vendredi 6 mars 2015

Thaïlande – Bangkok

Avant d’entamer notre périple en Asie, finissons-en définitivement avec la Nouvelle-Zélande. Nous étions donc arrivés à l’aéroport bien en avance, la veille de notre départ, car notre vol était relativement tôt et nous ne voulions pas prendre une auberge pour une courte nuit. En plus, l’aéroport de Christchurch donne accès à des douches chaudes, que nous n’avons bien évidemment pas refusé ! =)

Le lendemain matin, réveillés à 3h30 par un sympathique agent de l’aéroport et après seulement 2 petites heures de sommeil, il a pourtant rapidement fallu passer la douane. C’est à ce moment précis que deux questions se sont posées : 1 – Va-t-on nous laisser quitter le pays avec 220$ d’amende impayée ? 2 – Va-t-on nous laisser rentrer en Thaïlande, sachant qu’un visa est obligatoire pour tout séjour de plus de 30jrs, et que nous n’avons aucune preuve que nous restons moins longtemps ? Par chance, la première n’a pas posé problème et nous avons pu embarquer sans aucun souci. Bye bye New-Zealand !


Après 12h de transport et une escale à Sydney, nous voilà aux portes de notre nouveau terrain d’exploration… C’est ici que nous avons eu la réponse à notre deuxième question, positive encore une fois, par chance ou par laxisme des autorités, nous ne saurons jamais.
Nous voilà donc bel et bien en Thaïlande ! =)



Arrivés en milieu d’après-midi à Bangkok, gigantesque capitale bouillonnante, sans guide pour nous orienter, il a vite fallu trouver à se loger. Heureusement, cela peut-être plutôt simple, car un quartier dédié aux routards du monde entier a vu le jour dans le nord de la nouvelle ville. Ce ne sera pas très authentique mais au moins nous aurons tout ce qu’il nous faut à proximité.

En effet, le quartier de Kho San Road accueille désormais bon nombre d’hôtels en tout genre, de guest house, de restaurants, de bars, mais aussi des marchands d’à peu près tout… Allant des livres (ou nous avons pu trouver nos guides du routard pour l’Asie =)) aux vêtements, en passant par les tatouages. Pour finir de surcharger ce lieu, se rajoutent à ça les nombreux vendeurs de nourriture Thaï prenant place le soir ; au menu : Pad Thaï (nouilles sautées au poulet ou crevettes), nems, crêpes (!!), scorpions et insectes frits (sauterelles, vers, cafards…). Ces mets un peu exotiques seront pour plus tard… ^^

Il est inconcevable de faire un article sur Bangkok sans parler de ses Tuk-Tuk et de leurs chauffeurs. Ces transports urbains sont en fait des scooters à trois roues copieusement décorés, avec une banquette à l’arrière. Pour rajouter encore un peu de folklore, leurs chauffeurs sont en fait de vrais chauffards, tous plus tarés les uns que les autres ; roulant à vive allure en slalomant entre voitures et bus et se glissant au milieu d’un carrefour bondé pour gagner quelques mètres. Bien entendu, voir la mort de près se monnaye, et négocier le prix d’une course de tuk-tuk est un véritable jeu, souvent bon enfant. Bref, une véritable aventure !


Ces derniers se prennent aussi assez facilement pour des guides touristiques en vous proposant de vous emmener à tel ou tel endroit pour moins cher que normalement… à condition que vous acceptiez de vous arrêter aussi ici et là (là ou bien sûr monsieur touchera sa commission). Le soir venu, changement d’ambiance, les tuk-tuk du côté de Kho San Road vous proposeront des shows franchement étranges et peu recommandés aux hommes amoureux (que nous sommes).

