même le sol. A déguster avec les doigts !

Le lendemain midi nous avons pris conscience de l’utilité que peut avoir le bambou. Tout d’abord parce que nous en avons mangé, cuisiné au village avant notre départ. Mais aussi parce que nos guides ont été capables de fabriquer des pots à mettre au feu pour cuisiner, des pincettes pour le cuisto, et des assiettes à partager pour les convives. Un vrai luxe. Là encore, un repas merveilleux au milieu de la jungle et du ruisseau qui s’écoule non loin.

 

Nous avons ensuite doucement rejoint la « civilisation » au rythme des cigarettes et des histoires de notre guide. Encore une belle aventure.

 

S’étant vite remis sur pied, Romain à quant à lui pu profiter du 2nd jour pour parcourir les environs en vélo et passer dans d’autres villages voisins, complètement délaissés par les touristes. Quatre heures durant il a traversé rizières et villages, surprenant les locaux dans leur quotidien et étant assez longuement observé en retour.


Le soir venu et enfin réunis (première nuit passée l’un sans l’autre depuis 3 mois…) nous avons pris un bus de nuit en direction de Luang Prabang. Une aventure commençait…

  

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