Boquete est une petite ville au nord de David où de nombreuses
excursions sont proposées. Arrivés en début d’après-midi, nous nous sommes
inscrits sur la liste d’un tour opérator pour faire l’ascension du Volcan de
nuit pour arriver en haut sur le coup des 6h. C’est un spectacle magnifique
puisque le soleil se lève et il est possible de voir l’océan Pacifique d’un
côté et la mer des Caraibes de l’autre par beau temps. Nous sommes plein
d’espoir. Nous visitons la ville tranquillement sous les premières gouttes de
pluie… Pas de quoi entamer notre optimisme !Plus tard, un bon diner pour
nous donner de l’énergie et des trombes d’eau qui tombent toujours et nous nous
rendons au lieu de rendez-vous pour préparer un sac à dos, prendre un maximum
d’eau, de quoi grignoter et nous reposer encore sur le canapé. Derniers moments
de réflexion, on le fait ou ne le fait pas ? De toute façon n’a pas
d’endroit où dormir, alors autant y aller, ça sera un moment galère peut-être,
mais inoubliable dans tous les cas !!
Au moment de partir, la pluie s’était alors arrêtée, on nous
demande de payer encore plus cher puisque nous étions plus que 2 (gloup’s) au
lieu des 7, puis 4 personnes (forcément le minibus n’est pas rempli et donc pas
rentable !). Après négociation, on nous mène à l’entrée du chemin au tarif
initial.
Le Volcan domine à 3475 mètres et c’est le point culminant
du Panama. Il faut entre 5 et 7h de montée (2500m de dénivelé et 15kms), pour
la descente, compter une heure de moins que la montée. Début de notre marche à
23h45. Quelques centaines de mètres derrière nous, deux lampes frontales nous
appellent. Ce sont deux jeunes Canadiens de Montréal partis aussi tenter
l’aventure du Volcan Barù ! On était bien content de trouver des
compagnons de route francophones, à 4 c’est tout de même plus rassurant et plus
sympa. Nous ne pouvions pas nous perdre, seul un chemin suffisamment large pour
un pick-up, quad ou 4x4, mène au sommet. C’est à la lumière de nos lampes de
poche que les heures sont passées, que nos pieds ont avancé, que nos gourdes se
sont vidées, que nos souffles se sont emballés… Le chemin n’était pas très
difficile, mais la difficulté s’est accrue avec la montée. L’eau, fréquente en
cette saison, modèle le chemin, le creuse, rend les pierres et les rochers
instables… Il était indispensable de regarder à chaque pas où nous
marchions !!
Pour ne rien vous cacher, j’ai lutté sur la fin, les
derniers kilomètres ont été longs et difficiles ! Tandis que Micka s’est
efforcé de marcher à mon rythme, à mes côtés pour m’encourager et éclairer
encore mieux le chemin. Belle équipe !! :D
La tempête qui s’est levée à la fin, mélange de brume, de
bruine et de vent, ne nous a pas aidés. Mais une fois arrivés en haut c’est le
soulagement !! A 5H nous étions au sommet !!! YOUPI !
Pas le temps d’éclater de joie, de chanter ou de danser, on
se met vite à l’abri du vent pour enlever nos gore tex et mettre nos polaires
bien sèches dessous, on enfile les gants et les écharpes pour ne pas trop se
refroidir. Un type avant la rando nous avait dit qu’un indien habitait là-haut
et qu’il était vraiment gentil. Ne voulant pas le réveiller à 5h, nous voulions
patienter au moins jusque 6h avant de chercher sa maison. Sans le savoir, nous
avons trouvé refuge devant sa porte qu’il nous a gentiment ouverte. Il nous a
offert un café bien chaud, a branché son chauffage d’appoint pour nous, et nous
a dit qu’on pouvait dormir un peu sur l’un de ses lits (2 lits superposés). Sa
maison présentait un confort simple mais tout à fait correct ! Il a
l’électricité, une salle de bain, la télé, du gaz … il vit là 15 jours par
mois, le reste du temps il redescend en ville. Il nous a offert un accueil si
chaleureux !!
Nous patientons jusqu’au lever du soleil prévu à 6h30. A
6h30, même temps que la veille, lumière en plus, mais soleil absent … Tandis
que les Canadiens redescendent (une nuit réservée dans un hostel les attends),
nous attendons une heure avec l’espoir que le temps se dégage. Vers 8h, nous
décidons de redescendre, tant pis pour la vue, nous sommes de toute façon
heureux des efforts accomplis jusqu’ici et des rencontres faites.
Nous entamons la descente, chauds comme la braise ! On
galope à travers les rochers, mais on se calme rapidos ! En effet la
descente nous a semblé interminable, et le mot est choisi. Nous n’en voyons
juste PAS la fin ! Comme nous étions montés dans le noir, nous avions pour
seuls points de repère les panneaux qui indiquaient les distances restantes,
mais mêmes eux, on attendait désespérément de les voir ! Les genoux, les
cuisses, les mollets, chaque partie de nos jambes, nous rappelaient, à chaque
pas, qu’on n’est pas si entrainé que ça et qu’on avait une sacrée journée/nuit
dans les jambes déjà… !
Arrivés en bas, on a voulu aller dans les sources d’eau
chaudes pour se reposer, mais cela s’est mal goupillé… Le dernier bus pour
David était à 17h, ce qui ne nous laissait pas assez de temps. On a préféré
assurer notre transfert, passer une bonne nuit pour se diriger vers notre
prochaine étape.
Arrivés à l’hôtel à David, plus que correct, une lessive de
nos vêtements (et de nous-mêmes !!) s’est imposée, un bon plat de nouilles
auto-cuisiné dans notre chambre, et c’est sans attendre plus longtemps que nous
nous sommes endormis, exténués mais un peu fiers quand même de notre aventure
=)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire