vendredi 22 août 2014

Boquete et le Volcan Barù

Boquete est une petite ville au nord de David où de nombreuses excursions sont proposées. Arrivés en début d’après-midi, nous nous sommes inscrits sur la liste d’un tour opérator pour faire l’ascension du Volcan de nuit pour arriver en haut sur le coup des 6h. C’est un spectacle magnifique puisque le soleil se lève et il est possible de voir l’océan Pacifique d’un côté et la mer des Caraibes de l’autre par beau temps. Nous sommes plein d’espoir. Nous visitons la ville tranquillement sous les premières gouttes de pluie… Pas de quoi entamer notre optimisme !Plus tard, un bon diner pour nous donner de l’énergie et des trombes d’eau qui tombent toujours et nous nous rendons au lieu de rendez-vous pour préparer un sac à dos, prendre un maximum d’eau, de quoi grignoter et nous reposer encore sur le canapé. Derniers moments de réflexion, on le fait ou ne le fait pas ? De toute façon n’a pas d’endroit où dormir, alors autant y aller, ça sera un moment galère peut-être, mais inoubliable dans tous les cas !!

Au moment de partir, la pluie s’était alors arrêtée, on nous demande de payer encore plus cher puisque nous étions plus que 2 (gloup’s) au lieu des 7, puis 4 personnes (forcément le minibus n’est pas rempli et donc pas rentable !). Après négociation, on nous mène à l’entrée du chemin au tarif initial.

Le Volcan domine à 3475 mètres et c’est le point culminant du Panama. Il faut entre 5 et 7h de montée (2500m de dénivelé et 15kms), pour la descente, compter une heure de moins que la montée. Début de notre marche à 23h45. Quelques centaines de mètres derrière nous, deux lampes frontales nous appellent. Ce sont deux jeunes Canadiens de Montréal partis aussi tenter l’aventure du Volcan Barù ! On était bien content de trouver des compagnons de route francophones, à 4 c’est tout de même plus rassurant et plus sympa. Nous ne pouvions pas nous perdre, seul un chemin suffisamment large pour un pick-up, quad ou 4x4, mène au sommet. C’est à la lumière de nos lampes de poche que les heures sont passées, que nos pieds ont avancé, que nos gourdes se sont vidées, que nos souffles se sont emballés… Le chemin n’était pas très difficile, mais la difficulté s’est accrue avec la montée. L’eau, fréquente en cette saison, modèle le chemin, le creuse, rend les pierres et les rochers instables… Il était indispensable de regarder à chaque pas où nous marchions !!

Pour ne rien vous cacher, j’ai lutté sur la fin, les derniers kilomètres ont été longs et difficiles ! Tandis que Micka s’est efforcé de marcher à mon rythme, à mes côtés pour m’encourager et éclairer encore mieux le chemin. Belle équipe !! :D

La tempête qui s’est levée à la fin, mélange de brume, de bruine et de vent, ne nous a pas aidés. Mais une fois arrivés en haut c’est le soulagement !!  A 5H nous étions au sommet !!! YOUPI !

Pas le temps d’éclater de joie, de chanter ou de danser, on se met vite à l’abri du vent pour enlever nos gore tex et mettre nos polaires bien sèches dessous, on enfile les gants et les écharpes pour ne pas trop se refroidir. Un type avant la rando nous avait dit qu’un indien habitait là-haut et qu’il était vraiment gentil. Ne voulant pas le réveiller à 5h, nous voulions patienter au moins jusque 6h avant de chercher sa maison. Sans le savoir, nous avons trouvé refuge devant sa porte qu’il nous a gentiment ouverte. Il nous a offert un café bien chaud, a branché son chauffage d’appoint pour nous, et nous a dit qu’on pouvait dormir un peu sur l’un de ses lits (2 lits superposés). Sa maison présentait un confort simple mais tout à fait correct ! Il a l’électricité, une salle de bain, la télé, du gaz … il vit là 15 jours par mois, le reste du temps il redescend en ville. Il nous a offert un accueil si chaleureux !!

Nous patientons jusqu’au lever du soleil prévu à 6h30. A 6h30, même temps que la veille, lumière en plus, mais soleil absent … Tandis que les Canadiens redescendent (une nuit réservée dans un hostel les attends), nous attendons une heure avec l’espoir que le temps se dégage. Vers 8h, nous décidons de redescendre, tant pis pour la vue, nous sommes de toute façon heureux des efforts accomplis jusqu’ici et des rencontres faites.

Nous entamons la descente, chauds comme la braise ! On galope à travers les rochers, mais on se calme rapidos ! En effet la descente nous a semblé interminable, et le mot est choisi. Nous n’en voyons juste PAS la fin ! Comme nous étions montés dans le noir, nous avions pour seuls points de repère les panneaux qui indiquaient les distances restantes, mais mêmes eux, on attendait désespérément de les voir ! Les genoux, les cuisses, les mollets, chaque partie de nos jambes, nous rappelaient, à chaque pas, qu’on n’est pas si entrainé que ça et qu’on avait une sacrée journée/nuit dans les jambes déjà… !

Arrivés en bas, on a voulu aller dans les sources d’eau chaudes pour se reposer, mais cela s’est mal goupillé… Le dernier bus pour David était à 17h, ce qui ne nous laissait pas assez de temps. On a préféré assurer notre transfert, passer une bonne nuit pour se diriger vers notre prochaine étape.

Arrivés à l’hôtel à David, plus que correct, une lessive de nos vêtements (et de nous-mêmes !!) s’est imposée, un bon plat de nouilles auto-cuisiné dans notre chambre, et c’est sans attendre plus longtemps que nous nous sommes endormis, exténués mais un peu fiers quand même de notre aventure =)

Je vous conte cette petite histoire du bus qui nous amène à Panama city, sur 8h de bus, la matinée a été notre fin de nuit, et le début de la seconde partie, la rédaction de cet article. Maintenant, c’est l’heure de la sieste =)





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire