Avant
d’entamer notre périple en Asie, finissons-en définitivement avec la
Nouvelle-Zélande. Nous étions donc arrivés à l’aéroport bien en avance, la
veille de notre départ, car notre vol était relativement tôt et nous ne
voulions pas prendre une auberge pour une courte nuit. En plus, l’aéroport de
Christchurch donne accès à des douches chaudes, que nous n’avons bien
évidemment pas refusé ! =)
Le
lendemain matin, réveillés à 3h30 par un sympathique agent de l’aéroport et après
seulement 2 petites heures de sommeil, il a pourtant rapidement fallu passer la
douane. C’est à ce moment précis que deux questions se sont posées : 1 –
Va-t-on nous laisser quitter le pays avec 220$ d’amende impayée ? 2 –
Va-t-on nous laisser rentrer en Thaïlande, sachant qu’un visa est obligatoire
pour tout séjour de plus de 30jrs, et que nous n’avons aucune preuve que nous
restons moins longtemps ? Par chance, la première n’a pas posé problème et
nous avons pu embarquer sans aucun souci. Bye bye New-Zealand !
Après 12h
de transport et une escale à Sydney, nous voilà aux portes de notre nouveau
terrain d’exploration… C’est ici que nous avons eu la réponse à notre deuxième
question, positive encore une fois, par chance ou par laxisme des autorités, nous
ne saurons jamais.
Nous voilà
donc bel et bien en Thaïlande ! =)
Arrivés en
milieu d’après-midi à Bangkok, gigantesque capitale bouillonnante, sans guide
pour nous orienter, il a vite fallu trouver à se loger. Heureusement, cela
peut-être plutôt simple, car un quartier dédié aux routards du monde entier a
vu le jour dans le nord de la nouvelle ville. Ce ne sera pas très authentique
mais au moins nous aurons tout ce qu’il nous faut à proximité.
En effet,
le quartier de Kho San Road accueille désormais bon nombre d’hôtels en tout
genre, de guest house, de restaurants, de bars, mais aussi des marchands d’à
peu près tout… Allant des livres (ou nous avons pu trouver nos guides du
routard pour l’Asie =)) aux vêtements, en passant par les tatouages. Pour finir
de surcharger ce lieu, se rajoutent à ça les nombreux vendeurs de nourriture
Thaï prenant place le soir ; au menu : Pad Thaï (nouilles sautées au
poulet ou crevettes), nems, crêpes (!!), scorpions et insectes frits
(sauterelles, vers, cafards…). Ces mets un peu exotiques seront pour plus tard…
^^
Il est
inconcevable de faire un article sur Bangkok sans parler de ses Tuk-Tuk et de
leurs chauffeurs. Ces transports urbains sont en fait des scooters à trois
roues copieusement décorés, avec une banquette à l’arrière. Pour rajouter
encore un peu de folklore, leurs chauffeurs sont en fait de vrais chauffards,
tous plus tarés les uns que les autres ; roulant à vive allure en
slalomant entre voitures et bus et se glissant au milieu d’un carrefour bondé
pour gagner quelques mètres. Bien entendu, voir la mort de près se monnaye, et
négocier le prix d’une course de tuk-tuk est un véritable jeu, souvent bon
enfant. Bref, une véritable aventure !
Ces
derniers se prennent aussi assez facilement pour des guides touristiques en
vous proposant de vous emmener à tel ou tel endroit pour moins cher que
normalement… à condition que vous acceptiez de vous arrêter aussi ici et là (là
ou bien sûr monsieur touchera sa commission). Le soir venu, changement
d’ambiance, les tuk-tuk du côté de Kho San Road vous proposeront des shows
franchement étranges et peu recommandés aux hommes amoureux (que nous sommes).
Le
lendemain, nous avons pu commencer à découvrir la ville en commençant par
l’ancienne ville, de l’autre côté du Chao Phraya (la rivière bordant la ville).