Le lendemain, nous avons pu commencer à découvrir la ville en commençant par l’ancienne ville, de l’autre côté du Chao Phraya (la rivière bordant la ville). Sur le chemin, on nous propose de parcourir les Khongs (canaux) du vieux Bangkok sur un bateau à longue queue, typique d’ici. Nous refusons, peur de nous faire avoir dès le premier jour ici. En nous baladant, et nous perdant un tant soit peu, nous nous retrouvons vite dans de petites ruelles, parmi les vieilles maisons en bois. Nous croisons aussi nos premiers moines bouddhistes dans leur robe orange (au risque de briser le mythe du moine bouddhiste auquel vous pensiez, certains ont un smartphone, un scooter, et se balade en « crocs » une clope au bec…). Nous finissons par arriver à notre objectif, le temple de Wat Arun, édifice de pierre achevé au XIXème siècle, extrêmement raide et bien moins clinquant que certains palais. Mais il reste un des symboles de la ville et on le retrouve même sur certaines pièces de monnaie. En redescendant nous tombons sur un petit rassemblement, une communauté chinoise a dressé des tables et offre aux passants un bol de soupe chinoise en l’honneur du nouvel an… Nous finissons par retraverser la rivière grâce à un bateau taxi pour quelques bahts, et regagnons notre quartier d’infatigables européens.


Les jours suivants ont été l’occasion de pénétrer dans certains des plus beaux édifices de la ville, le Wat Pho et le grand palais. Le premier est le plus ancien (avant le XVIIIème s.) et le plus grand temple de la ville qui abrite un énorme bouddha couché recouvert d’or, long de près de 45m et haut de 15m… C’est à peine s’il rentre dans le temple. Autour, dans les galeries, se trouvent 394 bouddhas assis.


Le grand palais lui, abrite aussi un autre temple, le Wat Phra Kaeo. Cet ensemble d’édifices, plus colorés et dorés les uns que les autres peut facilement paraître surchargé, voire carrément kitsch.  Fondé à la fin du XVIIIème siècle par le roi Rama 1er puis agrandi par ses successeurs, le palais n’est aujourd’hui utilisé que pour les très grandes occasions. Le temple renferme quand à lui une des plus fameuses pièces du pays, le bouddha d’émeraude (qui est en fait en jade). Cette statue a été découverte dans le nord de la Thaïlande au XVème siècle et a fini par arriver ici après plusieurs voyages, où un temple a été construit en son honneur. Rien que ça ! Surtout que cette statue n’est en fait qu’une statuette… de 65cm de haut. Pour info, dans certains lieux, une tenue correcte est exigée, c’est-à-dire pantalon ou jupe longue et en principe pas de manches courtes. Il semblerait qu’ils soient plus flexibles sur les T-shirt (sans doute à cause de la chaleur), en revanche nous avons dû louer un pantalon à l’entrée du palais avant de pouvoir y pénétrer. Nous voilà couverts ! Mais, pour réellement pénétrer dans le temple, il est aussi obligatoire d’ôter ses chaussures, toujours par respect pour bouddha.



Nous voulions aussi voir un marché un peu excentré de la ville, celui de Chatuchak Park, au nord. Ce marché prend place autour d’un grand parc arboré et s’étend sur une gigantesque surface. D’immenses allées regroupent tout ce qui peut se vendre sur un marché et il est clairement possible de trouver tout ce dont vous avez besoin ici. Finalement nous n’avions besoin de rien et sommes donc repartis les mains vides.

Nous avons aussi pris le temps de nous arrêter à la fameuse maison de Jim Thompson, un Américain tombé amoureux de ce pays, qui a relancé l’industrie de la soie en Thaïlande. Architecte de formation et désormais riche, il déplaça et remonta à Bangkok ces maisons typiques en teck sur pilotis, vielles de plus de 200 ans. Mystérieusement disparues depuis 1967, ses maisons sont devenues un musée et un formidable témoignage du passé.

En rentrant, nous avons fait une halte dans le quartier Chinois de la ville, Chinatown (original non ?). Nous y trouvant en fin de journée et à l’occasion du nouvel an, les rues étaient bondées, les trottoirs pris d’assaut et des tables étaient même dressées sur le bord des routes, à quelques mètres à peine des voitures et des bus. Vraiment étonnant !


Mais Bangkok a encore un énième visage, celui du développement et de la croissance, car on peut aussi se rendre dans l'un des nombreux mall de l’est de la ville, comme le MBK Center, regroupant toutes les grandes marques sur 5 immenses niveaux… Un temple de plus dans cette ville, celui dédié à la consommation cette fois.


Outre la visite, un de nos objectifs ici à Bangkok était de s’occuper du peu de paperasses que nous avons à gérer dans notre voyage : nos visas indien et vietnamien. De nature optimiste, nous pensions pouvoir faire le visa indien en patientant une semaine sur l’île de Kho Chang, à l’est du pays. Puis enchaîner au retour avec le visa vietnamien en s’occupant 2 jours de plus sur Bangkok. Un programme bien ficelé ! Oui, sauf que le souci avec les visas, c’est qu’on ne maîtrise que peu de choses, et ça devient vite une aventure…

Après avoir passé une matinée entière à regrouper tous les papiers nécessaires au dossier pour le visa indien, nous nous sommes rendus au bureau IVS qui les gère. Et là, première surprise, visiblement la moitié du pays a l’intention de se rendre en Inde les prochains mois… Un monde fou… Des moines patientent assis par terre… Des femmes donnent l’impression d’être là depuis des siècles… Bref, nous nous préparons à une longue attente.

Primo, faire les photos au standard indien dans le photomaton prévu à cet effet. Pas de chance, il ne fonctionne pas ! Après explications, il faut en fait payer à un guichet, et aller en voir un second pour donner son reçu et pouvoir faire les photos. Ça commence bien ! Secundo, la file d’attente… Au bout de 30minutes, nous arrivons enfin au premier comptoir, le poste « d’aiguillage » dirons-nous… Et bien nous nous sommes arrêtés là ! Snif ! La cause : nous n’avons pas de billet d’avion, de bus ou de charrette d’entrée en Inde, et donc notre dossier n’est pas considéré complet. En effet, nous comptons passer la frontière Népal / Inde par la voie terrestre, certainement en bus, mais rien n’est planifiable dès aujourd'hui… Mes explications resteront vaines. Conclusion, nous le ferons à Katmandu, au dernier moment certes, mais au moins nous devrions pourvoir avoir la preuve d’un ticket de bus pour l’Inde.

Ayant finalement toujours notre passeport avec nous, nous tentons notre chance pour le Vietnam, en espérant avoir un peu plus de chance… Alléluia ! On remplit un mini formulaire, on colle une photo et c’est plié. C’est comme on l’imaginait : tant que tu paies ton visa, tu l’as. Néanmoins, ils ont eux aussi besoin d’une petite semaine pour nous délivrer le précieux sésame. Peu importe, nous irons faire un tour sur l’île de Kho Chang en attendant.

La semaine suivante, de retour de notre virée, nous avons récupéré notre visa avec… ho surprise… un problème. La date de sortie du territoire tombe 2 jours avant notre avion, la date que nous avions demandée… L’explication est simple, un visa est valide 30 jours et non un mois complet comme nous le pensions… Tant pis, il faudra faire avec, en sortant du pays en retard (et donc avec une amende) ou en demandant une extension de visa. Affaire à suivre.

Avant de poursuivre vers le nord nous avons pris le temps de nous rendre au musée national, retraçant toute l’histoire du pays, depuis l’homo sapiens, en passant par la période Dvaravati, Sukhothai, Ayutthaya puis la dynastie Chakri, jusqu’à l’année 2558… Oui, le calendrier bouddhique n’est pas le même que le nôtre.


Voilà, il est maintenant temps de quitter cette capitale survoltée pour le nord, plus calme.
   


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