Sur le chemin, on nous propose de parcourir les Khongs (canaux) du vieux
Bangkok sur un bateau à longue queue, typique d’ici. Nous refusons, peur de
nous faire avoir dès le premier jour ici. En nous baladant, et nous perdant un
tant soit peu, nous nous retrouvons vite dans de petites ruelles, parmi les
vieilles maisons en bois. Nous croisons aussi nos premiers moines bouddhistes
dans leur robe orange (au risque de briser le mythe du moine bouddhiste auquel
vous pensiez, certains ont un smartphone, un scooter, et se balade en
« crocs » une clope au bec…). Nous finissons par arriver à notre
objectif, le temple de Wat Arun, édifice de
pierre achevé au XIXème siècle, extrêmement raide et bien moins clinquant que
certains palais. Mais il reste un des symboles de la ville et on le retrouve
même sur certaines pièces de monnaie. En redescendant nous tombons sur un petit
rassemblement, une communauté chinoise a dressé des tables et offre aux
passants un bol de soupe chinoise en l’honneur du nouvel an… Nous finissons par
retraverser la rivière grâce à un bateau taxi pour quelques bahts, et regagnons
notre quartier d’infatigables européens.
Les jours
suivants ont été l’occasion de pénétrer dans certains des plus beaux édifices
de la ville, le Wat Pho et le grand palais. Le premier est le plus ancien
(avant le XVIIIème s.) et le plus grand temple de la ville qui abrite un énorme
bouddha couché recouvert d’or, long de près de 45m et haut de 15m… C’est à
peine s’il rentre dans le temple. Autour, dans les galeries, se trouvent 394
bouddhas assis.
Le grand
palais lui, abrite aussi un autre temple, le Wat Phra Kaeo. Cet ensemble
d’édifices, plus colorés et dorés les uns que les autres peut facilement
paraître surchargé, voire carrément kitsch.
Fondé à la fin du XVIIIème siècle par le roi Rama 1er puis
agrandi par ses successeurs, le palais n’est aujourd’hui utilisé que pour les
très grandes occasions. Le temple renferme quand à lui une des plus fameuses
pièces du pays, le bouddha d’émeraude (qui est en fait en jade). Cette statue a
été découverte dans le nord de la Thaïlande au XVème siècle et a fini par
arriver ici après plusieurs voyages, où un temple a été construit en son
honneur. Rien que ça ! Surtout que cette statue n’est en fait qu’une statuette…
de 65cm de haut. Pour info, dans certains lieux, une tenue correcte est exigée,
c’est-à-dire pantalon ou jupe longue et en principe pas de manches courtes. Il
semblerait qu’ils soient plus flexibles sur les T-shirt (sans doute à cause de
la chaleur), en revanche nous avons dû louer un pantalon à l’entrée du palais
avant de pouvoir y pénétrer. Nous voilà couverts ! Mais, pour réellement
pénétrer dans le temple, il est aussi obligatoire d’ôter ses chaussures,
toujours par respect pour bouddha.
Nous
voulions aussi voir un marché un peu excentré de la ville, celui de Chatuchak
Park, au nord. Ce marché prend place autour d’un grand parc arboré et s’étend
sur une gigantesque surface. D’immenses allées regroupent tout ce qui peut se
vendre sur un marché et il est clairement possible de trouver tout ce dont vous
avez besoin ici. Finalement nous n’avions besoin de rien et sommes donc
repartis les mains vides.
Nous avons
aussi pris le temps de nous arrêter à la fameuse maison de Jim Thompson, un
Américain tombé amoureux de ce pays, qui a relancé l’industrie de la soie en
Thaïlande. Architecte de formation et désormais riche, il déplaça et remonta à
Bangkok ces maisons typiques en teck sur pilotis, vielles de plus de 200 ans.
Mystérieusement disparues depuis 1967, ses maisons sont devenues un musée et un
formidable témoignage du passé.
En
rentrant, nous avons fait une halte dans le quartier Chinois de la ville,
Chinatown (original non ?). Nous y trouvant en fin de journée et à
l’occasion du nouvel an, les rues étaient bondées, les trottoirs pris d’assaut
et des tables étaient même dressées sur le bord des routes, à quelques mètres à
peine des voitures et des bus. Vraiment étonnant !
Mais
Bangkok a encore un énième visage, celui du développement et de la croissance,
car on peut aussi se rendre dans l'un des nombreux mall de l’est de la ville,
comme le MBK Center, regroupant toutes les grandes marques sur 5 immenses
niveaux… Un temple de plus dans cette ville, celui dédié à la consommation
cette fois.
Outre la
visite, un de nos objectifs ici à Bangkok était de s’occuper du peu de
paperasses que nous avons à gérer dans notre voyage : nos visas indien et
vietnamien. De nature optimiste, nous pensions pouvoir faire le visa indien en
patientant une semaine sur l’île de Kho Chang, à l’est du pays. Puis enchaîner
au retour avec le visa vietnamien en s’occupant 2 jours de plus sur Bangkok. Un
programme bien ficelé ! Oui, sauf que le souci avec les visas, c’est qu’on
ne maîtrise que peu de choses, et ça devient vite une aventure…
Après
avoir passé une matinée entière à regrouper tous les papiers nécessaires au
dossier pour le visa indien, nous nous sommes rendus au bureau IVS qui les
gère. Et là, première surprise, visiblement la moitié du pays a l’intention de
se rendre en Inde les prochains mois… Un monde fou… Des moines patientent assis
par terre… Des femmes donnent l’impression d’être là depuis des siècles… Bref,
nous nous préparons à une longue attente.
Primo,
faire les photos au standard indien dans le photomaton prévu à cet effet. Pas
de chance, il ne fonctionne pas ! Après explications, il faut en fait
payer à un guichet, et aller en voir un second pour donner son reçu et pouvoir
faire les photos. Ça commence bien ! Secundo, la file d’attente… Au bout de
30minutes, nous arrivons enfin au premier comptoir, le poste
« d’aiguillage » dirons-nous… Et bien nous nous sommes arrêtés
là ! Snif ! La cause : nous n’avons pas de billet d’avion, de
bus ou de charrette d’entrée en Inde, et donc notre dossier n’est pas considéré
complet. En effet, nous comptons passer la frontière Népal / Inde par la voie
terrestre, certainement en bus, mais rien n’est planifiable dès aujourd'hui…
Mes explications resteront vaines. Conclusion, nous le ferons à Katmandu, au
dernier moment certes, mais au moins nous devrions pourvoir avoir la preuve
d’un ticket de bus pour l’Inde.
Ayant
finalement toujours notre passeport avec nous, nous tentons notre chance pour
le Vietnam, en espérant avoir un peu plus de chance… Alléluia ! On remplit
un mini formulaire, on colle une photo et c’est plié. C’est comme on
l’imaginait : tant que tu paies ton visa, tu l’as. Néanmoins, ils ont eux
aussi besoin d’une petite semaine pour nous délivrer le précieux sésame. Peu
importe, nous irons faire un tour sur l’île de Kho Chang en attendant.
La semaine
suivante, de retour de notre virée, nous avons récupéré notre visa avec… ho
surprise… un problème. La date de sortie du territoire tombe 2 jours avant
notre avion, la date que nous avions demandée… L’explication est simple, un
visa est valide 30 jours et non un mois complet comme nous le pensions… Tant
pis, il faudra faire avec, en sortant du pays en retard (et donc avec une
amende) ou en demandant une extension de visa. Affaire à suivre.
Avant de
poursuivre vers le nord nous avons pris le temps de nous rendre au musée
national, retraçant toute l’histoire du pays, depuis l’homo sapiens, en passant
par la période Dvaravati, Sukhothai, Ayutthaya puis la dynastie Chakri, jusqu’à
l’année 2558… Oui, le calendrier bouddhique n’est pas le même que le nôtre.
Voilà, il
est maintenant temps de quitter cette capitale survoltée pour le nord, plus
calme.
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